J. Ehouo, le nouveau maire du Plateau (Abidjan), élu hier 13 octobre |
Le député
Jacques Ehouo (pdci), candidat à la mairie du Plateau et probable vainqueur du
scrutin d’hier, raconte ce qui ressemble fort à une tentative de fraude organisée
en faveur de son adversaire Fabrice Sawegnon, le candidat des Ouattara. Mais,
dit-il : « Nous n’allons jamais accepter cela ».
Ci-dessous sa déclaration faite devant la presse au siège du PDCI,
ce dimanche 14 octobre 2018.
"Au niveau de la commune du Plateau nous avons 8 centres. Après le dépouillement
qui s’est fait hier, on avait les représentants de notre parti, Jacques Gabriel
Ehouo, tête de liste du PDCI-RDA. Nous avions également les représentants de
l’adversaire. Comme il se doit, après le vote, il y a eu le dépouillement. Par
ce dépouillement, nous avons eu le nombre de votants.
Au sortir de là, nous avons constaté que nous étions
majoritaires. Nous avons gagné 7 centres sur 8. A notre grande surprise, les
représentants de l’adversaire, à partir d’un certain moment, quand ils se sont
rendu compte que le résultat leur était défavorable, ils ont refusé de signer
les Procès-verbaux (PV). Les présidents de centre ont tous signés, nos
représentants également.
Nous avons récupéré nos PV, les avons consolidés et nous nous
sommes rendus compte que nous avons autour de 8600 voix et l’adversaire avait
5600. Il y avait donc 3000 voix d’écart. Il fallait donc consolider les
résultats au niveau de la CEI locale. Nous avons pris les dispositions
sécuritaires, pour qu’on puisse accompagner les urnes au niveau de la CEI
locale.
Le président de la CEI1 était présent pendant que celui de la
CEI2 n’y était pas. A notre grande surprise, le commissaire de police vient
prendre le président de la CEI1, on ne sait pas pourquoi. De 22h jusqu’à
pratiquement 5h du matin, ils réapparaissent. On peut maintenant faire la consolidation.
A la CEI1, la consolidation se fait normalement, à la CEI2, à un moment donné
ils arrêtent.
Les policiers arrivent, un cordon sécuritaire se met en place,
prennent les urnes avec nos militants (…) et d’après eux, ils se rendent à la
CEI départementale. Nous accompagnons donc les urnes et lors du transport, on
se rend compte qu’ils ne se rendent pas à la CEI départementale, mais plutôt à
une autre CEI qu’on découvrira plus tard, à Angré 8è tranche Star 12.
Nous arrivons, nous découvrons que les bureaux où ont été
déposées les urnes, il y a une maison mitoyenne qui est celle de la mère de mon
adversaire. Fort surpris, nos militants ont trouvé qu’il y a quelque chose qui
ne va pas, nous assistons à un braquage électoral. Nous avons nos avocats, nos
huissiers, nos représentants qui sont présents, la CEI1 travaille normalement
au niveau du Plateau comme il se doit, nous ne comprenons pas pourquoi la CEI 1
fait la consolidation au Plateau et la CEI 2 fait une consolidation hors du
Plateau à Cocody.
Nous trouvons déjà que cela est assez bizarre. Au sortir de là,
ils nous disent que malheureusement nous avons perdu près de 2000 voix. Nous
nous posons la question de savoir comment nous avons pu perdre ces 2000 voix.
Nous avons nos PV que nous avons conservés. Ils refusent de prendre en compte
nos PV, ils refusent en plus de faire le recomptage des bulletins.
Cela nous donne une position pour dire que nous refusons cela,
nous n’admettrons pas cela. Nous considérons que nous sommes un pays
démocratique, nous considérons que si nous avons des élections qui sont loyales
et que tout ce qui doit être fait pendant ces élections, que le comptage se
fasse devant des responsables, devant des représentants.
On compte les bulletins et à partir de là, nous savon qui gagne.
Ils disent que je suis un prisonnier en sursis. Pour un Ivoirien, pour tout ce
que nous avons pu faire depuis ces années, je suis un député, je suis un élu de
la nation ivoirienne. Nous n’allons jamais accepter cela.
F. Sawegnon (penché, à gche), le courtisan des Ouattara, candidat malheureux et très mauvais perdant |
Aujourd’hui, je demande à tous les militants du PDCI-RDA, à tous
les sympathisants du PDCI-RDA, à tous les militants de la LMP, du FPI, à tous
les militants même du RDR, que ce braquage électoral (…) aujourd’hui au niveau
de la commune du Plateau, ne passera pas. Nous n’allons pas faire de recours,
nous considérons que nous avons gagné.
S’ils considèrent qu’ils ont gagné, qu’on se retrouve, qu’on
prenne les PV, qu’on vérifie les numéros des PV, qu’on vérifie les signatures
et qu’à partir de ce moment on ouvre les urnes, on recompte tous les bulletins
en espérant qu’ils n’ont pas fait de bourrage parce que dans la zone où ils ont
transféré les urnes, ils nous ont gazé, donc hors de contrôle.
La commune du Plateau est pour nous, le cœur d’Abidjan, le cœur
de la Côte d’Ivoire. Nous ne laisserons pas n’importe qui la prendre n’importe
comment et nous nous sommes battus. Nous nous sommes dit que nous sommes deux
jeunes qui ont des projets mais les urnes ont parlé. Ces urnes ont été claires,
je dirais même plus, parce que nous avons les PV".
Propos recueillis
par Prince Beganssou
Source : https://www.ivoiresoir.net 14 octobre 2018
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