Un char de la colonne Destremau face à la jeunesse ivoirienne peu avant le grand massacre devant l'hôtel Ivoire, le 7 novembre 2004 |
À la lecture, ce samedi 7 novembre 2015, dans la
parution du jour du quotidien ivoirien « Le Temps », du billet sur la tension entre les populations de Lomo
Nord, un village du département de Toumodi, dans le centre de la Côte d’Ivoire,
et les soldats de l’armée française basée dans le pays, j’ai été pris d’un
chagrin indescriptible, une affliction de celles qui vous imposent un dégoût sans pareil.
Les populations de ce village ivoirien se plaindraient
du fait que l’armée française pratique des essais d’armes dangereuses sur leur
espace de vie. Rien que cela ! Non contents de tout s’approprier, contre la
volonté du peuple, à travers des contrats de dupes, par l’entremise de
comparses serviles qu’ils imposent par des moyens criminels, comme les
assassinats massifs liés aux coups d’Etat qu’ils organisent dans les
(anciennes) colonies, les Français pratiquent des expériences de mort à grande
échelle sur nos populations. Alors ma peine liée aux rapports de la France avec
ses (anciennes) colonies devient encore plus grande, et je m’interroge :
pourquoi la France croit-elle que les Africains ne sont pas des humains, au point
de leur dénier tout droit ? C’est vrai qu’à la naissance de la « Déclaration universelle
de Droits de l’homme » les Etats francophones d’Afrique n’existaient pas en
tant qu’entités souveraines ; c’était des territoires français ; mais tout de
même avec des êtres humains ! Pourquoi les (officiels) Français sont-ils
incapables de réaliser que malgré la couleur de notre peau différente de celle
de la leur, nous aussi, nous sommes des humains ? Ou alors, devrait-on se
convaincre de ce que l’analyste politique camerounais Jean De Dieu Ayissi a
entièrement raison, lorsqu’il avance que les occidentaux, dans leur soif
d’impérialistes effrénés sont devenus des anthropophages ? Des êtres qui se
nourrissent de personnes humaines ? Ou encore, les Français seraient-ils
convaincus que les Africains ne sont pas des humains ? Je m’interroge ! Cette
France que, dans notre jeunesse, on nous a présentée comme le pays ayant ouvert
la voie de la liberté des peuples et permis d’avancer sur le chemin de la
justice entre les hommes, avec sa Révolution de 1789, aurait-elle exclu de l’espèce
humaine les Africains ? Si non, pourquoi les (officiels) Français, non
contents de tout s’approprier chez nous, par des procédés d’une malhonnêteté
éhontée, que tolèrent leurs alliés des autres partie du monde, dans une mafia à
la puanteur de racisme, s’échinent-ils à nous ôter la vie de façon massive, par
tous les moyens dont les plus sadiques comme essayer les armes dangereuses sur
nos populations ? Le général De Gaulle, cet illustre Français, disait à peu près
ceci : « la France n’a pas d’ami, elle
n’a que des intérêts ! » Soit ! Mais les intérêts excluraient-ils toute
éthique ? On a encore en mémoire les cruautés de la France chez nous en
novembre 2004 !
Un autre Français, dans les années 1970 avait écrit un
livre au titre prémonitoire de « Quand la Chine s’éveillera… ».
Aujourd’hui, la Chine est en train de s’éveiller. Personne ne peut penser que
les Français, même les officiels, soient assez bornés pour croire que l’Afrique
ne s’éveillera jamais. Alors, que pensent-t-ils qu’il en sera des comportements
des générations prochaines d’Africains à ce moment-là ? Un moment où tous
les eunuques et leurs descendants seront mis hors-jeu. Aussi vrai que la Chine
s’éveille aujourd’hui, malgré tout ce qui est fait contre elle, l’Afrique
s’éveillera !… Alors, à moins d’être trop obtus, trop égoïstes pour se
soucier de la France ou des Français de demain, les officiels français
d’aujourd’hui devraient voir et traiter autrement les Africains d’aujourd’hui.
Parce que naturellement optimiste, je garde espoir ! Dieu
nous assiste !
Bédi Holy
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qu'ils soient en rapport avec l'actualité ou l'histoire de la Côte d'Ivoire et
des Ivoiriens, ou que, par leur contenu informatif, ils soient de nature à
faciliter la compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la «
crise ivoirienne ».
Source : CIVOX.
NET 8 Novembre 2015
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