dimanche 14 octobre 2018

Plateau : Tentative de braquage électoral en direct…

J. Ehouo, le nouveau maire du Plateau (Abidjan), élu hier 13 octobre

Le député Jacques Ehouo (pdci), candidat à la mairie du Plateau et probable vainqueur du scrutin d’hier, raconte ce qui ressemble fort à une tentative de fraude organisée en faveur de son adversaire Fabrice Sawegnon, le candidat des Ouattara. Mais, dit-il : « Nous n’allons jamais accepter cela ».

 

Ci-dessous sa déclaration faite devant la presse au siège du PDCI, ce dimanche 14 octobre 2018.
"Au niveau de la commune du Plateau nous avons 8 centres. Après le dépouillement qui s’est fait hier, on avait les représentants de notre parti, Jacques Gabriel Ehouo, tête de liste du PDCI-RDA. Nous avions également les représentants de l’adversaire. Comme il se doit, après le vote, il y a eu le dépouillement. Par ce dépouillement, nous avons eu le nombre de votants.
Au sortir de là, nous avons constaté que nous étions majoritaires. Nous avons gagné 7 centres sur 8. A notre grande surprise, les représentants de l’adversaire, à partir d’un certain moment, quand ils se sont rendu compte que le résultat leur était défavorable, ils ont refusé de signer les Procès-verbaux (PV). Les présidents de centre ont tous signés, nos représentants également.
Nous avons récupéré nos PV, les avons consolidés et nous nous sommes rendus compte que nous avons autour de 8600 voix et l’adversaire avait 5600. Il y avait donc 3000 voix d’écart. Il fallait donc consolider les résultats au niveau de la CEI locale. Nous avons pris les dispositions sécuritaires, pour qu’on puisse accompagner les urnes au niveau de la CEI locale.
Le président de la CEI1 était présent pendant que celui de la CEI2 n’y était pas. A notre grande surprise, le commissaire de police vient prendre le président de la CEI1, on ne sait pas pourquoi. De 22h jusqu’à pratiquement 5h du matin, ils réapparaissent. On peut maintenant faire la consolidation. A la CEI1, la consolidation se fait normalement, à la CEI2, à un moment donné ils arrêtent.
Les policiers arrivent, un cordon sécuritaire se met en place, prennent les urnes avec nos militants (…) et d’après eux, ils se rendent à la CEI départementale. Nous accompagnons donc les urnes et lors du transport, on se rend compte qu’ils ne se rendent pas à la CEI départementale, mais plutôt à une autre CEI qu’on découvrira plus tard, à Angré 8è tranche Star 12.
Nous arrivons, nous découvrons que les bureaux où ont été déposées les urnes, il y a une maison mitoyenne qui est celle de la mère de mon adversaire. Fort surpris, nos militants ont trouvé qu’il y a quelque chose qui ne va pas, nous assistons à un braquage électoral. Nous avons nos avocats, nos huissiers, nos représentants qui sont présents, la CEI1 travaille normalement au niveau du Plateau comme il se doit, nous ne comprenons pas pourquoi la CEI 1 fait la consolidation au Plateau et la CEI 2 fait une consolidation hors du Plateau à Cocody.
Nous trouvons déjà que cela est assez bizarre. Au sortir de là, ils nous disent que malheureusement nous avons perdu près de 2000 voix. Nous nous posons la question de savoir comment nous avons pu perdre ces 2000 voix. Nous avons nos PV que nous avons conservés. Ils refusent de prendre en compte nos PV, ils refusent en plus de faire le recomptage des bulletins.
Cela nous donne une position pour dire que nous refusons cela, nous n’admettrons pas cela. Nous considérons que nous sommes un pays démocratique, nous considérons que si nous avons des élections qui sont loyales et que tout ce qui doit être fait pendant ces élections, que le comptage se fasse devant des responsables, devant des représentants.
On compte les bulletins et à partir de là, nous savon qui gagne. Ils disent que je suis un prisonnier en sursis. Pour un Ivoirien, pour tout ce que nous avons pu faire depuis ces années, je suis un député, je suis un élu de la nation ivoirienne. Nous n’allons jamais accepter cela.
F. Sawegnon (penché, à gche), le courtisan des Ouattara,
candidat malheureux et très mauvais perdant
Aujourd’hui, je demande à tous les militants du PDCI-RDA, à tous les sympathisants du PDCI-RDA, à tous les militants de la LMP, du FPI, à tous les militants même du RDR, que ce braquage électoral (…) aujourd’hui au niveau de la commune du Plateau, ne passera pas. Nous n’allons pas faire de recours, nous considérons que nous avons gagné.
S’ils considèrent qu’ils ont gagné, qu’on se retrouve, qu’on prenne les PV, qu’on vérifie les numéros des PV, qu’on vérifie les signatures et qu’à partir de ce moment on ouvre les urnes, on recompte tous les bulletins en espérant qu’ils n’ont pas fait de bourrage parce que dans la zone où ils ont transféré les urnes, ils nous ont gazé, donc hors de contrôle.
La commune du Plateau est pour nous, le cœur d’Abidjan, le cœur de la Côte d’Ivoire. Nous ne laisserons pas n’importe qui la prendre n’importe comment et nous nous sommes battus. Nous nous sommes dit que nous sommes deux jeunes qui ont des projets mais les urnes ont parlé. Ces urnes ont été claires, je dirais même plus, parce que nous avons les PV".
Propos recueillis par Prince Beganssou

Source : https://www.ivoiresoir.net

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