Raphaël Dago |
Monsieur Ouattara
Dramane Alassane qui intervenait Mercredi 05 octobre 2016 à l’assemblée
nationale ivoirienne a cru devoir adosser l'opportunité de sa proposition de
nouvelle constitution aux recommandations de la conférence de Linas-Marcoussis
tenue en janvier 2003. Il s'agit encore là d'une preuve de plus qui délégitime
définitivement cette « nouvelle constitution ».
En effet aussi
respectables fussent-ils, ceux qui avaient été conviés à ce rendez-vous
n'avaient eux-mêmes aucune légitimité au regard notamment des institutions qui
présidaient aux destinées de la République à cet instant. Ces partis n'étaient
en réalité que des associations partisanes auxquelles avaient été adjoints des
groupuscules de rebelles en armes, eux-mêmes hors-la-loi notoires. Le Président
de l'Assemblée nationale de cette époque qui aurait pu conférer à ce
rendez-vous un semblant de légitimité l'avait très justement dénoncé en
refusant de participer à "ce coup d'Etat institutionnel" de son
propre aveu. Nous ne savons que trop la suite des événements, avec 15000
ivoiriens et étrangers froidement tués, des milliers de prisonniers politiques
d’un seul camp, des réfugiés par centaines souvent dépossédés de leurs terres
et autres biens...
Prendre appui en
conscience sur cette réunion de la honte est une façon supplémentaire non
seulement de vouloir parachever le coup d'Etat, mais en même temps de tenter de
bâtir un château de sable dont l’écroulement programmé peut encore ensevelir
d’innocentes victimes, reste une vraie faute d’Etat.
Ce qui est le plus
dangereux dans cette initiative malheureuse et inopportune, c'est qu'elle en
rajoute au puzzle de la cocote minute explosive à retardement que construit
Monsieur Ouattara Dramane Alassane avec son idéologie revendiquée de rattrapage
ethnique.
Rappelons simplement
à Monsieur Ouattara que la succession du président de la république n'a posé
aucun problème en Côte d'Ivoire par le passé. C'est bien lui qui a voulu, de
façon illégitime, faire main basse sur le poste de président de la République
au mépris des dispositions de la loi fondamentale du pays à la mort du
Président Houphouët.
L'attente des
Ivoiriens aujourd'hui n'est nullement dans l'établissement d'une nouvelle
constitution. Dans la mesure où aucune œuvre humaine n'est parfaite, il est
tout à fait possible, au terme d'un débat démocratique, d'apporter des
corrections consensuelles à ce qui pose question dans le texte existant. Un
référendum imposé en catimini et au forceps, avec une commission électorale
discréditée à plus d'un titre, ne saura faire illusion. Les Ivoiriens attendent
que soient corrigés les chiffres fantaisistes d'une croissance économique
célébrée à cor et à cri mais qui ne produit aucune amélioration dans la vie
quotidienne des Ivoiriens dans leur majorité.
Les Ivoiriens attendent qu'il soit mis fin à l’accaparement de pans entiers de leur économie par les parents et amis de Monsieur Ouattara Dramane Alassane et son épouse comme le décrit fort bien l'article du dossier « Cote d'Ivoire, Alassane Ouattara et les affaires de famille », Numéro 731 du 03/08/2016 du journal « La Lettre du Continent ». Les Ivoiriens attendent que les prisons soient vidées des personnalités politiques qui n'ont eu qu'un seul tort : penser différemment que Monsieur Ouattara Dramane Alassane. Ce que les Ivoiriens attendent, c'est qu'ils puissent s'exprimer librement sans qu'ils ne soient accusés d'atteinte à la sûreté de l'Etat. Ce qu'attendent les Ivoiriens du Nord à l'Ouest, du Sud à l'Est, c'est de se réconcilier pour choisir ensemble leur destin par eux-mêmes. Le Président Obama disait que l'Afrique n'a pas besoin d'hommes forts mais d'institutions fortes. Les institutions fortes sont celles qui sont le résultat d'un minimum de consensus national résultant d'un débat libre et approfondi.
Les Ivoiriens attendent qu'il soit mis fin à l’accaparement de pans entiers de leur économie par les parents et amis de Monsieur Ouattara Dramane Alassane et son épouse comme le décrit fort bien l'article du dossier « Cote d'Ivoire, Alassane Ouattara et les affaires de famille », Numéro 731 du 03/08/2016 du journal « La Lettre du Continent ». Les Ivoiriens attendent que les prisons soient vidées des personnalités politiques qui n'ont eu qu'un seul tort : penser différemment que Monsieur Ouattara Dramane Alassane. Ce que les Ivoiriens attendent, c'est qu'ils puissent s'exprimer librement sans qu'ils ne soient accusés d'atteinte à la sûreté de l'Etat. Ce qu'attendent les Ivoiriens du Nord à l'Ouest, du Sud à l'Est, c'est de se réconcilier pour choisir ensemble leur destin par eux-mêmes. Le Président Obama disait que l'Afrique n'a pas besoin d'hommes forts mais d'institutions fortes. Les institutions fortes sont celles qui sont le résultat d'un minimum de consensus national résultant d'un débat libre et approfondi.
Comment Monsieur
Ouattara Dramane Alassane peut-il espérer imposer aux Ivoiriens une
constitution pérenne, gage de paix, alors même que son sport favori a toujours
consisté à fouler au pied la constitution quand il n'y trouve pas son compte
personnel. Mais nous savons que l’homme est insensible et surtout réfractaire à
la confrontation des idées. C’est au Ivoiriens qu’il revient de choisir
d’accepter ou non cette errance de trop en terrain miné. Me concernant, mon
opinion est faite.
Raphaël Dagbo (président
de l'Association des Amis de Laurent Gbagbo)
EN MARAUDE DANS LE
WEB
Sous
cette rubrique, nous vous proposons des documents de provenances diverses et
qui ne seront pas nécessairement à l'unisson avec notre ligne éditoriale,
pourvu qu'ils soient en rapport avec l'actualité ou l'histoire de la Côte d'Ivoire
et des Ivoiriens, ou que, par leur contenu informatif, ils soient de nature à
faciliter la compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la «
crise ivoirienne ».
Source : Ivoirebusiness 7 octobre 2016
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire