dimanche 12 août 2018

« De grâce, Monsieur Venance Konan, épargnez-nous vos funestes augures contre la Côte d’Ivoire ! »


Lettre ouverte d’un « internaute » à Venance Konan, suite à son éditorial intitulé « Pleure, ô mon pays bien-aimé ».[1]

Très cher Monsieur,

Je ne suis ni un analyste politique, ni un intellectuel de votre rang et non plus acteur politique ou membre d’un parti politique. Je suis un simple Ivoirien observateur de la vie de notre nation puisque y vivant depuis ma naissance. Je suis de ceux qui n’ont jamais mis pied hors de ce pays. Donc en termes d’amour ou d’héritage, je tiens beaucoup à ma mère patrie.
J’ai été très ému, oui une émotion bouleversante, quand j’ai lu votre sombre augure ô combien intellectuel sur notre pauvre nation. Un papier d’une sincérité et d’un chauvinisme hors pair, qui, bien compris, pourrait à lui seul mettre plus de feu qu’il n’en éteindrait.
Qui êtes-vous ? Membre du PDCI ou du RDR ? Quel est votre problème au juste ? Est-ce parce que Mr Bédié serait candidat qui vous énerve ou est-ce parce que Mr Bédié a dit « bye bye to Mister Ouattara » ? Je dirais encore : votre problème est où ? Ou alors, seriez-vous de ceux qui pensent que si le RDR ne gouverne pas ce pays il n’y aura jamais de paix ? Ce serait très malheureux donc. Pour vos petits postes, vous avez vendu notre pays. Oui vous qui vous dites intellectuels de ce pays. De la même manière que vous êtes épris de Mr Ouattara et de sa très bonne mauvaise gouvernance, c’est de cette même manière que d’autres Ivoiriens font leur choix politique.
Mais à bien vous suivre vous dites une chose et son contraire. Pendant que vous pleurez le fait que les partis s’associent pour le malheur des Ivoiriens, vous êtes torturés par le départ du PDCI du RHDP, qui selon vos propos « Chaque parti aura fait alliance avec chaque parti, contre un troisième, pour le plus grand malheur des Ivoiriens », est la cause de la dégradation de la vie sociale dans notre pays aujourd’hui.
Vous faites aussi bien de nous dire que le pouvoir ne s’acquiert pas par héritage en citant vos lettres qui que vous couchez nostalgiquement dans le sang innocent des Ivoiriens « Sans doute que lorsque l’on a eu le pouvoir une fois sans s’être battu, l’on croit qu’il devrait en être toujours ainsi. N’en déplaise à nos amis du PDCI, le pouvoir se conquiert toujours, par les urnes ou par les armes ». Vous venez de nous dire que le RDR est au pouvoir par le moyen des armes qu’il a utilisées pour tuer de pauvres ivoiriens dont certains l’ont même voté. Pour celui qui connait l’histoire de ce pays, sait qui aime la violence. Souvenez-vous qu’un ministre du gouvernement actuel a dit, en 2000, que le pourvoir était dans la rue ! La suite nous le savons. Un charnier a été découvert et au lieu de jouer sur la politique, c’est la Côte d’Ivoire qui était la cible de ses détracteurs. L’on cherchait à étouffer le pays par tous moyens.
Après près de dix ans de gouvernance sans partage et sans opposition, qu’a eu la Côte d’Ivoire ? Alors que durant huit ans (de 2002 à 2010), le gouvernement a payé le salaire de tous les Ivoiriens, y compris ceux qui ont lâchement et sans remords poignardé la mère patrie, avec seulement 40% du territoire sous contrôle gouvernemental et a atteint le point d’achèvement du PPTE, notre gouvernement de technocrates et d’économistes chevronnés n’ont fait que travailler avec notre argent. Résultat, la Côte d’Ivoire est plus endettée qu’avant leur prise de pouvoir. Savez-vous que l’UE, qui vous a aidé à tuer les ivoiriens en 2010, vient de vous accabler dans un rapport ? Faut-il qu’à cause de votre petit poste de Directeur de Frat-Mat le pays sombre ? Faut-il qu’on s’associe éternellement à ce pouvoir qui prend l’argent du contribuable pour payer ses rebelles qu’il a engagés pour endeuiller la nation ?
Je voudrais que vous puissiez vous aussi penser à la prochaine génération en dénonçant les dérives et les graves manquements de ce pouvoir. De cette sorte, ces nouveaux jeunes que Bédié ne pourra pas pourront faire un choix responsable. Si vous étiez en Côte d’Ivoire, vous sauriez que la Côte d’Ivoire ne respirait plus parce que Guy André Kiffer avait été tué par le régime et empêchait les enquêtes. Voici maintenant huit ans que les saints sont au pouvoir, toujours pas de résultat. Qui empêcherait donc ? Avons-nous eu les résultats des enquêtes sur le café-cacao ? Avons-nous eu les résultats sur les enquêtes du guichet unique ? Avez-vous, en tant que média du contribuable ivoirien, cherché à savoir comment avons-nous réhabilité les universités ivoiriennes à 100 milliards et il n’y a eu aucune construction nouvelle. Savez-que des Ivoiriens formés chôment alors que des personnes qui ont pris les armes sont à de hauts postes de responsabilité ? Pouvez-vous comprendre que les braqueurs de nos BCEAO en 2002 sont de hauts gradés de notre armée actuellement, alors que ceux qui ont pris l’argent des Ivoiriens pour payer les Ivoiriens, dont vous et ceux qui sont au pouvoir, après la fermeture des banques françaises en 2010, sont taxés de détourneurs de deniers publics ? Comprenez-vous quand l’UE a bloqué les médicaments en provenance d’Europe comme si tous les Ivoiriens étaient candidats à la présidentielle ?
Donc de grâce, M. Konan, épargnez-nous vos funestes augures !

Signé : Un internaute.
Source : Connectionivoirienne.net 12 Août 2018


[1] - https://www.fratmat.info/index.php/editos/editorial-pleure-o-mon-pays-bien-aime-2-2


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