Notre collaborateur Habib Kouadja a lu pour vous « Les composantes du pouvoir de Félix
Houphouët-Boigny », de Thibaut Simonet,[1]
La
phase de la vie politique d’Houphouët-Boigny allant de 1950 jusqu’à sa mort
correspond à la période au cours de laquelle, les bases du statut d’Etat
dépendant de la Côte d’Ivoire ont été jetées et développées. Evoquée par des
Ivoiriens, cette évidence leur a valu le statut d’opposant au « père de la
Nation ». Cependant, constituant avec le parcours politique d’Houphouët,
l’envers et le revers d’une même pièce, il est impossible d’aborder le sujet de
la dépendance sans faire cas des actes posés par cet homme politique. Ainsi,
dans Les composantes du pouvoir de Félix
Houphouët-Boigny en Côte d'Ivoire (1958-1965), où il aborde ledit sujet
sans le nommer, Thibaut Simonet, avec une certaine légèreté, tente de «
normaliser » ce drame national en tentant de trouver à son auteur des raisons
qu’il juge suffisamment valables. Tenter pareil exercice ne pouvant pas se
faire sans prendre certaines libertés avec la vérité des faits, révéler ces
dernières c’est essayer de faire œuvre de salubrité historique.
En
effet, à peine la lecture du document entamée, l’on est tout de suite
interpellé par cette phrase : « C’est au
terme d’un long processus initié, au début de l’année 1944, par la conférence
de Brazzaville, suivie deux ans plus tard des grandes lois d’émancipation des
colonies, véritable "nuit 4 Août" de l’Afrique noire »[2]… Cette phrase n’aurait pas posé de
problème si, à la fin de ladite conférence de Brazzaville, en 1944, l’on n’avait
pas entendu cette autre phrase : « Les fins
de l’œuvre de colonisation accomplie par la France dans les colonies écartent
toute idée d’autonomie, toute possibilité d’évolution hors du bloc français de
l’empire ; la constitution éventuelle, même lointaines, de "self-gouverment"
dans les colonies est à écarter »[3] de M. René Pleven, commissaire aux
colonies de la France. Comment peut-on dire après avoir entendu ça, que le
processus d’indépendance prit forme en ce lieu ? Malheureusement, poursuivant
sur sa lancée, l’auteur ajoute que : « Le
4 avril 1957, la Côte d'Ivoire accède à l'autonomie financière et à la
personnalité civile, et le 4 octobre 1958, la Communauté, ultime ensemble
regroupant la France et ses colonies, est instaurée ».[4] La
question qui nous vient tout de suite à l’esprit, après lecture de cette phrase,
est celle-ci : pourquoi créer une communauté quand l’on sait que dans deux ans,
l’indépendance adviendrait ? La réponse, est que l’indépendance qu’ils
prévoyaient accorder était factice, vide, nominale. C’est même à se demander si
les deux années avant ces fameuses indépendances de 1960, ne servirent pas à
rédiger les contrats de dépendance, communément connus sous le nom d’Accords de
Coopération. D’ailleurs, cette indépendance pacotille a été clairement bien
perçue par le chercheur John Chipman, pour qui : « De fait, jusqu’à la fin des années 1950, lorsque les dirigeants
français parlaient de l’Afrique, il s’agissait moins de l’Afrique du nord que
de l’Afrique noire qui, en tant qu’entité, était jugée inséparable de la
France. Au moment de l’institution de la Communauté française le 4 Octobre
1958, avant l’indépendance des colonies africaines, cet objectif était
primordial. A l’exception de la Guinée, les colonies françaises ont alors
accepté d’appartenir à une organisation qui n’était guère plus qu’une extension
de l’Etat français ».[5] Comme
quoi, il n’y a que l’auteur de cet article et d’autres personnes avec lui, qui
voient dans la communauté, une simple étape d’un processus. Et puis si c’en
était vraiment une, comment s’expliquer le torrent de méchancetés qui s’abattit
sur la Guinée de Sékou Touré, après son refus d’appartenir à cet ensemble ?
Non, la communauté était loin d’être une simple étape.
Aussi,
en affirmant dans le même paragraphe que : «
Très rapidement, le vent de l'indépendance se met à souffler sur le continent,
et le 7 août 1960, la Côte d'Ivoire accède au statut d'État souverain », on
ne peut qu’être un peu gêné, quand on sait que la défaites de l’armée française
à Diên Biên Phu (1953-1954) et les événements d’Algérie (1954-1962) eurent pour
effet notable d’indiquer aux populations africaines la voie à emprunter pour
leur indépendance.
Pour
ce qui concerne la dépendance de la Côte d’Ivoire, à l’endroit de la France,
les actes posés par son premier président et quelques traits de sa personnalité,
montrent qu’il avait le profil d’un préposé à la collaboration.
En effet, en
écrivant : « Son parcours
puise aux sources
ivoiriennes et françaises ; médecin
auxiliaire stagiaire en 1925, puis,
en avril 1939,
successeur de son
frère Augustin à la
tête de la chefferie du canton des Akoué, dans le cercle de Toumodi,
il initie les populations aux mesures sanitaires et
d'hygiène ».[6]
L’auteur, par cette phrase, quelque peu
anodine, nous offre une occasion pour un éclaircissement. A l’époque
coloniale, « la chefferie de
canton » était une division administrative, créée par l’administration
coloniale et dirigée par un homme qui lui était soumis. Pour être chef canton,
il ne fallait pas être forcément chef traditionnel avant l’arrivée de
l’administration coloniale. La seule condition était d’être capable de pouvoir
tuer père et mère pour « le commandant », la France. Le
cas d’Houphouët est justement est bon exemple. S’il a hérité de son
« frère Augustin », c’est que l’administration avait bien perçu en
lui cette aptitude à défendre les intérêts de la France, car elle savait de qui
il tenait. Ce que l’auteur se garde bien
de dire, c’est que, ce « frère Augustin », n’est personne d’autre que le
successeur lui aussi du fameux Koussai NGo, l’oncle d’Houphouët. D’après son ami Etienne Djaument : « Aux heures de la pénétration française,
l’oncle maternel d’Houphouët, le nommé Kouassi N’Go, celui de qui il hérite
selon les coutumes et les traditions baoulées, sert d’espion aux troupes. En
effet, après avoir combattu la France du côté Akoué et après avoir dit aux
membres de cette tribu Baoulée de continuer le combat jusqu’à la victoire,
c’est-à-dire jusqu’à la défaite des troupes françaises qu’il savait cependant
imbattables, il va offrir ses services au commandement français. Il indique
alors tous les endroits où se retranchent ses amis. Rapidement, les Akoués sont
écrasés et pour avoir servi de « guide » aux troupes de la
pénétration, Kouassi N’Go reçoit le commandement de la tribu, contrairement à
la coutume et à la tradition, au détriment de la famille régnante ».[7] Ces
propos seront confirmés quelques années
plus tard par Raymond Gauthereau, Chef de subdivision à Oumé (1945). Se basant
sur ce qu’il savait d’Houphouët à partir les notes de l’administration
coloniale, il eut à écrire ceci : «…Houphouët lui-même, médecin africain, Chef de Canton et gros planteur
de café, vient d’une famille, dit-on qui s’est signalée par son efficace
collaboration avec les « pacificateurs », nos ancêtres. Aux environs
de 1910, son oncle aurait fourni opportunément quelques renseignements
très précis grâce auxquels on s’est débarrassé d’une résistance obstinée qui
coûtait, dans un canton de Toumodi, le Nanafouè, beaucoup de tirailleurs.
Reconnaissante, la IIIème République s’intéressa aux études du jeune Houphouët,
héritier de son oncle, et fit d’un sujet intelligent un excellent aide-médecin,
puis un Chef coutumier « à poigne », dont le gouvernement de
Vichy n’eut qu’à se féliciter…».[8] Héritier
d’une telle lignée, Houphouët pouvait-il
faire autre chose que trahir la confiance placée en lui par les
Ivoiriens ? Oui. Mais, l’avait-il voulu ? Nous pensons que non. Sinon,
comment comprendre qu’un leader qui, dit-on, s’est battu pour l’indépendance et
qui, d’après l’auteur, après l’avoir acquise fit le constat que son pays «…ne peut se passer du concours de Paris ».[9] Ensuite,
qui confia le ministère de l’Économie de son gouvernement, au lendemain de
l’indépendance, à un ressortissant français, et enfin, fit des ressortissants
français, des détenteurs de «…droits
civiques semblables à ceux des natifs du pays »[10] dit
indépendant ? Et ce n’est pas l’utilisation d’écran de fumée, comme « …confusion franco-ivoirienne qui s’opère
au sommet de l’Etat »,[11] qui
empêchera une claire identification de l’employeur et de l’employé de cette
entreprise de dépendance, de la part du lecteur. Malheureusement, poursuivant
dans sa logique d’embrumer au maximum la réflexion de son lecteur, il affirme :
« Félix Houphouët-Boigny ne fait-il pas
la part trop belle à l'influence française ? La question est ouverte. Reste
qu'en agissant ainsi, le président s'assure d'une stabilité économique et
administrative, tout en bridant les jeunes ambitieux, maintenus dans l'ombre
par la présence considérable de cadres français dans le pays ».[12]
Autrement dit, le lecteur, devrait comprendre que ce n’était sûrement pas bien
de faire ce qu’il faisait, en se mettant au service de la France, mais il
fallait le faire pour le « bonheur » des Ivoiriens !
Et comme pour banaliser, voir rendre normal, le statut de traître qui
transparaîtrait des actions d’Houphouët, il informe le lecteur que ce dernier
ne pouvait pas faire autrement car « Il
ne faut pas pour autant croire à l'existence d'une fibre nationaliste chez le
président baoulé, trop enclin à favoriser les relations de son pays avec
l'extérieur, et particulièrement avec la France ».[13] La
réalité étant le mur contre lequel se brise la volonté, l’auteur reconnaît même,
à l’aide encore d’euphémismes, la vraie nature de l’Etat ivoirien sous
Houphouët en ces termes : « L'ombre de la
France plane sur Abidjan. Une économie placée sous influence, voir sous
perfusion, dès son élaboration doctrinale, la présence d'un fort contingent
français au sein des organes de gestion et de décision politiques et
économiques, des liens médiatiques étroits et des principes constitutionnels en
filiation directe, confèrent au régime d'Houphouët-Boigny des accents de
satellite français ».[14]
Le régime de
dépendance dans lequel s’enfonçait le pays, contre l’avis d’une frange
importante de la population, eut pour conséquence le développement par le
régime d’un terrain allergique à la contradiction, et l’usage de la corruption comme moyen de gestion du débat
national,
La
dépendance, dans laquelle Houphouët engageait la Côte d’Ivoire, ne pouvait pas
faire bon ménage avec tout esprit critique. En 1958 déjà, et pour avoir appelé
à voter « NON » lors du référendum du 28 Septembre 1958, relatif à la
Communauté, l’avocat ivoirien Adam Camille, fondateur de l’A.E.C.I.F,[15] fut
exilé (poussé à l’exil) en Guinée. Sachant
trop bien cacher son aversion pour le débat contradictoire, il se fait chantre
d’une unité nationale et d’une paix qui, à y voir de près, n’étaient rien
d’autre que la conséquence d’une peur savamment instillée dans le corps social. A ce sujet, l‘auteur nous
explique que « Ce thème unitaire est un moyen supplémentaire pour
Félix Houphouët-Boigny d'étendre sa
mainmise sur la vie politique ; ainsi,
tous les tenants
d'une idéologie différente, tous
les sceptiques, sont étrillés et qualifiés
d'adversaires de l'unité ».[16] Son opposition au débat s’apprécie
mieux dans ces rapports avec les syndicats : « En pratique, les
possibilités d'action offertes
aux opposants sont restreintes : les leaders syndicaux de la fin de la période coloniale sont happé par les
postes politiques d'importance
avec l'indépendance, décapitant
ainsi ces organisations. Ces syndicats sont par ailleurs très étroitement
surveillés, à la suite des remous occasionnés par la grève des fonctionnaires
de l'automne 1958 ; l'action syndicale et le droit de grève sont alors dénoncés
par le pouvoir, et la répression est sévère ».[17] Le cas de l’UGECI,[18] mouvement
estudiantin pro-indépendantiste, illustre bien cette description de l’auteur.
Ne pouvant pas contrôler ce dernier, le régime d’Houphouët procède
autrement : « La création de
l'Union Nationale des Etudiants de Côte d'Ivoire (UNECI) en octobre 1963[19] est une tentative de neutralisation de l'UGECI, qui essaie en retour d'opérer un noyautage de la nouvelle organisation ; cette dernière est
finalement transférée à Abidjan en juillet 1964, afin de conférer aux autorités
un contrôle accru sur son fonctionnement ».[20] Et
comme pour obliger à accepter, l’existence d’ une pensée unique, la
sienne, le régime de l’homme de la
France, selon l’auteur, allait jusqu’à essayer, de contraindre les étudiants-militants,
au reniement de leurs positions : « Les
expatriés sont les plus à même de leur jugement
politique, et si
la répression contre
ceux qui se politisent est sévère, elle l'est encore
plus à l'égard de ceux qui, une fois rentrés
au pays après leurs études,
restent sur leurs
positions ».[21]
Il est bon de préciser ici qu’avant la
création de l’UNECI, on avait tenté, sans succès, d’imposer une sorte de bicéphalisme
à la tête de l’UGECI. Soit dit à propos, en 1987, le même procédé sera utilisé
contre le SYNESCI[22] quand
le régime aura maille à partir avec ce syndicat. Cette méthode de
déstabilisation des mouvements qui lui sont opposés nous éclaire aussi sur le
présent. L’irruption du bicéphalisme observé à la tête de partis politiques ou
de mouvements syndicaux sous le règne des héritiers politiques d’Houphouët,
montre bien que leur opposition à la contradiction fait bien partie de leur ADN
politique.
La
contrainte n’étant pas la seule arme à sa disposition, le premier président de
la Côte d’Ivoire fit de la corruption un moyen de sa gestion des questions de
politique nationale. Il a, par la même occasion, défini ce que signifierait,
pour bon nombre d’Ivoiriens d’aujourd’hui : « faire
de la politique ».
En effet, quand
l’auteur affirme d’abord que : « En
pratique, les possibilités
d'action offertes aux
opposants sont restreintes : les leaders syndicaux de la fin de la période
coloniale sont happés par les postes politiques
d'importance avec l'indépendance, décapitant ainsi ces organisations »,[23] ensuite que : « Il ne perd néanmoins pas la face, et tous les égarés passent par l'épreuve des aveux
publics avant d'être réintégrés ; cette condamnation des accusés
par le peuple
renforce le président » [24] et
enfin que : « Le 11 mai
19 67, les derniers
détenus quittent leur cellule, et réintègrent un entourage présidentiel parfaitement calibré,
et ce malgré ces deux années de trouble ».[25] Il nous
montre, sans le vouloir, une façon bien particulière de faire la politique dans la Côte d’Ivoire d’Houphouët.
Un environnement politique où pour accéder à des postes à privilèges, une
opposition au discours dominant, combiné à une cession de sa dignité, peut
avoir valeur d’ascenseur social. Ne pas le faire, c’était, dans le meilleur des
cas, s’exposer à l’indifférence. L’exemple d’Anne-Marie Raggi, instigatrice du
boycott des produits français et une des meneuses de la marche des femmes sur
la prison de Grand-Bassam (1949), en est un exemple. Emprisonnée durant les « faux
complots » de 1963, elle refusa, publiquement, de reconnaître l’existence
de ces derniers au cours de cette cérémonie de contrition publique du Boxing
Club de Treichville en 1965. Cette grande militante du RDA mourut dans la
sobriété en 2004 à Abidjan. Cette vérité, rappelée par l’évêque de Bassam de
l’époque, Mgr Dacoury-Tabley, au cours de ses funérailles, eut pour conséquence
pour lui, de se faire traiter de tous les noms par les dirigeants du parti de
la défunte.
Nous pouvons
aussi mieux comprendre ce qui semble caractériser aujourd’hui : d’une part, l’homme politique ivoirien, c’est-à-dire :
l’amour pour la nuance, le brumeux, la couardise présentée comme stratégie,
l’amour pour les arrangements de court terme et le politiquement correct,
devant les questions d’intérêt national ; d’autre part, cette fatalité qui
s’est installée au sein de la population et qui est toujours rappelée à celui
qui tente de se plaindre d’une situation : « Humm… !
Mon cher, tais-toi et mange pour toi »…
Un autre
point important qui mérite notre attention, c’est le fait de vouloir faire
passer les déboires des mouvements de jeunesses ivoiriens de cette époque comme
la conséquence de leur opposition « A la
sagesse et la modération prônées par Houphouët »[26] et au fait qu’ils auraient été « sensibles aux théories de la gauche
internationale ». Nous pensons que si Houphouët bénéficiait d’une
certaine légitimité avant les évènements de février 1949, cette dernière
s’éroda jusqu’au début des années 1960, du fait de son abandon volontaire de
l’agenda indépendantiste de la population, pour celui de la collaboration avec
les colons français. L’opposition qu’Houphouët semblait voir dans la jeunesse
n’était rien d’autre que la manifestation de ce malaise né entre un leader et
sa population. L’exemple de la JRDACI est là pour nous le montrer. La mise à «
mort » méthodique de ce mouvement par Houphouët n’est pas due, comme veut nous
le faire croire l’auteur, au «
militantisme actif de ces jeunes pour l'africanisation des postes à
responsabilités vont mener la JRDACI à sa perte ». D’ailleurs, si
c’était le cas, en quoi vouloir travailler pour son pays était-il mauvais ou
insensé ? La raison de la colère d’Houphouët à l’endroit de ce mouvement était
autre. En effet, ayant été très actif dans l’élection du nouveau secrétaire
général du PDCI-RDA, Jean-Baptiste Mockey, contre le candidat d’Houphouët,
Auguste Denise, au cours du IIIème congrès du parti en 1959, ce mouvement ne
pouvait constituer qu’un « problème » pour Houphouët. « Problème » qu’il
règlera à sa manière, ou sous la dictée de ses maîtres, par le biais de ses « faux
complots » de 1963. Pour preuve, est-ce un hasard si le nouveau secrétaire
général élu par ce congrès, et le président de la JRDACI, se retrouvèrent dans
la geôle d’Assabou ? Est-ce par un autre hasard, que se tint après cette vague
d’arrestations, le IVème congrès du parti en 1965 ? La réponse à toutes ces
questions est unique : Non !
Toute
cette violence faite à des Ivoiriens s’inscrivait dans une logique de
construction d’un pouvoir violent, ayant pour fonction première la protection
des intérêts français en intimant le respect aux nationaux. La France
s’arrogeant la fonction de gestionnaire de son image à l’extérieur, et l’aidant
à régler des problèmes dont la résolution semble être au-dessus des forces de
son poulain, comme ce fut le cas avec le cardinal Yago.
Pour
faire court, il a tout simplement été demandé à Houphouët d’être le garde-chiourme d’une grande
plantation, propriété de la France, dénommée Côte d’Ivoire. Et, à bien réfléchir
à ce qui s’est passé le 24 décembre 1999 et le 11 avril 2011, il est clair que
ce qui est demandé à un président ivoirien, c’est de tout faire comme
Houphouët.
L’auteur
n’a fait que parler de sept (7) années de la vie politique d’Houphouët.
C’est-à-dire de deux (2) années avant son accession à la présidence et de cinq
années (5) comme président de la République. Quand on sait qu’il en a fait
trente-trois (33) comme président, il est aisé de comprendre que cet état de
dépendance dont il est fait mention dans ce texte, s’est renforcé et a pris
racine dans la société ivoirienne.
Cependant,
il y a espoir, et pour montrer le côté positif d’un texte comme celui de M.
Simonet, nous emprunterons une image aux mathématiciens : ayant la forme d’un
carré, La Côte d’Ivoire peut être comparée à une matrice carrée ayant pour
déterminant la dépendance. Sachant que le déterminant est la condition sine qua
non, ou du moins l’élément obligatoire à trouver avant la résolution des
équations de tout le système, on peut dire que plus les Ivoiriens seront
conscients de cet état de dépendance dans lequel leur pays se trouve, plus ils
se donneront les moyens d’en sortir.
Habib
Kouadja
[1] - Outre-Mers, T. 98 (2010), N° 368-369, pp.
403-420 [https://www.persee.fr/doc/outre_1631-0438_2010_num_97_368_4512] ; (cet article fait partie du
numéro thématique intitulé « Cinquante ans
d'indépendances africaines »)
[2] Texte de Thibaut SIMONET (https://www.persee.fr/doc/outre_1631-0438_2010_num_97_368_4512)
[3] Discours de clôture de
René Pleven à la conférence de Brazzaville en 1944
[4] Texte de Thibaut SIMONET
[5] Id
[6] Id.
[7] Rapport sur les incidents
survenus en Côte d’Ivoire, audition d’Etienne Djaument, P.960
[8] Journal d’un colonialiste, P203-204, Editions Seuil, 1986, 285P
[9] Texte de Thibaut SIMONET
[10] Id.
[11] Id.
[12] Id.
[13] Id
[14] Id
[15] Association des Etudiants
de Côte d’Ivoire en France
[16] Texte Thibaut Simonet
[17] Id.
[18] Union Générale des Etudiants de Côte d'Ivoire
[19] UNECI fut créé en 1959 et
non en 1963. En 1963, fut plutôt créé UNEECI (Union Nationale des Elèves et Etudiants
de Côte-d'Ivoire) en remplacement de l’UGECI.
[20] Texte Thibaut Simonet
[21] Id.
[22] SYNDICAT NATIONAL DES
ENSEIGNANTS DU SECOND DEGRE DE CÔTE D’IVOIRE
[23] Texte de Thibaut SIMONET
[24] Id.
[25] Id.
[26] Id
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