L’arrivée
triomphale de Soro Guillaume à Daoukro
« Ouf !! ». Cette onomatopée a dû être celle que poussa, ce 1er
Décembre, l’ombre d’Aboudramane Sangaré. En effet, il faut le reconnaitre, pour
un mahométan habitué aux funérailles en mode djôdjônan ko, ce ballet ne devrait pas être facile. Mais bon, le
rôle qu’il joua dans la sphère politique ivoirienne méritait une exception. En
tout cas, au cours de ces funérailles, nous avons vu et entendu des choses riches en informations et en surprises. Côté surprise, nous avons été
désagréablement servis par la disparition, le lendemain de la mise en terre de
Sangaré, de l’auteur de son oraison funèbre : le Pr Séry Bally. Quelle perte ! Son
écriture pleine d’images et d’humour nous manquera.
Pour ce qui est des informations de ces funérailles, nous pouvons
affirmer qu’au-delà de toutes leçons, ces obsèques ont confirmé l’absence de
morale dans la classe politique ivoirienne. Pourquoi venir feindre de pleurer
ce que l’on avait voulu donner, un certain 11 Avril 2011, au défunt ? Un de ces
pleureurs du soir eut même le courage de dire qu’il donnait son pardon au
défunt et à sa famille politique. Safroulaye
!! Oubliant qu’il était coauteur des ennuis de ces derniers et du pays. Le
petit gros, puisque c’est de lui qu’il s’agit, donna aussi l’impression qu’il
avait commencé ou qu’il projetait des discussions avec certains proches du
parti du défunt. L’avenir nous le dira. Moment d’exhibition politique à ne pas
laisser passer, des membres du directoire du « vieux parti » vinrent, avec des
mines déconfites, s’adonner à cet exercice de « drague » politique et publique,
à la demande de leur Sphinx.
Concernant justement les membres de ce parti, nous avons remarqué, comme ce fut
le cas lors de la sortie de prison de Simone Gbagbo, qu’en plus de la
délégation du Sphinx, il y en avait
toujours une autre, quelques jours plus tard ou plus tôt sur le même lieu,
conduite par Jean-Louis Billon. Ce dernier aurait-t-il une idée derrière la
tête ? Simple interrogation. En tout cas, durant cette période, mal lui en prit
de dire publiquement que le Sphinx ne
serait pas candidat en 2020. Dans un parti où le président a déjà un micro et un haut-parleur[1],
cette sortie de Billon nous a permis de savoir qu’il avait aussi un décodeur. Ce fut l’image que nous
renvoya de façon claire Gnamien Yao quand il tint dans une lettre[2]
publique, ces propos au rejeton de Pierre[3]
: « Mesdames, Messieurs, militants et
militantes du PDCI-RDA, Je tiens à préciser que Monsieur le ministre Jean-Louis
Billon n’est pas dans les confidences du Président Henri Konan BEDIE en ce qui
concerne sa candidature ou non à la présidentielle de 2020. Je sais très bien
de quoi je parle. Je rappelle à toutes fins utiles que dans un parti politique
comme le PDCI-RDA, avec ses 72 ans d’expérience et de pratiques de la
désignation de son Candidat à l’élection présidentielle, le premier des
candidats à la présidentielle est d’abord et avant tout le président du parti ».
Comme on dit à Abidjan : « A comportement
de mouton, réaction de berger ». Nous pouvons avoir mal compris le
décodeur, mais nous avons l’impression, après lecture, que le Sphinx semble intéressé par le fauteuil
présidentiel. D’ailleurs, le Sphinx
donna raison au grand conférencier[4]
dans une interview[5] publiée quelques jours
après sa réponse à Jean-Louis, en parlant de son projet d’édification d’une
nouvelle plate-forme de partis politiques pour 2020. Si nous le savions
économiste, avocat et planteur, nous ne savions pas que le Sphinx, était aussi architecte d’alliances politiques. A vrai dire,
nous doutons des capacités du Sphinx
à mettre sur pied une plate-forme. Selon lui, son projet aurait pris du retard
du fait des nombreux décès qu’auraient subi certains de ses probables alliés.
Pas besoin de savoir lancer des cauris ou de savoir lire dans le marc de café,
pour se dire qu’il a aussi commencé ou projeté de discuter avec le parti à la rose. Nous lui souhaitons
beaucoup de courage, car pour ce qu’il nous a été donné de voir durant ces
obsèques, la crise qui sépare les deux branches de ce parti semble bien
traduire, dans la forme en tout cas, les deux
gauches irréconciliables théorisée par leur ancien camarade de
l’Internationale socialiste : Girouette Valls. Au-delà de toute plaisanterie,
force est de reconnaître que le parti des frontistes semble avoir quelques
problèmes. Si les problèmes de fonctionnement sont évidents, ceux de l’objectif
de la lutte semblent illisibles. Pour preuve, la veille des funérailles de
Sangaré, un de leurs journaux barrait à sa une, et avec fierté : « Assoa Adou reçu au Quai d’Orsay »[6].
Non mais, franchement !!
Ces faits auraient pu passer inaperçus, mais placés côte à côte et
à la lumière de l’actualité, ils peuvent nous permettre de nous poser des
questions. En effet, ces jours-ci, contre toute attente, les juges de La Haye
ont décidé de statuer sur une possible liberté provisoire de Seplou. Dans la même semaine, une
interview de Bédié sur France24 est présentée. Dans cette dernière une seule
information devait être saisie, selon nous, ou du moins est adressée aux
frontistes : Séplou a donné son
accord pour ma plate-forme. Quand on sait que le Sphinx reçoit régulièrement
les visites du petit gros, serait-il
excessif de penser que la plateforme du Sphinx
pourrait contenir le petit gros et
les frontistes ? L’annonce de
l’accord de principe de Seplou à la
création de cette plate-forme et la visite du radiologue[7]
au Quai d’Orsay seraient-elles étrangères à sa probable libération provisoire,
claironnée en boucle sur les chaînes de France Média Monde[8]
?
Pour notre part, quand nous entendons Quai D’orsay, France24 et
RFI, nous avons comme l’impression que le véritable architecte de la
plate-forme du Sphinx est le même que
celui de cette autre calamité appelée RHDP… Juste, oui, juste une impression.
Habib KOUADJA
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