samedi 18 août 2018

Qu’étaient ces « traces d’Houphouët-Boigny » dans lesquelles certains rêvent de nous ramener ?



Notre collaborateur Habib Kouadja a lu pour vous « Les composantes du pouvoir de Félix Houphouët-Boigny », de Thibaut Simonet,[1]


La phase de la vie politique d’Houphouët-Boigny allant de 1950 jusqu’à sa mort correspond à la période au cours de laquelle, les bases du statut d’Etat dépendant de la Côte d’Ivoire ont été jetées et développées. Evoquée par des Ivoiriens, cette évidence leur a valu le statut d’opposant au « père de la Nation ». Cependant, constituant avec le parcours politique d’Houphouët, l’envers et le revers d’une même pièce, il est impossible d’aborder le sujet de la dépendance sans faire cas des actes posés par cet homme politique. Ainsi, dans Les composantes du pouvoir de Félix Houphouët-Boigny en Côte d'Ivoire (1958-1965), où il aborde ledit sujet sans le nommer, Thibaut Simonet, avec une certaine légèreté, tente de « normaliser » ce drame national en tentant de trouver à son auteur des raisons qu’il juge suffisamment valables. Tenter pareil exercice ne pouvant pas se faire sans prendre certaines libertés avec la vérité des faits, révéler ces dernières c’est essayer de faire œuvre de salubrité historique.
En effet, à peine la lecture du document entamée, l’on est tout de suite interpellé par cette phrase : « C’est au terme d’un long processus initié, au début de l’année 1944, par la conférence de Brazzaville, suivie deux ans plus tard des grandes lois d’émancipation des colonies, véritable "nuit 4 Août" de l’Afrique noire »[2] Cette phrase n’aurait pas posé de problème si, à la fin de ladite conférence de Brazzaville, en 1944, l’on n’avait pas entendu cette autre phrase : « Les fins de l’œuvre de colonisation accomplie par la France dans les colonies écartent toute idée d’autonomie, toute possibilité d’évolution hors du bloc français de l’empire ; la constitution éventuelle, même lointaines, de "self-gouverment" dans les colonies est à écarter »[3] de M. René Pleven, commissaire aux colonies de la France. Comment peut-on dire après avoir entendu ça, que le processus d’indépendance prit forme en ce lieu ? Malheureusement, poursuivant sur sa lancée, l’auteur ajoute que : « Le 4 avril 1957, la Côte d'Ivoire accède à l'autonomie financière et à la personnalité civile, et le 4 octobre 1958, la Communauté, ultime ensemble regroupant la France et ses colonies, est instaurée ».[4] La question qui nous vient tout de suite à l’esprit, après lecture de cette phrase, est celle-ci : pourquoi créer une communauté quand l’on sait que dans deux ans, l’indépendance adviendrait ? La réponse, est que l’indépendance qu’ils prévoyaient accorder était factice, vide, nominale. C’est même à se demander si les deux années avant ces fameuses indépendances de 1960, ne servirent pas à rédiger les contrats de dépendance, communément connus sous le nom d’Accords de Coopération. D’ailleurs, cette indépendance pacotille a été clairement bien perçue par le chercheur John Chipman, pour qui : « De fait, jusqu’à la fin des années 1950, lorsque les dirigeants français parlaient de l’Afrique, il s’agissait moins de l’Afrique du nord que de l’Afrique noire qui, en tant qu’entité, était jugée inséparable de la France. Au moment de l’institution de la Communauté française le 4 Octobre 1958, avant l’indépendance des colonies africaines, cet objectif était primordial. A l’exception de la Guinée, les colonies françaises ont alors accepté d’appartenir à une organisation qui n’était guère plus qu’une extension de l’Etat français ».[5] Comme quoi, il n’y a que l’auteur de cet article et d’autres personnes avec lui, qui voient dans la communauté, une simple étape d’un processus. Et puis si c’en était vraiment une, comment s’expliquer le torrent de méchancetés qui s’abattit sur la Guinée de Sékou Touré, après son refus d’appartenir à cet ensemble ? Non, la communauté était loin d’être une simple étape.
Aussi, en affirmant dans le même paragraphe que : « Très rapidement, le vent de l'indépendance se met à souffler sur le continent, et le 7 août 1960, la Côte d'Ivoire accède au statut d'État souverain », on ne peut qu’être un peu gêné, quand on sait que la défaites de l’armée française à Diên Biên Phu (1953-1954) et les événements d’Algérie (1954-1962) eurent pour effet notable d’indiquer aux populations africaines la voie à emprunter pour leur indépendance.
Pour ce qui concerne la dépendance de la Côte d’Ivoire, à l’endroit de la France, les actes posés par son premier président et quelques traits de sa personnalité, montrent qu’il avait le profil d’un préposé à la collaboration.
En effet, en écrivant : « Son  parcours  puise  aux sources ivoiriennes  et françaises ; médecin auxiliaire stagiaire en 1925, puis,  en  avril  1939,  successeur  de  son  frère  Augustin à  la  tête  de  la chefferie du canton  des Akoué, dans le cercle  de Toumodi,  il  initie  les populations aux mesures sanitaires et d'hygiène ».[6] L’auteur, par cette  phrase, quelque peu anodine, nous offre une occasion pour un éclaircissement. A l’époque coloniale,  « la chefferie de canton » était une division administrative, créée par l’administration coloniale et dirigée par un homme qui lui était soumis. Pour être chef canton, il ne fallait pas être forcément chef traditionnel avant l’arrivée de l’administration coloniale. La seule condition était d’être capable de pouvoir tuer père et mère pour « le commandant », la France. Le cas d’Houphouët est justement est bon exemple. S’il a hérité de son « frère Augustin », c’est que l’administration avait bien perçu en lui cette aptitude à défendre les intérêts de la France, car elle savait de qui il tenait.  Ce que l’auteur se garde bien de dire, c’est que, ce « frère Augustin », n’est personne d’autre que le successeur lui aussi du fameux Koussai NGo, l’oncle d’Houphouët.  D’après son ami Etienne Djaument : « Aux heures de la pénétration française, l’oncle maternel d’Houphouët, le nommé Kouassi N’Go, celui de qui il hérite selon les coutumes et les traditions baoulées, sert d’espion aux troupes. En effet, après avoir combattu la France du côté Akoué et après avoir dit aux membres de cette tribu Baoulée de continuer le combat jusqu’à la victoire, c’est-à-dire jusqu’à la défaite des troupes françaises qu’il savait cependant imbattables, il va offrir ses services au commandement français. Il indique alors tous les endroits où se retranchent ses amis. Rapidement, les Akoués sont écrasés et pour avoir servi de « guide » aux troupes de la pénétration, Kouassi N’Go reçoit le commandement de la tribu, contrairement à la coutume et à la tradition, au détriment de la famille régnante ».[7] Ces propos seront confirmés  quelques années plus tard par Raymond Gauthereau, Chef de subdivision à Oumé (1945). Se basant sur ce qu’il savait d’Houphouët à partir les notes de l’administration coloniale, il eut à écrire ceci : «…Houphouët lui-même, médecin africain, Chef de Canton et gros planteur de café, vient d’une famille, dit-on qui s’est signalée par son efficace collaboration avec les « pacificateurs », nos ancêtres. Aux environs de 1910, son oncle aurait fourni opportunément quelques renseignements très précis grâce auxquels on s’est débarrassé d’une résistance obstinée qui coûtait, dans un canton de Toumodi, le Nanafouè, beaucoup de tirailleurs. Reconnaissante, la IIIème République s’intéressa aux études du jeune Houphouët, héritier de son oncle, et fit d’un sujet intelligent un excellent aide-médecin, puis un Chef coutumier « à poigne », dont le gouvernement de Vichy n’eut qu’à se féliciter…».[8] Héritier d’une telle lignée, Houphouët pouvait-il  faire autre chose que trahir la confiance placée en lui par les Ivoiriens ? Oui. Mais, l’avait-il voulu ? Nous pensons que non. Sinon, comment comprendre qu’un leader qui, dit-on, s’est battu pour l’indépendance et qui, d’après l’auteur, après l’avoir acquise fit le constat que son pays «…ne peut se passer du concours de Paris ».[9] Ensuite, qui confia le ministère de l’Économie de son gouvernement, au lendemain de l’indépendance, à un ressortissant français, et enfin, fit des ressortissants français, des détenteurs de «…droits civiques semblables à ceux des natifs du pays »[10] dit indépendant ? Et ce n’est pas l’utilisation d’écran de fumée, comme « …confusion franco-ivoirienne qui s’opère au sommet de l’Etat »,[11] qui empêchera une claire identification de l’employeur et de l’employé de cette entreprise de dépendance, de la part du lecteur. Malheureusement, poursuivant dans sa logique d’embrumer au maximum la réflexion de son lecteur, il affirme : « Félix Houphouët-Boigny ne fait-il pas la part trop belle à l'influence française ? La question est ouverte. Reste qu'en agissant ainsi, le président s'assure d'une stabilité économique et administrative, tout en bridant les jeunes ambitieux, maintenus dans l'ombre par la présence considérable de cadres français dans le pays ».[12] Autrement dit, le lecteur, devrait comprendre que ce n’était sûrement pas bien de faire ce qu’il faisait, en se mettant au service de la France, mais il fallait le faire pour le « bonheur » des Ivoiriens ! Et comme pour banaliser, voir rendre normal, le statut de traître qui transparaîtrait des actions d’Houphouët, il informe le lecteur que ce dernier ne pouvait pas faire autrement car « Il ne faut pas pour autant croire à l'existence d'une fibre nationaliste chez le président baoulé, trop enclin à favoriser les relations de son pays avec l'extérieur, et particulièrement avec la France ».[13] La réalité étant le mur contre lequel se brise la volonté, l’auteur reconnaît même, à l’aide encore d’euphémismes, la vraie nature de l’Etat ivoirien sous Houphouët en ces termes : « L'ombre de la France plane sur Abidjan. Une économie placée sous influence, voir sous perfusion, dès son élaboration doctrinale, la présence d'un fort contingent français au sein des organes de gestion et de décision politiques et économiques, des liens médiatiques étroits et des principes constitutionnels en filiation directe, confèrent au régime d'Houphouët-Boigny des accents de satellite français ».[14]
Le régime de dépendance dans lequel s’enfonçait le pays, contre l’avis d’une frange importante de la population, eut pour conséquence le développement par le régime d’un terrain allergique à la contradiction, et l’usage de  la corruption comme moyen de gestion du débat national,
La dépendance, dans laquelle Houphouët engageait la Côte d’Ivoire, ne pouvait pas faire bon ménage avec tout esprit critique. En 1958 déjà, et pour avoir appelé à voter « NON » lors du référendum du 28 Septembre 1958, relatif à la Communauté, l’avocat ivoirien Adam Camille, fondateur de l’A.E.C.I.F,[15] fut exilé (poussé à l’exil) en Guinée.  Sachant trop bien cacher son aversion pour le débat contradictoire, il se fait chantre d’une unité nationale et d’une paix qui, à y voir de près, n’étaient rien d’autre que la conséquence d’une peur savamment instillée dans  le corps social. A ce sujet, l‘auteur nous explique que « Ce thème  unitaire est un moyen supplémentaire pour Félix Houphouët-Boigny d'étendre  sa mainmise sur  la  vie politique ;  ainsi,  tous  les  tenants  d'une  idéologie différente, tous les sceptiques, sont étrillés et qualifiés  d'adversaires de  l'unité ».[16] Son opposition au débat s’apprécie mieux dans ces rapports avec les syndicats : « En  pratique,  les  possibilités  d'action  offertes  aux  opposants  sont restreintes :  les leaders syndicaux de la fin  de la période coloniale sont happé par  les  postes  politiques  d'importance  avec  l'indépendance, décapitant ainsi ces  organisations. Ces  syndicats sont par ailleurs très étroitement surveillés, à la suite des remous occasionnés par la grève des fonctionnaires de l'automne 1958 ; l'action syndicale et le droit de grève sont alors dénoncés par le pouvoir, et la répression est sévère ».[17] Le cas de l’UGECI,[18] mouvement estudiantin pro-indépendantiste, illustre bien cette description de l’auteur. Ne pouvant pas contrôler ce dernier, le régime d’Houphouët procède autrement : « La création de l'Union Nationale des Etudiants de Côte d'Ivoire (UNECI) en octobre 1963[19] est une tentative de neutralisation de  l'UGECI, qui essaie  en retour d'opérer un noyautage de  la nouvelle organisation ; cette dernière est finalement transférée à Abidjan en juillet 1964, afin de conférer aux autorités un contrôle accru sur son  fonctionnement ».[20] Et comme pour obliger à accepter, l’existence d’ une pensée unique, la sienne,  le régime de l’homme de la France, selon l’auteur, allait jusqu’à essayer, de contraindre les étudiants-militants, au reniement de leurs positions : « Les expatriés sont les plus à même de leur jugement  politique,  et  si  la  répression  contre  ceux  qui  se politisent est sévère, elle l'est encore plus à l'égard de ceux qui, une fois rentrés  au pays  après leurs  études,  restent  sur  leurs  positions ».[21]
Il est bon de préciser ici qu’avant la création de l’UNECI, on avait tenté, sans succès, d’imposer une sorte de bicéphalisme à la tête de l’UGECI. Soit dit à propos, en 1987, le même procédé sera utilisé contre le SYNESCI[22] quand le régime aura maille à partir avec ce syndicat. Cette méthode de déstabilisation des mouvements qui lui sont opposés nous éclaire aussi sur le présent. L’irruption du bicéphalisme observé à la tête de partis politiques ou de mouvements syndicaux sous le règne des héritiers politiques d’Houphouët, montre bien que leur opposition à la contradiction fait bien partie de leur ADN politique.
La contrainte n’étant pas la seule arme à sa disposition, le premier président de la Côte d’Ivoire fit de la corruption un moyen de sa gestion des questions de politique nationale. Il a, par la même occasion, défini ce que signifierait, pour bon nombre d’Ivoiriens d’aujourd’hui : « faire de la  politique ».
En effet, quand l’auteur affirme d’abord que : « En pratique,  les  possibilités  d'action  offertes  aux  opposants  sont restreintes :  les leaders syndicaux de la fin de la période coloniale sont happés par les postes politiques  d'importance avec l'indépendance, décapitant ainsi ces organisations »,[23] ensuite que : « Il ne perd néanmoins pas la face, et tous  les égarés passent par l'épreuve des aveux publics avant d'être réintégrés ; cette condamnation des  accusés  par  le  peuple  renforce  le  président » [24] et enfin que : « Le 11 mai  1967,  les  derniers  détenus quittent leur cellule, et réintègrent un  entourage présidentiel parfaitement calibré, et ce malgré ces deux années de trouble ».[25] Il nous montre, sans le vouloir, une façon bien particulière de faire la  politique dans la Côte d’Ivoire d’Houphouët. Un environnement politique où pour accéder à des postes à privilèges, une opposition au discours dominant, combiné à une cession de sa dignité, peut avoir valeur d’ascenseur social. Ne pas le faire, c’était, dans le meilleur des cas, s’exposer à l’indifférence. L’exemple d’Anne-Marie Raggi, instigatrice du boycott des produits français et une des meneuses de la marche des femmes sur la prison de Grand-Bassam (1949), en est un exemple. Emprisonnée durant les « faux complots » de 1963, elle refusa, publiquement, de reconnaître l’existence de ces derniers au cours de cette cérémonie de contrition publique du Boxing Club de Treichville en 1965. Cette grande militante du RDA mourut dans la sobriété en 2004 à Abidjan. Cette vérité, rappelée par l’évêque de Bassam de l’époque, Mgr Dacoury-Tabley, au cours de ses funérailles, eut pour conséquence pour lui, de se faire traiter de tous les noms par les dirigeants du parti de la défunte.
Nous pouvons aussi mieux comprendre ce qui semble caractériser aujourd’hui : d’une  part, l’homme politique ivoirien, c’est-à-dire : l’amour pour la nuance, le brumeux, la couardise présentée comme stratégie, l’amour pour les arrangements de court terme et le politiquement correct, devant les questions d’intérêt national ; d’autre part, cette fatalité qui s’est installée au sein de la population et qui est toujours rappelée à celui qui tente de se plaindre d’une situation : « Humm… ! Mon cher, tais-toi et mange pour toi »…
Un autre point important qui mérite notre attention, c’est le fait de vouloir faire passer les déboires des mouvements de jeunesses ivoiriens de cette époque comme la conséquence de leur opposition « A la sagesse et la modération prônées par Houphouët »[26] et au fait qu’ils auraient été « sensibles aux théories de la gauche internationale ». Nous pensons que si Houphouët bénéficiait d’une certaine légitimité avant les évènements de février 1949, cette dernière s’éroda jusqu’au début des années 1960, du fait de son abandon volontaire de l’agenda indépendantiste de la population, pour celui de la collaboration avec les colons français. L’opposition qu’Houphouët semblait voir dans la jeunesse n’était rien d’autre que la manifestation de ce malaise né entre un leader et sa population. L’exemple de la JRDACI est là pour nous le montrer. La mise à « mort » méthodique de ce mouvement par Houphouët n’est pas due, comme veut nous le faire croire l’auteur, au « militantisme actif de ces jeunes pour l'africanisation des postes à responsabilités vont mener la JRDACI à sa perte ». D’ailleurs, si c’était le cas, en quoi vouloir travailler pour son pays était-il mauvais ou insensé ? La raison de la colère d’Houphouët à l’endroit de ce mouvement était autre. En effet, ayant été très actif dans l’élection du nouveau secrétaire général du PDCI-RDA, Jean-Baptiste Mockey, contre le candidat d’Houphouët, Auguste Denise, au cours du IIIème congrès du parti en 1959, ce mouvement ne pouvait constituer qu’un « problème » pour Houphouët. « Problème » qu’il règlera à sa manière, ou sous la dictée de ses maîtres, par le biais de ses « faux complots » de 1963. Pour preuve, est-ce un hasard si le nouveau secrétaire général élu par ce congrès, et le président de la JRDACI, se retrouvèrent dans la geôle d’Assabou ? Est-ce par un autre hasard, que se tint après cette vague d’arrestations, le IVème congrès du parti en 1965 ? La réponse à toutes ces questions est unique : Non !

Toute cette violence faite à des Ivoiriens s’inscrivait dans une logique de construction d’un pouvoir violent, ayant pour fonction première la protection des intérêts français en intimant le respect aux nationaux. La France s’arrogeant la fonction de gestionnaire de son image à l’extérieur, et l’aidant à régler des problèmes dont la résolution semble être au-dessus des forces de son poulain, comme ce fut le cas avec le cardinal Yago.
Pour faire court, il a tout simplement été demandé à Houphouët  d’être le garde-chiourme d’une grande plantation, propriété de la France, dénommée Côte d’Ivoire. Et, à bien réfléchir à ce qui s’est passé le 24 décembre 1999 et le 11 avril 2011, il est clair que ce qui est demandé à un président ivoirien, c’est de tout faire comme Houphouët.
L’auteur n’a fait que parler de sept (7) années de la vie politique d’Houphouët. C’est-à-dire de deux (2) années avant son accession à la présidence et de cinq années (5) comme président de la République. Quand on sait qu’il en a fait trente-trois (33) comme président, il est aisé de comprendre que cet état de dépendance dont il est fait mention dans ce texte, s’est renforcé et a pris racine dans la société ivoirienne.
Cependant, il y a espoir, et pour montrer le côté positif d’un texte comme celui de M. Simonet, nous emprunterons une image aux mathématiciens : ayant la forme d’un carré, La Côte d’Ivoire peut être comparée à une matrice carrée ayant pour déterminant la dépendance. Sachant que le déterminant est la condition sine qua non, ou du moins l’élément obligatoire à trouver avant la résolution des équations de tout le système, on peut dire que plus les Ivoiriens seront conscients de cet état de dépendance dans lequel leur pays se trouve, plus ils se donneront les moyens d’en sortir.

Habib Kouadja


[1] - Outre-Mers, T. 98 (2010), N°  368-369,  pp. 403-420 [https://www.persee.fr/doc/outre_1631-0438_2010_num_97_368_4512] ; (cet article fait partie du numéro thématique intitulé «  Cinquante ans d'indépendances africaines »)
[2] Texte de Thibaut SIMONET (https://www.persee.fr/doc/outre_1631-0438_2010_num_97_368_4512)
[3] Discours de clôture de René Pleven à la conférence de Brazzaville en 1944
[4] Texte de Thibaut SIMONET
[5] Id
[6] Id.
[7] Rapport sur les incidents survenus en Côte d’Ivoire, audition d’Etienne Djaument, P.960
[8] Journal d’un colonialiste, P203-204, Editions Seuil, 1986, 285P
[9] Texte de Thibaut SIMONET
[10] Id.
[11] Id.
[12] Id.
[13] Id
[14] Id
[15] Association des Etudiants de Côte d’Ivoire en France
[16] Texte Thibaut Simonet
[17] Id.
[18] Union Générale des  Etudiants de Côte d'Ivoire
[19] UNECI fut créé en 1959 et non en 1963. En 1963, fut plutôt créé UNEECI (Union Nationale des Elèves et Etudiants de Côte-d'Ivoire) en remplacement de l’UGECI.
[20] Texte Thibaut Simonet
[21] Id.
[22] SYNDICAT NATIONAL DES ENSEIGNANTS DU SECOND DEGRE DE CÔTE D’IVOIRE
[23] Texte de Thibaut SIMONET
[24] Id.
[25] Id.
[26] Id

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