Les "négociateurs" de Marcoussis. De gauche à droite :
P. Affi Nguessan, D. deVillepin, G. Soro,
G. Ouassénan Koné et P. Mazaud, entre autres.
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Le séparatisme
ukrainien a suscité ce matin ma curiosité, en relation avec notre rébellion
armée de septembre 2002. Après un marathon diplomatique du tandem
franco-allemand, un sommet dit de la dernière chance s’est tenu à Minsk, capitale
de la Biélorussie, dans la nuit du 11 au 12 février.
Ma première
curiosité porte sur les participants
Les négociateurs de Minsk et leur hôte : de gauche à droite :
A. Loukachenko (l'hôte), V. Poutine, A. Merkel,
F. Hollande et P. Porochenko
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au sommet biélorusse: Angela Merkel (la
chancelière allemande), Vladimir Poutine (le président russe), François
Hollande (le président français) et Petro Porochenko (le président ukrainien).
Ici, il n’a pas été question de cacher le soleil avec la main : Poutine
participe à ses négociations, qui se sont déroulées au Palais présidentiel,
parce qu’il est accusé de soutenir les séparatistes pro-russes; ces derniers
sont absents, à juste titre, des négociations.
Tel n’a pas
été le cas en Côte d’Ivoire. Alors que le nord du pays était occupé par des
groupes armés qui ont échoué dans leur tentative de renversement du régime
(tout comme l’Est de l’Ukraine est assiégé par des séparatistes), Jacques
Chirac, le président français, a voulu mettre de l’ordre dans le désordre
suscité de sa basse-cour.
D’un, il a
annoncé, par la voix de Wade, l’échec des négociations de Lomé, en terre
africaine, qui risquaient de lui échapper. De deux, il a délocalisé chez lui
les discussions et choisi d’autorité le lieu, le centre national de rugby de
Linas-Marcoussis, et les participants : sept partis politiques légalement
constitués (FPI, PDCI-RDA, RDR, UDPCI, PIT, MFA, UDCY) et les trois mouvements
rebelles (MPCI, MPIGO et MJP) baptisés Forces nouvelles, pour les besoins de la
cause et [pour] faire bien.
Ma deuxième
curiosité porte sur le mépris souverain pour nos autorités : Laurent Gbagbo, le
chef de l’État dont le régime était attaqué (comme Porochenko en Ukraine), a
été royalement ignoré et mis à la touche. Pour lui faire boire le calice de
l’humiliation jusqu’à la lie, c’est lui qui a attendu, au sommet de Kléber
(sommet où il devait signer, sans réserve, l’accord conclu à Linas-Marcoussis à
son insu), l’arrivée du rebelle Soro, alors que Dominique Galouzeau de Villepin
(ministre des Affaires étrangères français) le traitait comme [un] moins que
rien. Et il devait avaler la couleuvre, «le médicament amer» qu’il a demandé
aux Ivoiriens d’absorber. A leur corps défendant.
Ma troisième
curiosité concerne la mise en scène ivoirienne : Ni le Burkina Faso de Blaise
Compaoré, qui hébergeait les rebelles, ni la France de Chirac, qui soutenait
l’insurrection, pour abréger le mandat de Gbagbo, n’ont été mis en première
ligne comme la Russie de Poutine. La crise chez nous a été abondamment
qualifiée de crise ivoiro-ivoirienne au contraire de la crise
russo-ukrainienne.
L'auteur |
Mais tapis dans l’ombre, la France et son complice
burkinabé tiraient les ficelles de leurs marionnettes. Conséquences, les
problèmes de fond qui actionnaient la rébellion armée du pion Soro Guillaume,
c’est-à-dire la réaffirmation de la mainmise française sur le pré-carré
ivoirien et le besoin d’espace vital du Pays des Hommes intègres, ont justifié
le coup de force du 11 avril 2011. Pour boucler la boucle du plus long coup
d’État du monde.
Bally Ferro
Titre original : « Le séparatisme ukrainien et la rébellion ivoirienne ».
EN
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ne seront pas nécessairement à l'unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu
qu'ils soient en rapport avec l'actualité ou l'histoire de la Côte d'Ivoire et
des Ivoiriens, ou que, par leur contenu informatif, ils soient de nature à
faciliter la compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la «
crise ivoirienne ».
Source : Facebook 12/02/2015
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