EN
ATTENDANT 2020,
BONNE ANNÉE 2019 !
Abidjan
s’apprête à rentrer tout doucement dans la nouvelle année avec ses hommes
politiques qui mériteraient d’être momifiés un jour, tant ils sont atypiques. Maurice
Guikahué nous a informés qu’il a déjà eu des contacts – trois ! –
avec ses nouveaux « amis » du Front populaire ivoirien (FPI).
Ce que ces messieurs semblent avoir oublié, c’est qu’une élection se prépare
longtemps en amont du jour fixé pour le scrutin. Je m’explique : nos
cartes d’identité produites sous Laurent Gbagbo arrivent toutes à expiration en
2019. L’Office national d’identification (ONI) nous dit qu’il est prêt pour leur
renouvellement et que nous aurons une carte d’identité format CEDEAO à partir de 2019. Soucieux
avant tout de manger avec
l’Usurpateur, depuis 2011 Maurice Guikahué et les autres pontes du Parti démocratique
de Côte d’Ivoire (PDCI) ont fermé les yeux sur le découpage électoral, la
modification des règles d’établissement du certificat de nationalité par le
soi-disant gouvernement et la curieuse promotion de la lutte contre l’apatridie, soutenue par l’Organisation internationale
pour les migrations (OIM). D’ailleurs, la semaine dernière, l’OIM a lancé la
deuxième édition du Prix de la Presse
contre l’apatridie. On aura tout vu !!! Quand je fais le mix de toutes
ces données avec la violence dont fait preuve ce régime, je me dis que 2020
promet.
Entre
temps, certains de ces hommes politiques semblent avoir le sommeil plus ou
moins troublé. A l'Union pour la démocratique
et la paix en Côte d'Ivoire (UDPCI),
le président Toikeusse Mabri, habitué à manger à tous les râteliers et à s’asseoir
le cul entre deux chaises, n’est pas enchanté par cette idée de
dissolution de partis après le 26 janvier. Côté PDCI non plus, la situation
n’est pas stable. Après la création des mouvements Sur les traces
d’Houphouët-Boigny et Pas à Pas vers notre destin, on vient
d’assister à la création de PDCI-Renaissance, de Daniel Kablan Duncan.
Je ne sais pas si c’est le dernier étage de la fusée avant de se poser sur la planète
« Éclatement du PDCI », mais je sais une chose : l’Usurpateur et
ses adorateurs, ne veulent pas de ce divorce. Cette alliance ayant éternellement
été le cœur de leur stratégie de communication, comment dire à l’opinion
internationale qu’ils peuvent maintenant gagner sans le PDCI ? Tel est
leur problème. Je pense qu’au-delà de tous ces bruits de scène de ménage,
la France cherche à se débarrasser en douceur de l’Usurpateur et de ses hommes
tout en gardant le contrôle du jeu politique sur la scène ivoirienne.
Connaissant l’égoïsme du Sphinx de Daoukro, je doute qu'il aurait osé
contrarier l'Usurpateur s'il n'avait pas reçu l’aval et de sérieuses garanties
de leur propriétaire commun, la France.
En
attendant 2020, j’observe une lente privatisation du système sanitaire qui ne
dit pas son nom. J’ai observé trois mouvements : on observe une
détérioration incroyable des structures sanitaires du secteur public, en même
temps que l’on voit l’ouverture de structures sanitaires privées détenues par
des étrangers. Pour couronner le tout, on continue d’enfumer les Ivoiriens avec
l’assurance maladie universelle (AMU). Comment parler d’assurance maladie universelle
dans un pays incapable de contrôler son flux migratoire ? Aujourd’hui,
dans notre pays, malheur au pauvre et à celui qui n’a pas une police
d’assurance privée. Et puis, à considérer que cette assurance soit possible, quel
serait le choix, pour une femme enceinte, par exemple entre l’hôpital public de
Bingerville et l’hôpital mère-enfant de Fanta-Gbè[*],
situé juste derrière ? Voilà comment la boucle se referme sur l’Ivoirien
lambda : souscris à l’assurance maladie universelle que je te propose, et tu
pourras aller te soigner dans ma structure ou dans celles de mes amis.
Bonne
Année 2019 à toutes et à tous.
Habib Kouadja
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire