samedi 17 novembre 2018

« Force aux peuples » : Tout savoir sur le dernier-né des partis politiques ivoiriens


Vazoumana FONDIO
Interview de Vazoumana Fondio, « secrétaire général national » et porte-parole de « Force aux peuples ».

A quel besoin répond la création d’un nouveau parti politique ? Quelles offres politiques nouvelles proposez-vous ? N’est-ce pas un parti de trop ?
La Côte d’Ivoire vie manifestement une crise sociale et politique qui n’est pas nouvelle, mais qui s’aggrave gouvernance après gouvernance. La majorité des offres politiques existantes semblent tendre vers leurs limites en ce sens qu’elles n’arrivent pas à sortir la Côte d’Ivoire des crises systémiques et s’installent progressivement dans l’acceptation du clanisme, du clientélisme, de la corruption, du tribalisme etc.… il va bien falloir en sortir. C’est justement pourquoi, le 18 août 2018, nous avons créé « Force aux Peuples », qui est une initiative que nous voulons prendre avec les peuples en vue de la réalisation d’un Etat moderne et démocratique, dans leurs intérêts.

Pourquoi l’appellation « Force aux Peuples ». A-t-on besoin de force, là où les Ivoiriens ont vraiment trop souffert ?
Ils continueront justement de souffrir si la force appartient aux groupes qui gouvernent dans leurs seuls intérêts et de ceux de leurs amis et soutiens. En tant que le peuple ne devient pas le véritable souverain, le contrôle de la gestion publique est inexistant et la mauvaise gouvernance devient la norme. Rassurez-vous, nous parlons de force légitime, républicaine et souveraine, qui est au centre du sens profond de la démocratie et au cœur de la constitution.

Il y a déjà des partis se réclamant de la gauche en Côte d’Ivoire, le FPI, par exemple. Qu’est-ce qui peut bien faire la différence entre ces partis et le vôtre ?
La gauche est un grand ensemble qui comporte en son sein  plusieurs courants idéologiques. Nous, nous sommes de la gauche progressiste parce que nous avons décidé de remettre l’Etat au centre de la gouvernance avec pour ambition de réguler la société dans le but de réaliser les conditions du bien-être de nos populations. Nous croyons au libre marché dans une économie qui protège socialement ces populations. Nous pensons également que c’est à partir d’un peuple suffisamment protégé qu’on peut réaliser une économie dynamique, prospère et où les intérêts de tous sont sécurisés.

Quel bilan faites-vous de la gestion de la gauche au pouvoir de 2000 à 2010 ?
Le bilan de la gauche est aussi celui de la classe politique entière car le PDCI et le RDR ont participé à la gestion de grands ministères pendant cette période. Mais la responsabilité du FPI est plus grande. Il y a eu des insuffisances dues à la mauvaise gouvernance en bien des secteurs, le non-respect des droits de l’homme et les  quelques fondamentaux sociaux qui n’ont pas été mis en œuvre durant ces dix ans. Il en va ainsi de l’accès au logement, de l’égalité des chances dans le cadre du système éducatif et de l’accès pour tous aux soins de santé… Mais l’échec au niveau social résulte en partie de la crise militaro-civile déclenchée en 2002, qui a diminué les possibilités économiques du Pays.

Quel bilan faites-vous de la gestion des libéraux du RDR depuis 2011 à aujourd’hui ?
Le libéralisme est l’économie de marché avec une disparition progressive de la réglementation. Le parti au pouvoir et ses alliés auraient pu tenir compte du contexte social de l’après-guerre de 2011 avant de faire le choix de la gouvernance qui a été la leur, notamment les premières années. Seulement, tous les secteurs ont subi une libéralisation excessive, c’est le cas de l’éducation et de la santé. Dans un contexte ou la pression fiscale asphyxient les consommateurs et le monde des affaires. Notons également flambée plus qu’à l’ordinaire du prix du logement et des loyers. Le régime actuel est donc dans un libéralisme excessif, une mal gouvernance faite norme, et une absence de volonté d’une réconciliation inclusive et participative.

Monsieur Fondio, vous étiez Président du Comité Ivoirien des Droits de l’homme (CIDH). Votre casquette de militant des droits de l’homme peut-elle s’accommoder avec celle d’homme politique sous nos tropiques ?
Les premiers défenseurs des droits de l’homme sont en vérité les politiques. Les Partis politique sont des organisations transversales, donc qui touchent à toutes les questions inhérentes à la vie de la nation. Ils œuvrent pour le bien-être de la cité, ils sont donc au cœur de la défense des droits de l’homme. C’est donc une suite logique seulement a un niveau plus élevé. Le respect des droits de l’homme et l’effectivité de l’État de droit sont des exigences pour notre pays. Force aux peuples en fera, des priorités.

Si vous êtes le Secrétaire général, c’est qu’il y a un Président. Peut-on avoir son nom ?
Désolé. Vous devrez patienter jusqu’au lancement officiel des activités du Parti, prévu le 08 décembre.

Est-ce une personnalité déjà bien connue ?
Oui, c’est une personnalité connue des peuples en lutte. Il a pour mérite de connaître les Ivoiriens et leurs souffrances. C’est un enfant du grand peuple qui fréquenté nos écoles, dormi dans nos quartiers et qui travaille au quotidien aux côtés des populations.

A quelle coalition politique (RHDP unifié, PDCI-FPI, EDS, etc.) « Force aux Peuples » va-t-il s’affilier ?
La  politique obéit naturellement aux jeux  d’alliances mais notre organisation se reconnaîtra dans toute alliance qui mettra au-devant de son action les préoccupations majeures de nos peuples, à savoir l’emploi, le pain, le toit et les intérêts de la Côte d’Ivoire. En conséquence, nous sommes ouverts pour le travail de la transformation sociale de notre pays et nous travaillerons  avec toutes les formations qui s’y intéressent.

Dites-nous pour finir, le lancement de votre Parti est pour le 08 décembre 2018, qui est ce que vous attendez ?
Je vous remercie. Effectivement, le 8 décembre 2018, au Plateau, de 9h à 13h, nous lançons officiellement les activités de notre parti. Pour cela nous attendons, nos invités, les partis politiques, la société civile, les syndicats, la chefferie, la presse, nos militants et sympathisants. « Force aux peuples » se met à la disposition de  l’ensemble des Ivoiriennes et Ivoiriens et les invite à venir y militer massivement pour qu’ensemble nous travaillions pour notre chère Côte d’Ivoire.
Propos recueillis par Elvire Ahonon

EN MARAUDE DANS LE WEB
Sous cette rubrique, nous vous proposons des documents de provenance diverses et qui ne seront pas nécessairement à l'unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu qu'ils soient en rapport avec l'actualité ou l'histoire de la Côte d'Ivoire et des Ivoiriens, ou que, par leur contenu informatif, ils soient de nature à faciliter la compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne ».

Source : https://www.ivoiresoir.net 16 novembre 2018

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire