Au citoyen Mamadou Koulibaly,
avec nos vœux de prompt
rétablissement
En
zappant ce beau matin du 10 octobre, je suis arrivé sur une chaîne documentaire
télévisuelle consacrée à la vie des animaux. Dans cette jungle, les combats
étaient férocement engagés entre ces espèces sauvages. Au terme du reportage,
une des espèces finit par succomber. Le journaliste réalisateur s’est alors
laissé aller à ce commentaire sans appel : «
Dans la jungle, la règle est implacable : Pour que l’un puisse vivre … l’autre
doit mourir ». Toujours.
Observateur
attentif de la politique ivoirienne, la chute du commentaire du journaliste a
résonné dans mes oreilles et m’a fait penser, par une bouleversante analogie, à
la gouvernance désastreuse d’Alassane Ouattara en Côte d’ivoire. Oui, en
quelque mois, Ouattara a réussi à transformer la Côte d’Ivoire, une république,
en une jungle où pour qu’il puisse vivre et régner, l’autre, c’est-à-dire celui
qui a été et demeure proche de Laurent Gbagbo, doit fatalement mourir. Mourir
en prison ou en exil, mourir tétanisé par la terreur ambiante, mourir reclus
dans son propre pays, exproprié de ses doits les plus élémentaires. Un
pro-Gbagbo ou supposé comme tel qui est quotidiennement pourchassé, justement
comme dans une jungle, pour être broyé par des fauves animés d’un pitoyable
instinct de survie. C’est dans cette jungle qu’ont subitement fleuri des
expressions assassines comme aseptiser, nettoyer, éradiquer. Ceci pour en finir
avec ces pro-Gbagbo qui, subitement devenus fous selon l’expression du journal
du RDR « Le Patriote » , veulent s’allier à des coupeurs de bras d’Ansar Dine.
En fait, comme les lépreux du temps de la Rome antique, on aurait tellement
voulu les voir circuler partout avec des clochettes pour que toute la planète
s’écartât de leur chemin !
Tenez,
combien sont-ils ces fonctionnaires qui sont assis chez eux, chassés par la
politique immonde de rattrapage ethnique revendiquée publiquement par Ouattara.
A la douane, à l’éducation nationale, au Port autonome d’Abidjan, dans l’armée,
dans les entreprises publiques, bref partout. Le couteau de la vengeance entre
les dents, Ouattara chasse et veut tout mettre à mort comme dans la jungle,
pour faire place nette en vue de régner. Parlant de vengeance, la chanteuse
ivoirienne de renom Aïcha Koné, n’en pouvant plus de s’étouffer, a fini par
s’éclater dans la presse en ces termes : «
Moi, en 2000, j’ai fait campagne et voté pour Robert Guéi. Mais j’ai été
touchée d’apprendre que le président Gbagbo allait décorer un certain nombre
d’artistes dont je faisais partie parce qu’il estimait qu’ils honoraient la
Côte d’Ivoire. Ce geste m’a marquée. Il n’a pas dit : celle-là, je ne veux pas
la décorer parce qu’elle soutenait mon adversaire. Il n’a pas eu cette
attitude. Il n’a pas eu l’esprit revanchard. Il a plutôt été rassembleur. Il a
agi en Chef de l’Etat, en président de tous les Ivoiriens ».
Aïcha Koné invite ainsi les Ivoiriens et l’ensemble de la
communauté des humains à bien observer pour comprendre le drame que vit notre
pays. Gbagbo voulait construire en Côte d’Ivoire une république démocratique,
prospère, harmonieuse et solidaire… Ouattara est venu y installer une jungle.
Pour combien de temps ?
Aristide
Silué (In L’Alternative du 15
Octobre 2012)
Titre original : « Désastreuse
gouvernance de Ouattara : la république et la jungle ».
EN MARAUDE DANS LE WEB
Sous cette
rubrique, nous vous proposons des documents de provenances diverses et qui ne
seront pas nécessairement à l'unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu
qu'ils soient en rapport avec l'actualité ou l'histoire de la Côte d'Ivoire et
des Ivoiriens et que, par leur contenu informatif, ils soient de nature à
faciliter la compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la
«crise ivoirienne ».
Source : civox.net 16
octobre 2012
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire