M. Ben Soumahoro |
A l’heure où la « classe
politique » autoproclamée, toutes tendances confondues, est en train de blaguer
les Ivoiriens avec cette histoire de constitution dans laquelle les uns voient
le salut de la Côte d’Ivoire, les autres sa damnation définitive, il est bon de
rappeler quelques vérités que tous font semblant d’oublier afin de mieux les
cacher à la masse des Ivoiriens. Aujourd’hui, symboliquement, nous donnons la
parole à l’ancien député Mamadou Ben Soumahoro, grande conscience et grande
voix, qui malheureusement s’est récemment tu à Accra où il s’était exilé après
la catastrophe du 11-avril. Et que voulait-il nous dire quand il nous montrait ces
agents français, vrais maîtres de nos destinées, qu’il appelait « les
blancs de Ouattara » ? C’est que Ouattara n’est qu’une marionnette,
comme l’était Houphouët, et que la Côte d’Ivoire continue d’être gouvernée
comme si elle était toujours une dépendance de la France. Et c’est la stricte
vérité. Dès lors on peut se demander à quoi riment ces agitations autour d’une
prétendue « constitution » que « Monsieur le préfet » va
soumettre à référendum. Car aucun texte – et peu importe qui l’a rédigé et comment – ne mérite ce nom s’il ne vise
pas d’abord et avant tout à constituer la Côte d’Ivoire en un Etat réellement
indépendant et souverain ; un Etat où il n’y aurait aucun agent de
l’ancienne puissance colonisatrice, civil ou militaire, dans les instances
dirigeantes. Or, de ce point de vue, depuis sa soi-disant décolonisation en
1960 jusqu’à ce jour, la Côte d’Ivoire n’a jamais eu de constitution. Pas plus
qu’elle n’a eu une vraie armée, un vrai parlement ou un vrai gouvernement. Pas
plus qu’elle n’a une vraie monnaie. Qu’on se rappelle la confidence d’un ancien
chargé de mission au cabinet d’Houphouët à Didier Dépry sous le sceau de
l’anonymat :
« Le véritable Président
de la Côte d’Ivoire, de 1960 jusqu’à la mort d’Houphouët, se nommait Jacques
Foccart. Houphouët n’était qu’un vice-président. C’est Foccart qui décidait de
tout, en réalité, dans notre pays. Il pouvait dénommer un ministre ou refuser
qu’un cadre ivoirien x ou y soit nommé ministre. C’était lui, le manitou en
Côte d’Ivoire. Ses visites étaient régulières à Abidjan et bien souvent Georges
Ouégnin lui cédait son bureau pour recevoir les personnalités dont il voulait
tirer les oreilles »[i].
Comme chantent les « Magic System » :
« Cessa kié la
vérité ! ».
La Rédaction
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La très entreprenante D. Nouvian et son masque africain |
En l’an
de grâce 1990, Alassane Dramane Ouattara déclare au cours d’une conférence de
presse dans les locaux de la BCEAO à Abidjan-Plateau, que s’il avait
un parti unique en Côte d’Ivoire, il ferait des miracles. Le multipartisme venait
d’être réintroduit dans le système de gouvernement de la République (Avril
1990), après des revendications et des manifestations consécutives aux
décisions d’application des mesures économiques et sociales impopulaires
imposées par les institutions financières internationales au gouvernement de
Félix Houphouët-Boigny et après « l’échec » des plans successifs de Moïse
Koumoué Koffi et Arsène Assouan Usher.
Alassane Dramane Ouattara réclamait le
retour au parti unique, quelques mois à peine après son historique abrogation
par Félix Houphouët-Boigny lui-même et par le PDCI-RDA. Alassane Dramane
Ouattara qui n’était pas encore Premier ministre mais seulement président
d’un obscur organisme inventé par lui-même pour soi-disant redresser l’économie
nationale malade, a tourné en ridicule les plans de Moïse Koumoué Koffi et Arsène Assouan Usher pour mieux
atteindre son objectif : celui de devenir chef du gouvernement de la
République. Malgré le puissant appui occulte dont il bénéficiait auprès de
Félix Houphouët-Boigny, Alassane Dramane Ouattara a tenu à garder son poste de
gouverneur de la BCEAO à Dakar, parce qu’il n’était pas totalement
assuré du succès de son entreprise. Il faut simplement retenir que l’homme
voulait un parti unique pour la simple et bonne raison que
l’opposition qui avait réussi à déstabiliser le grand Félix Houphouët-Boigny,
lui faisait déjà peur.
Tout son comportement et sa méthode de
gouvernement ont démontré par la suite qu’Alassane Dramane Ouattara n’était pas
et n’avait aucune chance de devenir un démocrate : arrestation de Laurent
Gbagbo en 1992, introduction de la carte de séjour pour les étrangers,
imposition du certificat de nationalité pour l’obtention de la carte nationale
d’identité, collecte des taxes et impôts par des agents encadrés par les forces
de l’ordre, pressions extraordinaires sur les opérateurs économiques libanais
pour des paiements d’impôts anticipés, menaces permanentes sur les enseignants
dont les salaires avaient été réduits de moitié, dissolution de la Fesci sous
Soro Guillaume, mise sous le boisseau des partis d’opposition par une loi
anticasseurs, confiscation et musèlement de la presse et de l’audiovisuel par
une loi liberticide, arrestations extrajudiciaires courantes, délits d’initiés,
vol et détournement du budget à grande échelle, etc… Tout cela se passait entre
1989 et 1993. Déjà !
En ce qui concerne la gouvernance
actuelle de Alassane Dramane Ouattara, il est temps de mettre les barres aux
« t » et les points sur les « i » devant l’inflation
galopante des fautes, crimes et mensonges d’un homme qui a introduit la
violence, la fraude électorale, la haine de l’autre, le vol institutionnel, le
mépris de la vie humaine, une croyance narcissique hypertrophique en sa seule
et unique personne, qui le rend dangereux. Si vous ne connaissez pas Ouattara,
lisez la petite histoire qui va suivre et vous aurez tout compris : « Un homme se mire dans une glace. Mon
Dieu ! S’écrit-il. S’il existe un homme plus beau que moi, je voudrais
qu’on me le présente ». Pour Ouattara, tous les Ivoiriens sans
exception sont nuls. A partir de quoi, il s’est octroyé le droit de nommer
n’importe qui n’importe où pour faire n’importe quoi. Tout cela n’a aucune
importance pour lui puisque tout le monde est nul. Et il croît tout seul
pourvoir faire au vice l’hommage de la vertu.
Imaginez une salle de classe où le
professeur pose à ses élèves une question piège : « Savez-vous la différence entre Dieu et Alassane
Ouattara ? ». Réponse, non. Solution : « Dieu lui, ne se prend pas pour Alassane Dramane Ouattara ».
Laissons là ces aspects du caractère de ce personnage singulier, pour la simple
et bonne raison que les médecins conseillent de ne pas interpréter une posture
qui entre dans la pathologie psychiatrique. Cet homme-là a introduit aussi dans
notre pays une pratique qui elle, fera durablement beaucoup de mal à notre
démocratie naissante et à la paix. « Si
je perds les élections c’est qu’on aura organisé des fraudes massives. »
Cela s’appelle une prédiction créatrice. Aujourd’hui, Alassane Dramane
Ouattara a profité du fait avéré que l’opposition tout entière ressemble
désormais à un théâtre d’ombres pour asséner ses vérités et tirer à son seul
profit les bénéfices de ses théories fumeuses et dangereuses. Il ne faut pas
s’y tromper.
Pour moi le PDCI-RDA fait aussi partie
de l’opposition. Mais il semble être le seul à ne pas le savoir. Tous les
observateurs sérieux ont fini par se rendre compte qu’Alassane Dramane Ouattara
n’avait aucun plan pour gouverner la Côte d’Ivoire. Quand il arrive dans ce
pays en 1989, il trouve en place un Félix Houphouët-Boigny déjà diminué, un
gouvernement affaibli par la crise systémique mondiale mais il s’aperçoit aussi
que pour ne pas être débordé, le Président Félix Houphouët-Boigny a institué
une organisation du gouvernement qui avait donné tous les pouvoirs à quatre
personnalités dont les activités tournaient autour de la DCGTX.
Antoine Césaréo régnait alors en
Grand Maître de l’Ordre de ce « gouvernement de l’ombre » auquel
Félix Houphouët-Boigny avait donné tous les pouvoirs d’une primature véritable.
Il ne manquait plus qu’un décret pour donner une réalité politique à cet organe
technique informel. Pour sauver les apparences du régime Présidentialiste, le
Président Félix Houphouët-Boigny n’a jamais signé ce décret. Cette
« équipe de surdoués » comptait donc : Antoine Césaréo DCGTX,
Alain Belkiri Secrétaire Général du gouvernement, Guy Nairay Directeur du
cabinet du Président de la République et Norbert Kouakou DG de la CAISTAB. Un
point, un trait. Le vrai gouvernement de la République réduit à la portion
congrue, ressemblait à un ectoplasme et aucun ministre n’osait porter la
contradiction à Antoine Césaréo, qui avait fini par devenir le vrai patron
du pays. Il était trop exemplaire et trop puissant pour durer. Son règne
prendra fin très vite, dès que Dominique Nouvian-Folloroux aura pris pieds au
palais Présidentiel auprès de Félix Houphouët-Boigny. Mais ceci est une autre
histoire… Quand Alassane Dramane usurpe le pouvoir en avril 2011 dans les
conditions qui n’ont échappé à personne, il n’a en tête qu’une seule formule de
gouvernement : le modèle Antoine
Césaréo.
Alassane Dramane Ouattara ne nourrit
alors qu’un seul projet ; faire revenir Antoine Césaréo pour reproduire le
même schéma houphouëtien de l’époque glorieuse. Mais il y a un os. Dominique
Folloroux qui voyait en Césaréo un obstacle à ses projets politiques, était à
la base de la rupture du contrat personnel non écrit qui liait Félix Houphouët-Boigny
à l’ingénieur-général Français. Cet homme exceptionnel qui avait fini par aimer
profondément Félix Houphouët-Boigny, quitte la Côte d’Ivoire les larmes aux
yeux mais il avait au moins compris d’où venait le coup de boutoir de son
« expulsion ». Comme Alassane Dramane Ouattara n’avait aucun autre
plan pour exercer le pouvoir dans un pays qu’il ne connait pas, la
réhabilitation d’Antoine Césaréo est devenue incontournable à ses yeux. Et il a
dû l’imposer à son entourage et même à son épouse. A moins que ce ne soit
l’inverse. Mais c’est bonnet blanc – blanc bonnet. Ou alors Amadou Gon
Coulibaly et Serrey-Eiffel anciens adjoints de Césaréo à la DCGTX ont pu être
les fers de lance du retour de leur ancien Mentor. Toujours est-il que l’équipe
se reconstitue. Pas forcément avec les mêmes. Alain Belkiri n’a pas accepté
l’offre, Guy Nairay et Norbert Kouakou sont morts mais Nicolas Sarkozy de Nagy Bosca qui a installé de
force Alassane Dramane Ouattara au pouvoir, trouve des solutions rapides :
ainsi le « Shadow Cabinet » de Ouattara se compose comme suit :
A. Césaréo |
– Antoine Césaréo : ministre des Travaux Publics, ministre des affaires étrangères et du commerce international de la Côte d’Ivoire.
– Phillipe Serey-Eiffel : ministre des finances de
la Côte d’Ivoire.
– Général Claude Réglat : ministre de la défense de
la Côte d’Ivoire.
P. Serrey-Eiffel |
– Christian Delmotte : ministre de la santé de la
Côte d’Ivoire.
– Anne Meaux : ministre de la communication de
la Côte d’Ivoire.
– Cédric Lombardo : ministre de l’environnement de
la Côte d’Ivoire que Dominique Folloroux a ramassé au palais pour récompenser
sa mère Liliana Lombard d’avoir trahi Simone Gbagbo son amie inséparable.
Gl. C. Réglat |
– Jean Louis Blanc : ministre chargé du parc
automobile du palais présidentiel.
– Fréderic Bedin : ministre chargé des grands
événements de la Côte d’Ivoire.
– Olivier Payet :
ministre des cuisines du palais présidentiel, ancien chef cuisinier de l’hôtel
Tiama et beau-cousin de Dominique Folloroux.
– Dominique Nouvian-Folloroux-Ouattara :
Super-ministre et chef autoproclamé du gouvernement de l’ombre.
Anne Meaux |
Après quoi
vous aurez compris pourquoi Alassane Dramane Ouattara se fout totalement
d’avoir un gouvernement compétent, efficace et national. Quelques « bougnoules » lui suffisent
pour faire illusion sur le plan international alors que le vrai pouvoir est
ailleurs. Une Mercedes Benz, une 4X4, une Résidence de fonction, une
secrétaire parfois très particulière, quelques maitresses, des conférences à
l’étranger sans compte-rendu, les gros plans de la RTI pour frimer au quartier,
quelques costumes de chez Francesco Smalto suffisent au bonheur de ces nègres
fascinés par les apparences. La Côte d’Ivoire ? On s’en fout ! Les
raisons profondes des choix qui peuvent surprendre et même
choquer viennent de ces dispositions que l’on vous cache. J’ai décidé de
vous faire découvrir quelque uns de ces ministres-tocards, en essayant de ne
pas trop blesser leur vanité. Evidemment la liste n’est pas exhaustive et le
choix a été tiré à la courte paille.
Mamadou Ben
Soumahoro
EN MARAUDE DANS LE WEB
Sous cette rubrique, nous vous proposons
des documents de provenance diverses et qui ne seront pas nécessairement à
l'unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu qu'ils soient en rapport avec
l'actualité ou l'histoire de la Côte d'Ivoire et des Ivoiriens, ou que, par
leur contenu informatif, ils soient de nature à faciliter la compréhension des
causes, des mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne ».
[i] - Notre Voie 10
septembre 2011.
Hello, an amazing Information dude. Thanks for sharing this nice information with us. Dominique Nouvian
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