jeudi 21 avril 2016

Le président Houphouët nous l’avait dit : « Je sais que nous ne sommes pas indépendants…». L. D. Fologo

Laurent Dona Fologo
La commémoration des 70 ans de vie du Pdci-Rda a donné lieu, l'après-midi du dimanche 17 avril 2016, dans le 11e arrondissement de Paris, à une rencontre de plusieurs dizaines de militants venus de toute l'Europe.
Parmi eux, l’ancien secrétaire général et président par intérim du Pdci, Laurent Dona Fologo. Contrairement au simple militant qu’il se voulait ce jour, il a volé la vedette à tous. Il a répondu aux différentes sollicitations à lui faîtes. Prenant la parole, l’ancien ministre d’Houphouët-Boigny a insisté sur le fait qu’il est à cette rencontre tout à fait par hasard. « Je suis ici (en France) depuis 3 semaines avec mon épouse, pour diverses raisons (...) », a-t-il souligné, précisant qu’il ne pouvait pas apprendre la tenue d’une telle célébration et faire semblant. Non sans ajouter qu’il est effectivement là pour apporter son soutien au secrétaire Kouamé Kra, mais aussi pour voir ses vieux amis, militants du Pdci, et connaître les nouveaux. Évoquant, par la suite, les 70 ans du parti dont il a été un acteur clé, depuis Houphouët-Boigny jusqu’à Henri Konan Bédié, Dona Fologo a parlé de sa défaite à l'élection du président du parti en 2001.  Selon lui, il attendait d’être appelé quand il a constaté qu’il était mis dehors. « Je n’étais pas parti du Pdci définitivement (...) Le contexte m’a poussé dehors, et pour ne pas rester à ne rien faire, j’ai créé ce que vous savez ». Des objectifs du parti, il a rappelé que le Rda, « premier mouvement d’émancipation d’Afrique » a été créé en 1946 pour que l’Afrique soit indépendante. « Ce combat, ajoutera-t-il, n’est pas fini, il continuera. Le président Houphouët nous l’avait dit. "Je sais que nous ne sommes pas indépendants. L'indépendance viendra plus tard". Il ne l’avait pas caché. Donc, si à un moment donné, j’ai pensé que Gbagbo était l’homme auquel il faisait allusion, mais je viens lui donner un coup de main », a continué Fologo, après avoir clairement fait la précision suivante : « Je n’enlève rien à mon amitié au président Gbagbo parce que je suis d’accord qu’on se batte pour que le pays soit souverain ». A ce niveau, il a appelé les ivoiriens à être frères quel que soit leur bord politique. « Moi, j’ai fait les deux (bords politiques), donc je sais que c’est faisable (la fraternité). Je n’ai pas été Fpi, mais j’ai travaillé à côté du Fpi. Ce ne sont pas des démons, ce sont des Ivoiriens comme vous et moi. Alors, soyons ensemble », indiquera-t-il, avant de poursuivre cet appel à l’ensemble des Ivoiriens: « Tant que nous renforcerons la solidarité, la Côte d’Ivoire ira de l’avant. Or, c’est cela l’essentiel. C’est pourquoi nous devons tous prier pour que notre frère (Gbagbo) qui est là-bas nous rejoigne un jour ou l’autre, et le plus tôt sera le mieux ».
Poursuivant son intervention, Fologo a rappelé comment il a adapté la vie du Pdci au multipartisme en 1990, comment est-ce qu’il a écrit l’hymne du parti avec le général Ouessénan Koné, et comment il a introduit la confection des gadgets à l'effigie du parti. Il a précisé qu'à son retour de France, une petite cérémonie sera organisée pour qu’il reçoive la plus haute médaille distinctive du militantisme au Pdci-Rda, étant donné qu’il est absent d’Abidjan et qu’il ne pourra pas prendre part à la journée consacrée aux anciens à l'occasion de cette commémoration des 70 ans. Aux militants qui attendaient qu’il se prononce sur sa sortie temporaire du Pdci-Rda, il a répondu qu’il ne voudrait pas décevoir le secrétaire exécutif Kouamé Kra et gâcher la fête avec certains détails qui pourraient le perturber. Toutefois, pour ne pas également les décevoir, vu qu’ils attendaient beaucoup de lui, il a fait savoir que si le Pdci souhaitait qu’il s’explique un jour sur cette période difficile qu'il a vécue, il était prêt. « Je suis prêt à tout moment. Je suis prêt à le faire devant le bureau politique, le Grand Conseil, je suis prêt à le faire devant tous les militants », a-t-il dit. Bouclant son intervention qui fut, finalement, le clou de cette cérémonie, et ce, par des appels à la fraternité, à l'humilité, à la simplicité et à l'honnêteté pour une Côte d'Ivoire qui va de l'avant, Laurent Dona Fologo a réitéré son vœu que ce soit le PDCI-RDA qui fasse son oraison funèbre.

Blaise Bonsié, correspondant en France


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Source : Linfodrome.com 20 avril 2016

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