Intervention
de François-Xavier Verschave durant la journée « Côte d’Ivoire »
organisée le 11 janvier 2003 à Grenoble.
"Bonsoir. On m'a
demandé de fournir quelques éléments historiques au débat sur la Côte d'Ivoire et
une explication sur les causes de la situation actuelle. Je vais donc fournir
quelques indications.
Houphouët-Boigny
était en 1945 un grand leader africain. Il a milité jusqu'en 1950 pour
l'abolition du travail forcé. En 1951, il a été ''retourné'' par diverses
pressions sur sa personne – des affaires de mœurs semble-t-il. On lui a
également fait peur : un de ses compagnons de lutte a par exemple été
assassiné. A partir de 1951, il est donc devenu le fidèle instrument de la
néo-colonisation française. Pendant 40 ans, il a fait toute sa carrière en
étant entièrement entouré de français : de 1953 où il avait déjà de hautes
responsabilités, jusqu'en 1993 date de sa mort. Il n'avait pratiquement aucun
conseiller ivoirien. Il était de nationalité française, il avait été
parlementaire français. Je ne sais donc pas finalement si l'on peut parler de
décolonisation de la Côte d'Ivoire. Houphouët était plutôt un gouverneur à la
peau noire entouré de ses conseillers français. C'est lui qui a inventé le
terme "Françafrique", mais
pas au sens où je l'emploie évidemment. A l'époque la Françafrique était une
espèce de continuité rêvée et idéale entre la France et l'Afrique, au profit
d'un petit nombre évidemment. C'est ce que Jean-Pierre Dozon, un expert
africaniste de ces questions, appelle dans un récent numéro des temps modernes "un Etat franco-africain". Ou,
comme dirait André Tarallo d'Elf, "un
Etat en indivision", comme disent les Corses. On pourrait dire encore "une marmite commune où tout le monde
se sert". Enfin du moins ceux qui ont accès à la marmite... Il faut
comprendre que, quand on a comme cela un Etat franco-africain, l'indépendance
octroyée est illusoire et partielle. C'est comme si on n'avait jamais coupé le
cordon ombilical, c'est comme un enfant dont les parois du crâne n'auraient
jamais séché. Dans toute sa carrière, Houphouët-Boigny n'avait aucun problème
d'assurance. On lui disait "servez-vous,
laissez-nous nous servir". A La fin de sa carrière, sa fortune était
égale à 60 milliards de francs. "Laissez-nous
nous servir, et nous on va assurer en quelques sorte vos arrières",
avec notamment le soutien du franc CFA – Colonie Française d'Afrique, si vous
me permettez l'ironie... "Vous
n'aurez pas trop à vous soucier de la police ou de la sécurité, parce que ce
seront des gens des services secrets français qui vont assurer votre sécurité.
Il y aura un tunnel entre votre résidence et l'ambassade de France. Il y aura
des accords de défense, et vous n'aurez pas besoin d'une armée nationale
ivoirienne. L'armée française sur place se chargera de vous aider à mater les
éventuels rebelles. Vous êtes donc assuré contre tout risque économique,
politique, ou autre". Bref voici la Côte d'Ivoire dans une sorte de
protectorat français.
Je ne
vais pas vous refaire toute l'histoire de la Françafrique, de cette négation
des indépendances et de la mise en place d'un mécanisme en iceberg où la
relation officieuse de négation des indépendances est neuf fois plus importante
que la relation officielle de déclaration de l'indépendance. Je voudrais
simplement en montrer quelques conséquences, qui ont une importance immédiate
sur ce qui se passe aujourd'hui en Côte d'Ivoire.
Une de
ces conséquences – qu'on retrouve dans l'ensemble de la Françafrique – c'est
que cet Etat rentier vit de la différence entre un prix d'achat pas très élevé
au producteur de matière première et un prix de vente. Il y a une rente énorme
du cacao et du café en Côte d'Ivoire – qui a permis à ce pays de vivre pas trop
mal – mais elle est très largement détournée. Et comme cela ne suffisait pas,
on a constitué à partir de la fin des années 70 une dette de plus en plus
énorme, égale à bientôt deux fois la production annuelle de la Côte d'Ivoire !
Ce qui s'est passé dans la plupart des pays de la Françafrique, c'est que ces Etats
rentiers, qui n'encouragent pas le développement productif pour ne pas susciter
des classes de salariés ou d'entrepreneurs potentiellement dangereux pour le
pouvoir, qui possèdent une rente parfois en baisse du fait des cours de matière
première, qui présentent une dette énorme, sont des états qui arrivent
systématiquement à la ruine au début des années 90. On ne peut plus payer les
fonctionnaires. On ne peut plus assurer l'éducation et la santé, etc. Et à
partir de ce moment-là, dans la plupart de ces pays se passe le même phénomène
: puisque les responsables politiques confrontés à une poussée démocratique ne
peuvent plus dire "je reste au
pouvoir parce que je vais faire le bien du peuple et le développement du
pays", ils utilisent l'arme ultime du politique, qui marche presque
toujours, celle du bouc émissaire : "si
je reste au pouvoir ce n'est pas pour faire le Bien, mais si ce n'est pas moi
ce sera les autres que vous haïssez". Ce discours
d'instrumentalisation de l'ethnisme, on ne l'a pas vu qu'en Côte d'Ivoire. On
l'a vu au Rwanda d'une manière hystérique. Ces ressorts là marchent s'il n'y
pas une extrême vigilance devant ces mécanismes d'instrumentalisation. Parce
que tout cette haine n'existait pas avant. Ce sont des gens qui utilisent cette
stratégie pour se maintenir au pouvoir. Il y a un virus contre lequel les
africains doivent lutter : c'est se dire que cet ethnisme n'est pas en eux,
c'est quelque chose d'instrumentalisé par des politiciens en fin de course.
L'autre
conséquence de ce fonctionnement type Françafrique, c'est que la Côte d'Ivoire
a été l'une des bases pendant très longtemps d'un certain nombre de manœuvres
aventuristes de la Françafrique. Houphouët était le grand allié de Foccart. Ils
se téléphonaient tous les jours. Il y avait une extrême connivence entre eux.
Citons deux de ces aventures : la guerre du Biafra pour arracher les provinces
pétrolières du Nigéria (une guerre de 2 millions de morts). Une autre qui a des
conséquences directes : le complot de la France avec Foccart, de la Libye avec
Kadhafi et d'Houphouët pour renverser et tuer Sankara en 1987. Sankara gênait
énormément de monde. D'abord la Libye, qui comme tout le monde ne le sait pas,
est une grande alliée de la Françafrique depuis une quinzaine d'années. La
Libye excelle dans ses entreprises de déstabilisation. Le jour de l'assassinat
de Sankara, il y avait à Ouagadougou un personnage qui deviendra célèbre par la
suite : Charles Taylor, déjà l'ami de Blaise Compaoré. En fait le meurtre de
Sankara est en quelques sorte un meurtre fondateur d'un pacte de sang, ce que
j'appellerai le "consortium de
Ouaga". Celui-ci allie la Libye, Compaoré, des gens en Côte d'Ivoire
dont le général Guéï, Houphouët à l'époque, des gens comme Taylor, et un bout
de Françafrique, d'obédience plutôt pasquaïenne. A partir de 1987, le Burkina
sous Compaoré est devenu la plateforme centrale de manœuvres de déstabilisation
en Afrique : le Libéria, la Sierra Leone, la Guinée. Des manœuvres hautement
profitables menées par des seigneurs de la guerre, où l'on voit fleurir trafic
d'armes, de drogues, de matières premières, de diamants, etc. Un garde du corps
de Kadhafi racontait que celui-ci, avec sa légion entretenue en Libye, a attiré
des gens qui avaient des envies révolutionnaires, dans toute l'Afrique. Et on
comprend qu'un certain nombre de gens aient des envies révolutionnaires en
Afrique… Mais Kadhafi les a attirés en leur disant "je vais vous entraîner, vous fournir des armes, etc.".
Et quand un chef d'Etat venait en Libye – pour recevoir généralement une valise
– on lui montrait en même temps l'une des 253 rébellions africaines entretenues
par Kadhafi dans ses différents camps d'entraînement et qui pouvaient
éventuellement être envoyées contre ce chef d'Etat si celui-ci se mettait à
ennuyer la Libye. Il y a donc une espèce de stratégie permanente de la Libye à
jouer à la fois à la carotte et le bâton, procédé très classique. Et on connaît
les dégâts extraordinaires que cela a provoqué en Afrique. Deux ans à peine
après l'installation de Compaoré au Burkina, Taylor a attaqué le Libéria. Il a
tellement détruit ce pays qu'à la fin les gens ont voté pour lui en le
suppliant d'arrêter l'horreur. Deux ans après, il a envoyé le RUF en Sierra
Leone. Donc tous ces gens là – Compaoré, Taylor, Houphouët- ne sont pas
vraiment des enfants de chœur. A la mort d'Houphouët, la succession est très
difficile : il n'y a en quelque sorte pas d'Etat ivoirien, et Houphouët avait
tout fait – comme les gens qui veulent rester longtemps au pouvoir – pour
saboter sa succession, pour la rendre inextricable. Il y a en liste le fils
adoptif Bédié – dont certains affirment qu'il serait le fils naturel – mais
aussi un certain Ouattara, qui était le premier ministre. Et ces deux là se
sont disputés pendant ces quelques années. Il y a aussi Laurent Gbagbo,
opposant authentique, mais qui se rendait compte que sa base électorale était
insuffisante. Au début des années 90, Gbagbo s'est donc mis lui aussi à
emboîter sur le slogan de Bédié, l'ivoirité. Tous ces successeurs potentiels se
sont dit "pourquoi ne pas utiliser
l'arme ultime du politique ? Celle du bouc émissaire." Et cela nous
considérons que c'est un crime. On parle de 3 armes de destruction massive :
nucléaire, biologique, chimique. On oublie de dire qu'au Rwanda a été inventée
une arme extraordinaire à travers l'incitation à la haine ethnique. Celle-ci
est capable de mobiliser deux millions de civils à travers la radio de la haine
pour en massacrer un million d'autres. Et ce type d'armes est aussi condamnable
du tribunal pénal international qui est en gestation. Il faut apprendre à
reconnaître cette arme et à la dénoncer avec la plus extrême vigueur car une
fois qu'elle est déclenchée on ne peut plus l'arrêter. Et bien entendu si la
guerre reprend, et s'il y a des massacres dans les villages, Gbagbo pourra dire
"ce n'est pas moi qui ai massacré,
je n'y suis pour rien." Sauf que quand on a mis en place ce type de
mécanisme, on doit rendre des comptes.
Vous avez
donc à la fin des années 90 Bédié, pas très bon chef d'Etat, qui mène mal la
Côte d'Ivoire – qui par ailleurs est ruinée. Et aussi un autre phénomène en jeu
à travers l'Afrique : un certain mouvement de sous-officiers avec des envies
révolutionnaires. Là-aussi on ne peut pas leur jeter totalement la pierre, car
la situation de l'Afrique n'est pas terrible… Cependant, par expérience je
pense que le choix de la violence dans les renversements de régime donne assez
rarement des résultats positifs. Un certain nombre d'entre eux à travers
différents pays se sont échangés des idées en se disant "et si on renversait un certain nombre de choses ?".
Certains ont renversé au Niger et ont organisé des élections démocratiques
parmi les moins contestée depuis 40 ans. Quelque part, certains des officiers
qui ont renversé Bédié en Noël 1999 étaient un peu de cette trempe. Houphouët
se méfiait de son armée, il n'en voulait pas. Donc il n'y avait pas vraiment
d'armée en Côte d'Ivoire, juste une armée dépenaillée. Il y avait simplement
quelques petits commandos d'élites formés par la France et le général Guéï. Ce
sont des officiers de ces commandos-là qui ont pris le pouvoir fin 1999. Mais
comme ils sentaient un peu le soufre au niveau de la Françafrique, ces
officiers se sont dits "on va mettre
au-dessus de nous un protecteur, quelqu'un bien en cours : le général
Guéï". Le problème, c'est que le général Guéï n'avait pas du tout
l'intention de servir leurs objectifs. Au bout de 2 ou 3 mois, lui-même a
recruté sa propre milice, et il a affronté ces officiers. Tortures, exils, etc.
Leur projet a donc échoué, et ils se sont réfugiés au Burkina pour préparer un
éventuel retour. Entre temps, élections en Côte d'Ivoire : Gbagbo a dribblé le
général Guéï qui voulait le pouvoir, et on a vu les premiers éclatements de
manifestations de pogroms et de haine ethnique à l'occasion des charniers de
Yopougon. Gbagbo a été très mal élu, car à l'aide d'un certain nombre de
constitutionnalistes français – comme d'habitude –, on a truqué les élections.
Depuis 15 ans, il y a des constitutionnalistes qui s'arrangent pour dire que si
le principal opposant du régime a 63 ans, on limite l'âge pour se présenter à
62 ans. Là, on a ergoté indéfiniment avec beaucoup plus de venin, sur le fait
que Ouattara avait exercé dans d'autres pays en tant que fonctionnaire
international. Par conséquent on a tout fait pour éliminer deux des quatre
principaux candidats. Chaque candidat est en quelque sorte représentatif d'une
des quatre régions de Côte d'Ivoire : Guéï, Gbagbo, Bédié et Ouattara. On s'est
arrangé pour éliminer deux d'entre eux. Gbagbo a été élu par une toute petite
minorité du corps électoral, donc sa légitimité n'est pas terrible. A partir de
là, se sentant minoritaire, dans un pays en grande difficulté financière, il
décide de s'appuyer à fond sur ses partisans. Il recrute dans la gendarmerie
sur les bases de se région d'origine : il met en place des miliciens capables
de mener la terreur dans les quartiers. Il tombe également sous la coupe de
pasteurs charismatiques évangéliques américains. Personnellement, je suis
croyant, mais là je ne suis pas sûr que les conseils donnés à Gbagbo soient
forcément terribles… Ce sont à peu près les mêmes types de conseil que doit
recevoir le président Bush lorsqu'il met le mot "Dieu" à chacune de ses déclarations. Il ne fait pas
l'ombre d'un doute que les commandos de la mort qui sévissent dans les
quartiers remontent directement à la présidence. Tout ça n'est donc pas
formidable.
Simplement,
je voudrais dire deux mots sur le coup d'Etat du 19 septembre. Ne versons pas
dans l'angélisme. Les sous-officiers réfugiés au Burkina ont leurs objectifs :
poursuivre la prise de pouvoir avortée en 1999. Ils disent vouloir la
démocratie. Peut-être certains d'entre eux sont sincères. Mais encore une fois,
la démocratie par les armes et par un coup d'Etat sanglant, c'est discutable.
Il faut surtout voir les soutiens à ce coup d'Etat : derrière, il y a à nouveau
le consortium de Ouaga : Libye, Compaoré, et des gens ayant déjà fait leur
preuve au Libéria et au Sierra Leone. Ceux-là ont aidé les rebelles. Ils
continuent actuellement à fournir carburants et armes. Et il y a parmi eux un
bout de réseau françafricain. Tout le monde sait également que du côté de
Jacques Chirac, on n'était pas très content de Gbagbo qui voulait remettre en
cause le monopole de Bouygues dans l'électricité et dans l'eau, qui voulait
aussi éventuellement refuser qu'un troisième pont prévu à Abidjan aille au Chinois
plutôt qu'à Bouygues. Donc, cette rébellion, quels que soient les objectifs de
certains de ces dirigeants, est une rébellion qui est soutenue par des gens peu
recommandables. Elle augure des faits semblables à la destruction du Sierra
Leone et du Liberia. Pour nous, il est clair que dans l'état actuel de la Côte
d'Ivoire, quels que soient les responsabilités passées, si on déclenche la guerre
totale dans un sens ou dans l'autre, il y aura d'immenses massacres. C'est
pourquoi notre position est claire : la priorité pour les militants que nous
sommes c'est d'éviter les massacres, éviter un autre Rwanda, éviter que les
bouts de braise s'enflamment. A la fin tout le monde sera victime, tout le
monde est détruit. Quand un peuple s'entretue, tout le monde a sa vie ruinée.
Il s'agit d'éviter cela. Je vais vous dire quelque chose d'étonnant : La France
dans cette affaire a eu d'abord un réflexe positif, qui devait venir sans doute
de la honte et du crime commis au Rwanda. L'armée française, parfaitement
informée, savait que la poursuite de cette rébellion – qui à un moment donné
était tout à fait incontrôlée – aboutirait à des massacres. Donc elle a joué un
rôle d'interposition. Nous disons que c'est très bien, c'est ce qu'il fallait
faire. On pourrait souhaiter qu'il y ait un pompier interafricain, mais on a vu
malheureusement que ce pompier mettait trois ou quatre mois minimum à se
déplacer… Mieux vaut un mauvais pompier pas très légitime que pas de pompier du
tout. Situation paradoxale : la France a eu un bon réflexe pour éviter que cela
dégénère, et se trouve maintenant dans l'obligation d'être vertueuse, ce qui
reste étonnant. Elle sait qu'une reprise de la guerre civile et qu'une conquête
des rebelles aboutirait à des désastres. Donc elle veut une solution politique.
Et il n'y a effectivement aucune autre solution : la Côte d'Ivoire est un Etat qui
n'existe pas. C'est un Etat jamais fondé, dont les frontières de biens communs,
de légitimité et de citoyenneté n'ont jamais été établies. Aujourd'hui, on est
incapable de dire avec précision qui est citoyen de Côte d'Ivoire et qui ne
l'est pas. Cette incertitude juridique est mortelle. Les Ivoiriens ne pourront
pas vivre ensemble s'ils ne décident pas qui est citoyen, comment on le
devient, et dans quelle mesure tous les habitants de Côte d'Ivoire depuis une
date récente sont les fondateurs de ce pays. Quand on dit que pour être Ivoirien
il faut être né de mère Ivoirienne, alors qu'une grande partie des Ivoiriens ont
des parents qui étaient sous la colonisation avant que la Côte d'Ivoire existe,
alors que le problème des frontières indéfinies n'est pas résolu, alors que tous
les grands leaders indépendantistes étaient panafricains, c'est pour le moins
paradoxal. Les Ivoiriens doivent résoudre trois problèmes : la définition de la
citoyenneté, le problème foncier, la création d'une bonne constitution. Une
constitution calquée sur le 5ème République est absurde. Car à chaque élection,
2/3 des individus ont l'impression d'être exclus d'un scrutin où le président
surpuissant va avoir tendance à privilégier ses électeurs. La cinquième République
est une mauvaise constitution. Il faut retrouver dans la pensée africaine un
fonctionnement moins imbécile que la 5ème République à la française. Si la
France, dans une position très délicate – car l'interposition c'est se prendre
des coups de part et d'autre – va jusqu'au bout de l'obligation d'être
vertueuse, c'est-à-dire de pousser à une solution politique, aider les
ivoiriens a définir ensemble leur citoyenneté, etc. Alors nous, à Survie, nous
dirons que ce rôle aura été pour une fois positif. Fait quasi-historique :
toutes les ONG françaises se sont rassemblées en demandant que la France assume
ce rôle de "pousseur vers une
solution politique". Nous voulons que le gouvernement français
obtienne un mandat de l'ONU, demande des commissions d'enquête sur les crimes commis
en Côte d'Ivoire, et des enquêtes sur les sources des trafics d'armes et de
mercenaires qui une fois de plus conditionnent toute cette horreur.
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