Laurent Dona Fologo |
La commémoration des 70 ans de vie du Pdci-Rda a
donné lieu, l'après-midi du dimanche 17 avril 2016, dans le 11e
arrondissement de Paris, à une rencontre de plusieurs dizaines de militants venus
de toute l'Europe.
Parmi eux,
l’ancien secrétaire général et président par intérim du Pdci, Laurent Dona
Fologo. Contrairement au simple militant qu’il se voulait ce jour, il a
volé la vedette à tous. Il a répondu aux différentes sollicitations à lui
faîtes. Prenant la parole, l’ancien ministre d’Houphouët-Boigny a insisté sur
le fait qu’il est à cette rencontre tout à fait par hasard. « Je suis ici (en France)
depuis 3 semaines avec mon épouse, pour diverses raisons (...) », a-t-il
souligné, précisant qu’il ne pouvait pas apprendre la tenue d’une telle
célébration et faire semblant. Non sans ajouter qu’il est effectivement là pour
apporter son soutien au secrétaire Kouamé Kra, mais aussi pour voir ses vieux
amis, militants du Pdci, et connaître les nouveaux. Évoquant, par la
suite, les 70 ans du parti dont il a été un acteur clé, depuis
Houphouët-Boigny jusqu’à Henri Konan Bédié, Dona Fologo a parlé de sa défaite à
l'élection du président du parti en 2001. Selon lui, il attendait d’être
appelé quand il a constaté qu’il était mis dehors. « Je n’étais pas parti du
Pdci définitivement (...) Le contexte m’a poussé dehors, et pour ne pas rester
à ne rien faire, j’ai créé ce que vous savez ». Des objectifs du parti, il
a rappelé que le Rda, « premier mouvement d’émancipation d’Afrique » a été créé
en 1946 pour que l’Afrique soit indépendante. « Ce combat, ajoutera-t-il, n’est pas fini, il
continuera. Le président Houphouët nous l’avait dit. "Je sais que nous ne
sommes pas indépendants. L'indépendance viendra plus tard". Il ne l’avait
pas caché. Donc, si à un moment donné, j’ai pensé que Gbagbo était l’homme
auquel il faisait allusion, mais je viens lui donner un coup de main », a continué
Fologo, après avoir clairement fait la précision suivante : « Je n’enlève rien à mon
amitié au président Gbagbo parce que je suis d’accord qu’on se batte pour que
le pays soit souverain ». A ce niveau, il a appelé les ivoiriens à être
frères quel que soit leur bord politique. « Moi, j’ai fait les deux
(bords politiques), donc je sais que c’est faisable (la fraternité). Je n’ai
pas été Fpi, mais j’ai travaillé à côté du Fpi. Ce ne sont pas des démons, ce
sont des Ivoiriens comme vous et moi. Alors, soyons ensemble »,
indiquera-t-il, avant de poursuivre cet appel à l’ensemble des Ivoiriens: « Tant que nous renforcerons
la solidarité, la Côte d’Ivoire ira de l’avant. Or, c’est cela l’essentiel. C’est
pourquoi nous devons tous prier pour que notre frère (Gbagbo) qui est là-bas
nous rejoigne un jour ou l’autre, et le plus tôt sera le mieux ».
Poursuivant
son intervention, Fologo a rappelé comment il a adapté la vie du Pdci au
multipartisme en 1990, comment est-ce qu’il a écrit l’hymne du parti avec le
général Ouessénan Koné, et comment il a introduit la confection des gadgets à
l'effigie du parti. Il a précisé qu'à son retour de France, une petite
cérémonie sera organisée pour qu’il reçoive la plus haute médaille distinctive
du militantisme au Pdci-Rda, étant donné qu’il est absent d’Abidjan et qu’il ne
pourra pas prendre part à la journée consacrée aux anciens à l'occasion de
cette commémoration des 70 ans. Aux militants qui attendaient qu’il se prononce
sur sa sortie temporaire du Pdci-Rda, il a répondu qu’il ne voudrait pas
décevoir le secrétaire exécutif Kouamé Kra et gâcher la fête avec certains
détails qui pourraient le perturber. Toutefois, pour ne pas également les
décevoir, vu qu’ils attendaient beaucoup de lui, il a fait savoir que si le
Pdci souhaitait qu’il s’explique un jour sur cette période difficile qu'il a vécue, il était
prêt. « Je suis prêt à tout moment.
Je suis prêt à le faire devant le bureau politique, le Grand Conseil, je suis
prêt à le faire devant tous les militants »,
a-t-il dit. Bouclant son intervention qui fut, finalement, le clou de cette
cérémonie, et ce, par des appels à la fraternité, à l'humilité, à la simplicité
et à l'honnêteté pour une Côte d'Ivoire qui va de l'avant, Laurent Dona Fologo
a réitéré son vœu que ce soit le PDCI-RDA qui fasse son oraison funèbre.
Blaise Bonsié, correspondant
en France
EN MARAUDE DANS LE WEB
Sous cette rubrique, nous vous proposons des documents de
provenance diverses et qui ne seront pas nécessairement à l'unisson avec notre
ligne éditoriale, pourvu qu'ils soient en rapport avec l'actualité ou
l'histoire de la Côte d'Ivoire et des Ivoiriens, ou que, par leur contenu
informatif, ils soient de nature à faciliter la compréhension des causes, des
mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne ».
Source :
Linfodrome.com 20 avril 2016
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire