Lancement d’une nouvelle plate-forme de la société civile dénommée
« Action pour la Restauration de la Dignité Humaine » (ARDH)
Discours de présentation
Pulchérie Gbalet (au centre), coordinatrice de l’ARDH |
Mesdames et Messieurs les membres des Corps diplomatiques et Consulaires,
Mesdames et Messieurs les Représentants des organisations
internationales,
Mesdames et Messieurs les Représentants des organisations de la
société civile,
Chers Participantes et participants,
C’est un grand honneur et un privilège pour moi de m’adresser à
vous ce jour, à l’occasion de cette cérémonie de lancement de la Nouvelle
plateforme de la Société Civile, dénommée « Action pour la Restauration de la
Dignité Humaine » ARDH.
La cérémonie qui nous réunit ce 03 Octobre 2018 revêt une importance capitale, dans notre cheminement commun vers une Côte-d’Ivoire réconciliée avec ses filles et fils, au regard de notre passé qui a été non seulement marqué par des événements glorieux, mais également par de graves violations des droits de l’homme, dont les stigmates restent encore vivaces dans bien de nos familles.
La cérémonie qui nous réunit ce 03 Octobre 2018 revêt une importance capitale, dans notre cheminement commun vers une Côte-d’Ivoire réconciliée avec ses filles et fils, au regard de notre passé qui a été non seulement marqué par des événements glorieux, mais également par de graves violations des droits de l’homme, dont les stigmates restent encore vivaces dans bien de nos familles.
Comme nous pouvons tous le constater, les deux décennies de
crises que nous avons traversées ont profondément bouleversé et déstructuré
notre pays. En effet, plus les jours s’égrènent et les années passent, plus les
espoirs de nos concitoyens s’amenuisent en matière de bonne gouvernance, de
cadre de vie décent et de mieux-être. La cherté de la vie, l’insécurité sous
toutes ses formes, sont devenues notre lot quotidien. Face à ce spectacle
affligeant, nos populations semblent se résigner. La société civile, qui
devrait jouer le rôle d’éveil des consciences, est restée jusque-là inopérante.
Son inaction et son mutisme face aux graves atteintes à la dignité de la
personne humaine a fait qu’elle a perdu tout le capital de confiance placé en
elle.
C’est dans ce contexte que nous avons décidé de mettre sur pied une nouvelle plateforme de la société civile pure dénommée « Action pour la Restauration de la dignité Humaine », en abrégé ARDH. L’annonce de la création de cette nouvelle plateforme a été perçue comme une véritable bouffée d’oxygène pour l’ensemble des victimes d’injustice et d’abus qui y trouve un porte-voix, un avocat crédible. Nous n’avons pas le droit de décevoir toutes ces nombreuses attentes.
C’est dans ce contexte que nous avons décidé de mettre sur pied une nouvelle plateforme de la société civile pure dénommée « Action pour la Restauration de la dignité Humaine », en abrégé ARDH. L’annonce de la création de cette nouvelle plateforme a été perçue comme une véritable bouffée d’oxygène pour l’ensemble des victimes d’injustice et d’abus qui y trouve un porte-voix, un avocat crédible. Nous n’avons pas le droit de décevoir toutes ces nombreuses attentes.
Le principal rôle de la société civile est d’interpeller
l’opinion publique sur les dérives des gouvernants et de la société en général.
Car comme l’a dit Le Révérend Desmond Tutu «
Etre neutre face à une situation d’injustice, c’est choisir le côté de
l’oppresseur ». Ainsi, le pays nous appelle, le devoir nous commande
de prendre nos responsabilités.
Ces deux dernières années, nos concitoyens sont victimes d’abus de toutes sortes, qui précarisent leurs conditions de vie :
Ces deux dernières années, nos concitoyens sont victimes d’abus de toutes sortes, qui précarisent leurs conditions de vie :
–
L’augmentation des tarifs de l’eau et de l’électricité sans informations
préalables ;
– La flambée vertigineuse des prix des denrées de première nécessité ;
– La flambée vertigineuse des prix des denrées de première nécessité ;
– Les
déguerpissements tout azimut des populations sans mesures d’accompagnement, et
parfois, sans mise en demeure ;
– Le monopole
de certaines entreprises dans une économie dite libérale ;
– Etc.
Nous constatons avec effarement que ceux qui nous gouvernent
sont plus préoccupés par les élections que par le bien-être de nos populations.
Pour aller voter et choisir son candidat, il faut avoir un toit où dormir, il
faut avoir un minimum de vie décente.
Comment peut-on investir des milliards dans des élections qui appellent les populations à voter, alors qu’on a mis ces mêmes populations dans une précarité que même le dixième de ces milliards suffirait à soulager ?
Comment peut-on investir des milliards dans des élections qui appellent les populations à voter, alors qu’on a mis ces mêmes populations dans une précarité que même le dixième de ces milliards suffirait à soulager ?
J’en veux pour preuve les déguerpis, par exemple :
– Les services du District Autonome d’Abidjan ont procédé dans
la matinée du 02 Juillet 2018 au déguerpissement du quartier dénommé
« nouveau quartier abattoir », dans la commune de Port-Bouët, sans
aucune mise en demeure préalable et sans aucune mesure d’accompagnement. Pire,
ce déguerpissement a eu lieu le premier jour des écrits du baccalauréat et en
pleine saison pluvieuse. Cela veut dire que plusieurs élèves de terminale n’ont
pas pu aller composer. Pour la première fois en Côte d’Ivoire, nous avons vu
des populations élire domicile dans un cimetière. Il s’agit de 600 logements
détruits et 6872 personnes jetées à la rue.
– Il y a trois (3) mois, des populations ont également été
déguerpies de Mermoz pour être parquées au complexe sportif d’Angré comme des
réfugiés, eux aussi sans mesures d’accompagnement. Il s’agit de 74 familles et
plus de 300 personnes dont des femmes enceintes, des nourrices et des
vieillards. Aujourd’hui, ces personnes sont dans des conditions inacceptables,
sans eau, sans électricité, sans latrines et sans moyens de subsistance.
– Nous avons enfin le cas des logements coloniaux, dont les
déguerpis de Danga, qui eux aussi ont été victimes d’un banditisme d’Etat
vraiment déplorable et sans mesures d’accompagnement.
Les cas sont légion, vous aurez des témoignages tout à l’heure. Ces innocentes victimes de ces atrocités appellent toutes à l’aide ; votre aide, notre aide ; et elles comptent sur nous tous en tant qu’organe collectif pour mettre un terme à leurs souffrances quotidiennes, pour qu’elles puissent vivre dans la dignité, en sécurité et à l’abri des besoins élémentaires. Nous nous ferons fort de produire un rapport que nous vous présenterons d’ici un mois.
Les cas sont légion, vous aurez des témoignages tout à l’heure. Ces innocentes victimes de ces atrocités appellent toutes à l’aide ; votre aide, notre aide ; et elles comptent sur nous tous en tant qu’organe collectif pour mettre un terme à leurs souffrances quotidiennes, pour qu’elles puissent vivre dans la dignité, en sécurité et à l’abri des besoins élémentaires. Nous nous ferons fort de produire un rapport que nous vous présenterons d’ici un mois.
Toutes ces injustices sont une insulte. Elles représentent un
défi que notre pays, les Etats africains et la communauté internationale dans
leur ensemble devraient relever, de telle sorte que les idéaux de la
déclaration universelle des droits de l’homme et de tous les textes
fondamentaux des droits de l’homme que les Etats Parties ont ratifié, et envers
lesquels ils se sont engagés soient mis en œuvre et aient un sens.
Les droits de l’homme sont universels et interdépendants. Ainsi, la recherche de développement infrastructurel d’un pays doit tenir compte et respecter d’autres droits de l’homme protégés. Nous ne sommes pas contre toute politique d’assainissement et de restructuration urbaine, mais cela doit se faire avec des mesures d’accompagnement qui protègent la dignité et respectent la personne humaine.
Les droits de l’homme sont universels et interdépendants. Ainsi, la recherche de développement infrastructurel d’un pays doit tenir compte et respecter d’autres droits de l’homme protégés. Nous ne sommes pas contre toute politique d’assainissement et de restructuration urbaine, mais cela doit se faire avec des mesures d’accompagnement qui protègent la dignité et respectent la personne humaine.
On ne peut le nier, la qualité, le niveau de vie des fortunés
augmente et s’améliore. C’est ce qu’on appelle le progrès. Et nous ne sommes
pas contre le progrès. Bien au contraire, le progrès c’est une promesse vers un
avenir meilleur. Cependant, on ne peut pas le nier non plus et on ne doit pas
le nier, certains de nos concitoyens vivent, parfois survivent dans la misère
la plus totale, avec la faim au ventre mais aussi la peur d’un avenir
incertain. Comment nourrir et loger une famille, ou même sa propre personne,
sans le moindre sou ? Comment habiller et permettre une éducation à ses enfants
lorsqu’on est nécessiteux ? Bref, comment vivre décemment et correctement dans
la misère ? Très honnêtement nous ne croyons pas que « vie décente et correcte
» se conjugue avec « misère et pauvreté ». Mais, hélas !, c’est aussi un
fait, un bien triste fait, trop de gens, beaucoup trop de gens vivent dans
cette misère et dans ces inquiétudes, au quotidien. Et cela depuis trop
longtemps. On nous dira certainement que la pauvreté a toujours été de ce
monde, mais lorsque celle-ci est accentuée par des mesures gouvernementales, il
y a lieu de tirer la sonnette d’alarme !
Tous ces maux, créés par les gouvernants eux-mêmes qui portent
atteinte à la dignité et aux droits humains des populations, et à nous tous, en
tant qu’êtres humains et parties prenantes, doivent cesser.
Face à un gouvernement qui prend des décisions impopulaires au
mépris du respect de la dignité de la personne humaine, nous avons donc décidé
de créé l’ARDH pour contribuer à régler toutes ces situations d’injustices
flagrantes. Nous encourageons dès lors chacun de nous à s’approprier cet
instrument de lutte pacifique. Car c’est ensemble et unis que nous serons
forts.
Il est très important de relever qu’il s’agit ici de problèmes
purement sociaux très sérieux, que les populations subissent sans distinction
de partis politiques, de religion, encore moins d’ethnie ou de nationalité. Il
s’agit ici de défendre les intérêts du peuple en général sans intérêt
politicien.
Toutes les associations qui se sont réunies au sein de l’ARDH
sont ensemble pour la naissance d’une nouvelle conscience sociale agissante,
qui va désormais veiller à défendre les plus faibles et les intérêts généraux
du peuple. A cet effet, une grande messe de la société civile aura lieu ce
samedi 06 octobre 2018 au terrain municipal de l’abattoir de Port-Bouët.
Cette plateforme de la société civile pure, vise à dénoncer
toutes les formes d’abus dont sont victimes nos concitoyens et user de tous les
moyens de pressions légaux, afin de faire aboutir leurs revendications.
Nous demandons au Gouvernement d’ouvrir le dialogue avec l’ARDH,
afin de trouver des solutions aux problèmes de toutes ces victimes, d’autant
plus que lors de sa dernière conférence de presse, le Premier ministre a dit
vouloir renforcer la politique sociale.
Nous demandons à toutes les bonnes volontés qui en ont les
moyens, d’aider selon leurs capacités toutes ces victimes dans une situation
humanitaire désastreuse.
Enfin, nous demandons à la communauté internationale de suivre
et de soutenir l’ARDH.
Je ne saurais terminer mon allocution sans insister sur
l’importance de la paix et la réconciliation, car sans la paix rien de durable
ne peut se construire ni se bâtir. En tant que société civile, nous avons
organisé des consultations auprès des populations d’Abidjan, de l’intérieur du
pays et de nos frères en exil, pour recueillir leurs avis sur la
réconciliation. Nous avons pu constater que les Ivoiriens dans leur diversité
s’accordent sur la nécessité de la réconciliation et l’appellent de tous leurs
vœux. Cela nous a emmené à écrire au Chef de l’Etat le 31 mai 2018 pour
demander une amnistie générale. C’est Pourquoi nous avons accueilli avec joie
la mesure d’Amnistie du 06 août 2018. Cependant, nous demandons qu’elle soit
totale et inclusive, de sorte à obtenir la libération des dernières personnes
civiles et militaires encore en prison pour des faits amnistiés. Seule une amnistie
« générale » pourra soulager tous les Ivoiriens, y compris les tenants actuels
du pouvoir.
Dans la même veine, nous demandons à la communauté
internationale d’aider la Côte-d’Ivoire à se réconcilier, en accélérant la
libération du Président Laurent Gbagbo et du ministre Blé Goudé.
Pour terminer, je voudrais souligner que nous devons avoir en
Côte d’Ivoire une mémoire. Une mémoire pour enseigner à nos enfants que leur
identité différentielle est une richesse pour construire un plus grand pays qui
fera la fierté de leurs progénitures. Nous devons faire preuve de
responsabilité en capitalisant sur toutes les richesses dont notre pays a si
gracieusement été doté en amenant nos filles et fils à se tenir la main sans
aucune considération d’ethnie, de religion ou politique.
Que chacun de nous se remémore et médite cette pensée de mahatma
Ghandi : « Dès que quelqu’un comprend
qu’il est contraire à sa dignité d’homme d’obéir à des lois injustes, aucune
tyrannie ne peut l’asservir ».
Levons-nous donc pour notre Dignité, afin de travailler à une
Côte-d’Ivoire où il fait bon vivre, une Côte-d’Ivoire où les droits humains
sont respectés. C’est de cette Côte-d’Ivoire dont nous rêvons. Que Dieu nous
aide à réaliser ce vœu si cher à chacun de nous.
Je vous
remercie.
Pour l’ARDH,
La Coordonnatrice : Pulchérie
Gbalet
EN MARAUDE DANS LE WEB
Sous cette rubrique, nous vous proposons des documents de
provenance diverses et qui ne seront pas nécessairement à l'unisson avec notre
ligne éditoriale, pourvu qu'ils soient en rapport avec l'actualité ou
l'histoire de la Côte d'Ivoire et des Ivoiriens, ou que, par leur contenu
informatif, ils soient de nature à faciliter la compréhension des causes, des
mécanismes et des enjeux de la crise actuelle.
La Rédaction
Source :
http://www.afriquessor.com 3 Octobre
2018
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