Quelques victimes des bombardements franco-onusiens
de la résidence du président Gbagbo (7-11 avril 2011)
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Une opposition n'a cure d'un pouvoir autocrate : elle se bat pour
ses droits démocratiques. Elle dénonce les travers du pouvoir, organise des
manifestations de protestation malgré la répression, se bat à travers la rue
contre les décisions injustes (emprisonnements, répression, enlèvements...)
comme elle l'a fait entre 1990 et 1995. Elle mobilise la société civile, les
syndicats, fait des meetings, des conférences ou des points de presse, alerte
l'opinion nationale et internationale.
Une opposition qui s'oppose contre un pouvoir inique n'a pas
forcément besoin de prendre les armes ou de poser des bombes. L'histoire des luttes
démocratiques le montre.
En Côte d'Ivoire, les grands « opposants »,
maîtres de la rhétorique, sont à l'extérieur. Les leaders au pays ont peur et
gèrent leurs acquis personnels : anciens ministres et présidents
d'institutions, ils se contentent de donner le change en organisant quelques « manifs-poudre aux yeux » et
retournent tranquillement à leur sport favori : l'autodestruction par les
querelles internes.
Dans notre pays, ce qu'on ne dit pas aux gens, c'est que tous les
cadres de l'opposition (même ceux qui sont en exil) sont, en général, d’anciens
ministres et d’anciens présidents d'institutions qui touchent tranquillement
leurs émoluments d'anciens ministres et\ou d'anciens députés (aucun ne l'a
refusé).
En Côte d'Ivoire, le peuple est orphelin. Seul Dieu est le dernier
recours, le dernier secours. Les plus désespérés attendent un miracle salvateur
à La Haye pour ramener au pays le seul « garçon ».
En attendant, on pleure chacun dans son coin en admirant le combat des
Togolais, des Congolais RDC, des Nigériens, des Tchadiens...
Un jour, Gbagbo a dit : « La
liberté s'arrache ». Nous on attend qu'un pouvoir clément « joue le jeu » (la bonne
blague !).
Quand on leur dit, « Taisez
vos dissensions et battons-nous, soudés contre l'oppresseur », les
grandes théories fantastiques sortent aussitôt sur la « fidélité » et la « traitrise ».
Et nous restons assis, attendant l'homme providentiel, la décision salvatrice
de La Haye.
Pitoyable !
Isidore S. Alla
*Titre original : « Il
n'y a pas d'opposition en Côte d'Ivoire ».
EN MARAUDE DANS LE WEB
Sous
cette rubrique, nous vous proposons des documents de provenance diverses et qui
ne seront pas nécessairement à l'unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu
qu'ils soient en rapport avec l'actualité ou l'histoire de la Côte d'Ivoire et
des Ivoiriens, ou que, par leur contenu informatif, ils soient de nature à
faciliter la compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la «
crise ivoirienne ».
Source : La Dépêche d'Abidjan 6 Février 2018
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