Toutes les décisions prises par Alassane Dramane Ouattara dans le cadre du retour à une vie normale en Côte d’Ivoire sont boudées voire rejetées par les ex-rebelles sans qu’ils n’encourent une quelconque sanction. De sorte qu’on se demande qui gouverne réellement la Côte d’Ivoire.
Qui gouverne la Côte d’Ivoire ? A priori, la question ne devrait pas se poser. Dans la mesure où tout le monde sait que depuis le 11 avril 2011, c’est M. Alassane Dramane Ouattara qui gouverne ce pays. C’est lui qui parle au nom de la Côte d’Ivoire. C’est lui qui occupe le palais présidentiel. C’est lui qui a formé le gouvernement qui est en charge de la gestion des affaires de l’Etat. C’est lui qui dirige la politique extérieure du pays et qui nomme les ambassadeurs ainsi qu’aux hauts postes de l’administration publique. Cependant la question susmentionnée mérite bien qu’on la pose. D’autant que les ex-rebelles ne se sentent pas concernés par les décisions que prend Alassane Dramane Ouattara et allant dans le sens de la normalisation de la situation sociopolitique. Dès son installation au pouvoir, Alassane Ouattara s’est donné six mois pour que les Frci et leurs supplétifs, les dozos, qui sèment la terreur au sein des populations quittent les rues, rendent les véhicules volés pendant la crise postélectorale et libèrent les maisons qu’ils occupent de force. Deux ans après sa prise du pouvoir, le constat est plutôt décevant. Tous les ex-chefs rebelles promus par Alassane Ouattara dans les rangs de l’armée nationale ont encore dans leurs parc autos des véhicules volés à des particuliers. Ces véhicules dont ils ont enlevé l’immatriculation circulent tranquillement sans que cela n’émeuve personne. Aujourd’hui encore, les Frci occupent les maisons de cadres Fpi. Qui sont soit en prison ou en exil. Pire, la plupart de ces maisons servent de camp de torture. C’est le cas des deux maisons de l’ex-Directeur général du Port autonome d’Abidjan, Marcel Gossio, à Cocody et à la Riviera palmeraie. C’est aussi le cas des résidences de l’ex-président du Conseil d’administration de la Sir, Laurent Ottro, et de l’ex-ministre Benjamin Yapo Atsé à la 7ème tranche. C’est aussi enfin, le cas de la résidence du président du Fpi, l’ex-Premier ministre Pascal Affi N’Guessan à la Riviera 3. La liste n’est pas exhaustive. Aujourd’hui plus que jamais, les Frci occupent les rues d’Abidjan. On peut même dire que les Frci ont pris Abidjan en otage. Ils ont érigé des barrages partout. En Côte d’Ivoire, ce sont les Frci qui font le contrôle de routine des véhicules en s’adonnant à un racket éhonté. Dès qu’ils arrêtent un véhicule personnel, ils introduisent presque la tête dans la voiture et disent : «Vié père, laissez affaire de pièces là, tes enfants sont là. Il faut donner prix de café». Ces propos, les usagers les entendent à tous les barrages Frci à Abidjan. A certains barrages dans les quartiers comme Yopougon, les Frci ont installé des containers qui leur servent de prison. C’est dans ces containers que sont enfermés les jeunes gens qu’ils soupçonnent d’être des pro-Gbagbo après les avoir sauvagement bastonnés. Et pour les libérer, leurs parents doivent débourser des sommes faramineuses. En la matière, le barrage Frci du nouveau pont de Yopougon-Sideci est de triste réputation. A l’intérieur du pays, la situation est catastrophique. Pendant que les Frci occupent les villes, les dozos, leurs supplétifs, ont investi les villages où ils terrorisent les paysans. Ils ont érigé des barrages sur toutes les voies accédant aux villages. A ces barrages, les populations sont contraintes à débourser 200 fcfa par individu pour passer. Aujourd’hui en Côte d’Ivoire, les dozos se sont substitués aux gendarmes à l’intérieur au su du gouvernement. Autre décision prise par Alassane Ouattara et ignorée par ses hommes armés. C’est l’interdiction de sirène dans les longs cortèges en dehors de celui du chef de l’Etat et des présidents des Institutions. Pas plus tard que jeudi dernier, une voiture avec un gyrophare a semé la panique dans la circulation à Abidjan. Alors que tout le monde pensait au cortège présidentiel, on s’est rendu compte qu’il s’agissait d’un gradé Frci qui se frayait un chemin. Il devait certainement être un ex-chef rebelle. En tout cas tout porte à croire que M. Ouattara est impuissant devant les agissements des ex-rebelles qui l’ont conduit au pouvoir.
Boga Sivori - Notre Voie 16 octobre 2012
Titre original : Alassane Ouattara et les ex-rebelles. Qui gouverne le pays ?
Qui gouverne la Côte d’Ivoire ? A priori, la question ne devrait pas se poser. Dans la mesure où tout le monde sait que depuis le 11 avril 2011, c’est M. Alassane Dramane Ouattara qui gouverne ce pays. C’est lui qui parle au nom de la Côte d’Ivoire. C’est lui qui occupe le palais présidentiel. C’est lui qui a formé le gouvernement qui est en charge de la gestion des affaires de l’Etat. C’est lui qui dirige la politique extérieure du pays et qui nomme les ambassadeurs ainsi qu’aux hauts postes de l’administration publique. Cependant la question susmentionnée mérite bien qu’on la pose. D’autant que les ex-rebelles ne se sentent pas concernés par les décisions que prend Alassane Dramane Ouattara et allant dans le sens de la normalisation de la situation sociopolitique. Dès son installation au pouvoir, Alassane Ouattara s’est donné six mois pour que les Frci et leurs supplétifs, les dozos, qui sèment la terreur au sein des populations quittent les rues, rendent les véhicules volés pendant la crise postélectorale et libèrent les maisons qu’ils occupent de force. Deux ans après sa prise du pouvoir, le constat est plutôt décevant. Tous les ex-chefs rebelles promus par Alassane Ouattara dans les rangs de l’armée nationale ont encore dans leurs parc autos des véhicules volés à des particuliers. Ces véhicules dont ils ont enlevé l’immatriculation circulent tranquillement sans que cela n’émeuve personne. Aujourd’hui encore, les Frci occupent les maisons de cadres Fpi. Qui sont soit en prison ou en exil. Pire, la plupart de ces maisons servent de camp de torture. C’est le cas des deux maisons de l’ex-Directeur général du Port autonome d’Abidjan, Marcel Gossio, à Cocody et à la Riviera palmeraie. C’est aussi le cas des résidences de l’ex-président du Conseil d’administration de la Sir, Laurent Ottro, et de l’ex-ministre Benjamin Yapo Atsé à la 7ème tranche. C’est aussi enfin, le cas de la résidence du président du Fpi, l’ex-Premier ministre Pascal Affi N’Guessan à la Riviera 3. La liste n’est pas exhaustive. Aujourd’hui plus que jamais, les Frci occupent les rues d’Abidjan. On peut même dire que les Frci ont pris Abidjan en otage. Ils ont érigé des barrages partout. En Côte d’Ivoire, ce sont les Frci qui font le contrôle de routine des véhicules en s’adonnant à un racket éhonté. Dès qu’ils arrêtent un véhicule personnel, ils introduisent presque la tête dans la voiture et disent : «Vié père, laissez affaire de pièces là, tes enfants sont là. Il faut donner prix de café». Ces propos, les usagers les entendent à tous les barrages Frci à Abidjan. A certains barrages dans les quartiers comme Yopougon, les Frci ont installé des containers qui leur servent de prison. C’est dans ces containers que sont enfermés les jeunes gens qu’ils soupçonnent d’être des pro-Gbagbo après les avoir sauvagement bastonnés. Et pour les libérer, leurs parents doivent débourser des sommes faramineuses. En la matière, le barrage Frci du nouveau pont de Yopougon-Sideci est de triste réputation. A l’intérieur du pays, la situation est catastrophique. Pendant que les Frci occupent les villes, les dozos, leurs supplétifs, ont investi les villages où ils terrorisent les paysans. Ils ont érigé des barrages sur toutes les voies accédant aux villages. A ces barrages, les populations sont contraintes à débourser 200 fcfa par individu pour passer. Aujourd’hui en Côte d’Ivoire, les dozos se sont substitués aux gendarmes à l’intérieur au su du gouvernement. Autre décision prise par Alassane Ouattara et ignorée par ses hommes armés. C’est l’interdiction de sirène dans les longs cortèges en dehors de celui du chef de l’Etat et des présidents des Institutions. Pas plus tard que jeudi dernier, une voiture avec un gyrophare a semé la panique dans la circulation à Abidjan. Alors que tout le monde pensait au cortège présidentiel, on s’est rendu compte qu’il s’agissait d’un gradé Frci qui se frayait un chemin. Il devait certainement être un ex-chef rebelle. En tout cas tout porte à croire que M. Ouattara est impuissant devant les agissements des ex-rebelles qui l’ont conduit au pouvoir.
Boga Sivori - Notre Voie 16 octobre 2012
Titre original : Alassane Ouattara et les ex-rebelles. Qui gouverne le pays ?
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