dimanche 17 septembre 2017

Grognes contre le régime Ouattara : Des observateurs redoutent un « septembre noir » en Côte d’Ivoire

Selon plusieurs signaux émanant de sources diverses, la Côte d’Ivoire courrait des graves risques d’implosion sociale en ce mois de septembre 2017.


CHU de Bouaké. Manifestation du personnel soignant en grève
Dans un quartier du sud d'Abidjan,
face à face tendu entre la population et la police
Yves Séry, SG du Syndicat national des agents
du ministère de l’Intérieur de Côte d’Ivoire (SYNAMICI),
annonçant à la presse, le 15 septembre, la prolongation
pour 2 autres semaines de la grève commencée au début du mois.

Le mouvement étudiant toujours vent debout !
Des sources généralement crédibles ont laissé fuiter quelques bribes d’informations selon lesquelles le pouvoir ivoirien pourrait être confronté à des menaces de diverses natures et diverses sources, en interne comme en dehors. Letempsinfos.com apprend également que les récentes tentatives manquées de « destitution » du président de l’Assemblée nationale pourrait mettre le feu aux poudres et précipiter les attaques contre le régime Ouattara accusé par ses détracteurs de pousser le pays dans « l’incertitude ».

Soro conseille l’humilité à Ouattara

«J’ai compris pourquoi certains hommes veulent être adorés : c’est parce qu’ils ne savent pas pardonner ! C’est parce qu’ils ont tourné, ingratement, le dos à la signature sublime de Dieu : le pardon qui permet aux créatures de découvrir Son Amour ! », a écrit Guillaume Soro sur sa page Facebook ce vendredi 15 septembre, jour de prière de la communauté musulmane à laquelle appartient la majorité des militants du Rdr, le parti d’Alassane Ouattara. Signe prémonitoire ?

Les cadres du Rdr redoutent le pire

Dans le milieu des affaires, toutes les initiatives sont sujettes à une perspective à très court terme. Au sommet de l’Etat ivoirien, les institutions, les personnalités ministérielles, les directions générales ou centrales, en gros tous ceux qui possèdent un pouvoir décisionnel remettent tout à « après septembre ». Même les plus gros dossiers d’investissement et de financement venant de l’étranger et gérés par les cadre du Rdr sont gelés, en attendant que le pouvoir ivoirien se donne une claire visibilité.

L’Afrique se méfie de Ouattara

Autres problèmes. De sources diplomatiques renseignées, les démarches entreprises ces derniers temps par les autorités ivoiriennes envers les pays limitrophes pour exécuter les mandats d’arrêt contres certains exilés Ivoiriens ne seraient pas du goût des responsables des pays concernés. Ce d’autant que la plupart des dirigeants de la sous-région sont déjà confrontés au regain de nationalisme et ne souhaiteraient pas se mettre à dos leurs populations. Un nationalisme exacerbé par la révolte panafricaniste contre le Franc Cfa et la sempiternelle présence militaire française en Afrique francophone.
Le pouvoir Ouattara – au-delà des campagnes médiatiques – n’a plus le même intérêt qu’il avait cinq ans en arrière. Des dirigeants Africains commencent même à prendre leurs distances vis-à-vis des autorités ivoiriennes.  En gros, l’Afrique en a marre de la surmédiatisation du pouvoir Ouattara par l’Occident, qui voile la réalité que vivent les populations locales. Et s’en méfie.

Le Nord : de la force de frappe au talon d’Achille du Rdr

Mercredi 13 septembre, la ville de Bouaké a été réveillée par des tracts signés par un groupuscule se revendiquant de l’ancienne milice ayant combattu pour Alassane Ouattara. Si nouvelle mutinerie il devait y avoir, elle a été tuée dans l’œuf par un dispositif  militaire très dissuasif. Mais tout laisse à croire que ce n’est que partie remise. En effet.
Autre signe typique de la grogne, alors qu’on croyait définitivement close l’affaire des primes des soldats, il n’en est rien du tout. Les ex-combattants de la ville de Korhogo sont là pour le rappeler aux autorités d’Abidjan. Hier jeudi 14 septembre, la ville de Korhogo a failli s’embraser. Plusieurs dizaines d’ex-combattants se sont donné rendez-vous à la préfecture pour demander des comptes sur la suite de leurs revendications. Ils réclament 17 millions comme leurs frères d’armes au nombre de 8400 qui avaient menacé de « chasser Ouattara pour faire revenir Gbagbo pour régler leur problème ».
Malgré la présence des détachements de la gendarmerie et des gardes de la préfecture, les ex-combattants auraient paralysé une fois encore la ville n’eût été l’intervention de leurs hiérarchies qui leur ont demandé d’attendre l’issue de la rencontre entre eux et les émissaires du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, lui-même fils de la ville. Les ex-combattants ont été stoppés net par Mory Diomandé, le délégué de Ouangolo. Le responsable des ex-combattants explique pourquoi :
« Hier mercredi 13 septembre, nous avons eu l’information de notre hiérarchie qui dit que nous devons marcher sur la préfecture, mais nous avons été dissuadés par nos chefs. Ce jeudi matin, des jeunes de notre groupe sont allés à la préfecture. Informé de la situation, le délégué en charge de la région m’a dépêché sur les lieux. J’ai demandé aux jeunes gens de rester tranquilles car c’est ensemble que nous devons faire le mouvement pour être plus efficaces. Nous nous sommes repliés à la demande du délégué de Ouangolo qui nous a dit que les chefs de canton de Ouangolo et Korhogo doivent aujourd’hui rencontrer le Premier ministre Gon Coulibaly. Si à l’issue de cette rencontre rien de bon ne sort, nous allons paralyser le pays. Cela fait plusieurs fois que les gens nous donnent des rendez-vous qui ne sont jamais respectés. A l’approche du référendum, on nous a dit de patienter. Après ce fut la fête de l’indépendance. On ne sait plus quoi faire », se désole Mory Diomandé.

Pour les ex-combattants « Ouattara se fout de nous »

Et pour dire que le régime n’est pas encore sorti de l’auberge, les ex-combattants de Korhogo y vont de leurs menaces : « Nous avons combattu au même titre que ces militaires qui ont eu 17 millions en plus d’avoir un salaire régulièrement payé. C’est le président Alassane Ouattara qui se fout de nous et non personne d’autre. Nous avons combattu pour qu’il soit là où il est présentement et pour nous remercier, il prend comme de la farine pétrie dans de l’huile chaude. Qu’il nous paye ce qu’il nous a promis et nous resterons tranquilles. Sinon les jours qui arrivent seront mouvementés », a prévenu leur responsable local, au micro du confrère Jean Togbé qui rapporte les faits pour son journal ivoireactu.net.

Simplice Allard (Letempsinfos.com)


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Source : https://eburnienews.net 16 septembre 2017

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