vendredi 31 août 2018

La Centrafrique vers la paix, la Russie et le Soudan à la manœuvre


La Centrafrique se dirige vers une solution à la crise qui la frappe. Avec le soutien de la Russie et du Soudan, les principaux groupes armés centrafricains ont en effet signé une déclaration d’entente. Alors que les pays occidentaux n’ont jamais causé que des problèmes, la Russie et ses autres alliés apportent des solutions.
Vers une sortie de crise en Centrafrique ? La mission de bons offices de la Russie semble avoir porté ses fruits, malgré les tentatives de la diplomatie française de stopper la montée en puissance des relations russo-centrafricaines.
En effet, les principaux représentants des groupes armés centrafricains viennent de signer à Khartoum, la capitale soudanaise une déclaration d'entente. Parmi les signataires figurent Nourredine Adam (Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique), Ali Darassa (l'Union pour la paix en Centrafrique), Mahamat al-Khatim (Mouvement patriotique pour la Centrafrique) et Maxime Mokom (l'un des représentants du groupe anti-balaka). Ils ont apposé leurs signatures respectives en indiquant leur volonté d'une paix durable et d'une réconciliation. Une approche d'ailleurs saluée par les autorités centrafricaines.
Par son rôle dans cette affaire, Moscou a démontré toute sa détermination à non seulement défendre ses propres intérêts, mais également ceux de ses alliés. Finalement, l'efficacité russe en Syrie, aussi bien dans le cadre de la lutte antiterroriste, qu'au niveau politico-diplomatique, s'exporte sur le continent africain.
En effet, la Russie souhaite voir une Afrique stable, prospère, et avec laquelle il sera possible de collaborer dans un cadre gagnant-gagnant, et sans imposer quoi que ce soit. Sinon, comment expliquer que moins de 200 spécialistes russes aient pu, aussi rapidement, faire tellement plus pour la stabilisation de la Centrafrique, que les 15.000 militaires français passés par là depuis de nombreuses années ? Le Quai d'Orsay aura très certainement du mal à donner une réponse digne de ce nom.
Ne doutons pourtant pas que Paris, à l'instar d'autres capitales occidentales, tente, comme dans le passé récent, d'entraver ce processus de paix en Centrafrique. Et ce pour plusieurs raisons. Au-delà de perdre définitivement un pays majeur issu de son prétendu « pré-carré », l'élite française comprend parfaitement aussi que ce processus essaimera au-delà de la République Centrafricaine.
Pourtant, le peuple centrafricain est plus que jamais mobilisé à faire face à toute tentative néocoloniale de diviser la société centrafricaine sur une base religieuse ou ethnique. De plus, il peut compter sur des alliés sûrs, respectant sa souveraineté et apportant des solutions à des problèmes créés exclusivement par les représentants occidentaux. Des problèmes créés d'ailleurs à tellement d'autres endroits de l'Afrique, avec toujours le même objectif: diviser pour mieux régner. Et… piller.
Mais le monde évolue: le système multipolaire s'impose de jour en jour. Et les nations du monde, notamment africaines, refusent désormais la manipulation. La Russie est un acteur majeur dans ce renouveau mondial, et avec elles ceux ayant décidé de la suivre.
D'ailleurs, le Soudan, l'autre allié africain de Moscou, qui a aussi beaucoup contribué à ce que cette rencontre ait lieu, sort lui aussi gagnant. Et son président Omar el-Béchir, tellement diabolisé par le petit monde occidental, se positionne désormais en médiateur de paix de premier plan. Après avoir grandement contribué à la signature de l'accord de paix au Sud Soudan, qui s'est séparé de Khartoum en 2011, non sans « l'aide » occidentale et est depuis plongé dans le chaos, le leader soudanais a largement contribué à ce processus de stabilisation si nécessaire à la République Centrafricaine.
Les solutions aux problèmes africains peuvent et doivent être africaines, avec le soutien d'alliés sincères.

Mikhail Gamandiv-Egorov

Source : https://fr.sputniknews.com 31 août 2018

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