Les Ivoiriens sont connus pour leur humour qui tend à banaliser des situations difficiles. Aujourd'hui, tout le pays admire le Nord devenu l'Eldorado. Pour n'avoir point connu d'égratignure majeure depuis la crise de 2002. D'autant que la plupart de ses «fils» occupent illégalement, ailleurs, habitations, plantations, villes. Se faisant passer pour des «soldats de la paix» alors que les organisations internationales des droits de l'Homme les perçoivent à raison comme des seigneurs de guerre. Vu les exactions qu'ils commettent sur certaines populations (Ouest, Sud, Est…) déclarées proches du président Laurent Gbagbo. Faisant suite à bien d'autres, les exactions commises par ces Frci à Vavoua, le 18 décembre 2011, ont contraint le chef des Armées à des menaces fortes, qui sont restées sans effet, comme le montrent les dernières victimes d'Arrah le 12 février 2012. Le Nord a toujours été dorloté par les successeurs d'Houphouët (paix à son âme). Ouattara a décidé d'en faire plus : avec le nouveau découpage électoral, son régime accentue la discrimination. On fait d'un village de dix cases une sous-préfecture ou une préfecture quand, ailleurs, il faut en compter au moins des centaines pour devenir circonscription électorale. Objectif inavoué : contrôler le Parlement. A bas l'égalité des chances. Vive le concept du «rattrapage» qui favorise l'accès au travail et à la prospérité nationale aux ressortissants du Nord. A défaut d'avoir un pays indépendant, où le peuple souverain oriente les choix des gouvernants, les Ivoiriens souverainistes se plaisent dans le «dozoland» ou l'autre France que dessine pour eux, à grand jet d'encre, le maître de l'Elysée. De sorte que, désormais, la Côte d'Ivoire, c'est la France. Ou France2.
Et comment ?! Selon le Français Guy Labertit, «depuis mai 2011, Philippe Serey-Eiffel, éphémère directeur des Grands travaux alors que Ouattara était le Premier ministre d'Houphouët-Boigny, a l'œil sur les questions économiques. Le conseiller d'Etat en France Thierry Le Roy l'a rejoint en 2012 pour l'organisation de la réforme de l'Etat. Le général Claude Réglat, ancien commandant des Forces françaises au Gabon, gère les questions de sécurité et la réorganisation des services ivoiriens. Sans oublier les petites mains de la barbouzerie, comme Jean-Yves Garnault, l'ancien agent de la DST française ». Et ce n'est pas tout dans ce pré carré à l'allure d'une république bananière. Guy Labertit estime que, en matière de gouvernance, terme cher aux institutions internationales, la non installation, en février 2012, d'une Assemblée nationale dont les membres ont été élus le 11 décembre 2011, fait tache. Certes, les législatives seront reprises dans 11 circonscriptions le 26 février suite à l'invalidation des scrutins par le Conseil constitutionnel, le 31 janvier dernier, pour cause de fraudes alors même que l'ancienne majorité avait boycotté la consultation électorale ! On comprend mieux le refus de la communauté internationale de recompter les bulletins lors de l'élection présidentielle contestée de novembre 2010…
«A la tête de l'Etat, Alassane Ouattara recourt donc à des ordonnances sans loi d'habilitation, y compris sur des questions aussi importantes que l'âge de la retraite. Ce dernier a eu beau répéter à l'envi pendant sa visite d'Etat en France qu'il n'y a pas de justice des vainqueurs, que la paix est revenue et que l'armée est réunifiée, il n'empêche qu'aucun de ses partisans n'a été inquiété par la justice depuis dix mois, que l'opposition voit ses meetings perturbés ou attaqués violemment (un mort et soixante huit blessés le 21 janvier lors d'un meeting du Front populaire ivoirien) et que les FRCI incarnent l'arbitraire et la répression. Que le frère et une nièce de Dominique Ouattara, Marc et Noëlle Nouvian, sont actionnaires d'une nouvelle société de négoce international (Soneici) de fèves de cacao, dirigée par Hervé Dominique Alliali. Il est vrai que le Premier ministre Guillaume Soro s'est taillé la part du lion avec l'installation de cols blancs rebelles (André Ouattara et autre Ismaël Koné) au sein du Conseil café cacao mis en place le 24 janvier 2012».
Qu'est devenue la promesse d'une République irréprochable ?
Patrice Douh-L (Le Temps 25 février 2012)
Pourquoi le président du FPI par intérim cherche-t-il à se réconcilier avec la France?1
Monsieur Miaka doit comprendre que la reprise des enquêtes en Côte d'Ivoire par la CPI n'est pas une décision de la France mais des organisations internationales des droits de l'homme et de l'avocat de Gbagbo qui dénoncent certainement une injustice flagrante dans l'emprisonnement de Gbagbo. Si la France voulait se réconcilier avec la Côte d'Ivoire, elle n'aurait pas pris faits et causes pour Ouattara et l'installer à la tête d'un pays.
Le président par intérim du FPI dévoile sa naïveté déconcertante en faisant le complexe de l'esclave qui ne voit pas la chaîne qu'il porte au cou. Monsieur Miaka pense que c'est la France qui remettra le FPI au pouvoir. Il oublie qu'on ne négocie pas sa propre liberté avec son maître. La France choisit ou a déjà choisi les futurs chefs d'Etat dans ses prés carrés en Afrique. Pourquoi Monsieur Miaka parle-t-il de réconciliation avec la France ? Quelle est en réalité le domaine d'action qui lui est dévolu par le FPI ?. Traditionnellement, un président par intérim n'expédie que les affaires courantes mais ne bâtit pas des stratégies.
Oui ! La France ne se réconcilie pas. Elle impose et s'impose dans nos pays. Si M. Miaka ne le sait pas, il n'aura rien appris de sa longue carrière de militant d'un parti qui a pour fondement la liberté des peuples colonisés et le combat pour la défendre. Oui la France a mis au pouvoir, celui qui a accepté de faire le job à l'instar des plus grands mercenaires. Notre président par intérim semble l'ignorer alors que les faits le lui rappellent à l'envi.
Le FPI de M. Gbagbo n'a jamais déclaré la guerre à la puissance France ; alors pourquoi M. Miaka parle-t-il de réconciliation sans nous dire plus exactement les raisons qui fondent cette démarche de réconciliation ? Nous pouvons nous poser légitimement la question de savoir les raisons qui amènent M. Miaka à se répandre dans les journaux sur des thèmes qui sont loin des préoccupations des militants du FPI. Dans quel intérêt M. Miaka annonce-t-il et impose aux militants le thème de la convention du FPI depuis Paris ? Hier c'était le bilan du président AFFI N'Guessan. C'est une confusion de genre qui n'honore pas le président par intérim du FPI. M. Miaka semble être aux ordres…, car le FPI ne détient pas les leviers du pouvoir d'Etat pour parler de paix et de réconciliation entre les populations Ivoiriennes. C'est un domaine qui est réservé à celui qui a crée les troubles en Côte d'Ivoire. Miaka le sait très bien.
Une absurdité de plus ! Miaka demande à la France d'amener Ouattara à rouvrir le dialogue avec l'opposition ivoirienne. Je trouve cela humiliant et ridicule pour des militants de la liberté et de la démocratie. Toutes les pertes en vies humaines de nos compatriotes perpétrées et ou induites depuis 2002 par la rébellion soutenue par Ouattara et la France sont très explicites. Les courbettes de M. Miaka ou ce qui ressemble à des tentatives de marquer sa disponibilité pour servir l'autre camp sont désormais visibles. Il appartient aux militants du FPI d'en tirer les leçons.
Restons vigilants et sereins !
G. Liadé
1 - G. Liadé réagit à la réponse de Sylvain Miaka Oureto à cette question :
Jeune Afrique : « Vous avez rencontré les autorités françaises à Paris. Quelle approche prônez-vous avec la France ? »
SMO : « Le président Gbagbo disait souvent : « un État n’a pas d’amis. Il n’a que des intérêts ». J’appelle à une relation nouvelle et apaisée avec l’ancienne puissance coloniale. Les autorités françaises peuvent également nous aider pour amener le président Ouattara à rouvrir le dialogue politique avec l’opposition. » (Propos recueillis par Pascal Airault, « Jeune Afrique » 24 février 2012)
Jeune Afrique : « Vous avez rencontré les autorités françaises à Paris. Quelle approche prônez-vous avec la France ? »
SMO : « Le président Gbagbo disait souvent : « un État n’a pas d’amis. Il n’a que des intérêts ». J’appelle à une relation nouvelle et apaisée avec l’ancienne puissance coloniale. Les autorités françaises peuvent également nous aider pour amener le président Ouattara à rouvrir le dialogue politique avec l’opposition. » (Propos recueillis par Pascal Airault, « Jeune Afrique » 24 février 2012)
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