Libres propos sur l’actualité ivoirienne de ces dernières semaines
L’environnement politique de la
Côte d’Ivoire jusqu’en 2020 ne manquera pas d’animations, voire peut-être, de
perturbations. Et les semaines qui viennent de s’écouler en sont une parfaite
illustration. Quand ce ne sont pas les scènes du ménage PDCI-RDR qui se
chargent de l'ambiance de l’espace politique, c'est le silence de ce qui nous
reste d'« opposition » qui attire notre attention. Depuis quelques
semaines, les partisans de Bogota[1],
pince-sans-rire, demandent aux Ivoiriens d'être les témoins de la grande
injustice dont serait victime leur champion. Prenant son nouveau rôle de
victime au sérieux, ce denier va jusqu'à dire aux Ivoiriens qu'il accepta
d'abandonner la présidence de l'Assemblée nationale pour la paix dans le pays.
Pour un début de « carrière cinématographique », reconnaissons qu'il
fait fort. Pour donner un caractère sérieux à son affaire, il reçoit en sa
résidence des visites et rend aussi des visites filmées. D’ailleurs, concernant
les discours tenus lors de ces visites, ils ressemblent à une pantomime de ceux
de Séplou[2].
C’est à croire que lui et son ancien secrétaire à l’Organisation[3],
Gbapè[4],
ont le même modèle d’homme politique. Sauf
qu’à la différence de leur modèle, ils n’ont pas pris le temps de se former.
Pas de quoi leur tenir rigueur ; ne sommes-nous pas à l’ère de « l’Ivoirien
nouveau » ?
Au cours de sa visite au Sphinx
de Daoukro[5],
il se serait agi, selon Bogota, de lui donner les raisons pour lesquelles il
aurait « laissé le tabouret »[6]
de l’Assemblée nationale, lui dire aussi merci pour son intervention auprès de
l’Usurpateur pour la libération de son chef de protocole, Soul To Soul et lui
présenter son Comité politique. Selon lui, ce CP, qui n’est pas un parti politique, serait chargé de réfléchir
aux solutions des problèmes des Ivoiriens. Pour quelqu’un qui jugea, il y a
peu, que l’usage de la violence était le seul moyen de résoudre les problèmes
des mêmes Ivoiriens, nous nous permettrons de douter de la sincérité d’un tel
personnage.
Pendant son séjour chez le
Sphinx, il a été présenté comme le « fils » de ce dernier et, à ce
titre, il a eu droit à une visite guidée par papa Sphinx himself des chantiers du caveau familial de sa nouvelle famille et
de la chapelle de son nouveau village. Si ces visites de chantiers n’ont pas
l’air d’un adieu, ils y ressemblent. Le PDCI aura-t-il un candidat pour
2020 ? Ou sera-t-il amené à en soutenir encore un autre ? Peut-être
un « fils » ? Justes des interrogations !! Une chose
est sûre, de retour au bord de la lagune Ebrié, et comme porté par une énergie,
le « petit gros » se lança dans une série de visites aux partis dits
d’opposition. Parmi ces visites, celle rendue à la branche officielle du
« parti à la rose »[7],
est intéressante. A la vue des photos, et à la lecture du résumé des discours
de cette rencontre, cette phrase que l’on prête à tort ou à raison à Voltaire,
vous vient tout de suite à l’esprit : « La politique est le moyen pour des hommes sans principes de diriger
des hommes sans mémoire ». Malheureusement, si cette branche du FPI,
semble peu faire cas de morale et de pédagogie dans sa démarche, force est
aussi de reconnaitre que la branche officieuse de ce parti ne semble pas bien
se porter. Depuis la disparition du jumeau[8]
de Séplou, à qui l’on reprochait une tiède animation du parti malgré des
tournées et meetings, ce parti semble chercher ses marques. A part des
déclarations, son radiologue[9]
de nouveau S.G.[10],
semble plus enclin à répondre aux invitations de la Rue de la Convention[11],
à consulter Séplou et à montrer que c’est lui, Adou, le véritable patron du
parti. D’ailleurs, présentement en Belgique pour prendre des instructions du
président de son parti, il n’a pas manqué de produire un communiqué qui en dit
long sur la marche de cette branche, quand nous lisons sous sa plume que : « Son intérim sera pleinement assuré par la
ministre et vice-présidente du FPI Odette Sauyet Likikouet. La mise en œuvre
des décisions, la gestion et l’administration du parti au quotidien
continueront d’être assurées par elle jusqu’au retour du camarade Secrétaire général
Assoa Adou, avec lequel elle est en rapport constant ».[12]
Dans un parti où le président et le 1er vice-président sont absents,
il est quand même surprenant que la 2ème vice-présidence, pourtant
pourvue, soit curieusement ignorée. Pourtant, cette 2éme
vice-présidence est occupée par la femme du chef d’Adou. Bizarre ! Dans la
même période, une rumeur sur l’éventualité d’un divorce dudit couple circula.
Bizarre ! Une chose est sûre, pendant qu’Adou se promène, la dame avec son
staff constitué parcourt le pays et reçoit beaucoup. Cette ancienne syndicaliste
semble ne pas avoir oublié le principe du rapport de force.
Bizarre, aviez-vous dit plus
haut ? Mais il y a encore plus bizarre dans la politique ivoirienne.
Tenez ! Par exemple, le parti à la case, oui celui qui s’est récemment
fardé en RHDP. Il se proclame majoritaire à l’Assemblée nationale, et parti le
plus aimé des Ivoiriens, et pourtant refuse catégoriquement l’utilisation d’un
bulletin unique pour l’élection d’un de ses champions au perchoir de cette
assemblée. Cherchez l’erreur !! La confiance règne vraiment dans la case. Justement, concernant, l’heureux élu de cette
élection à la présidence de l’Assemblée nationale, s’il est vrai, comme on le
dit en Afrique, que « la parole accouche sa maman », force est de
constater que ce proverbe, ne pouvait pas trouver meilleure illustration en ce
monsieur. Même le pseudonyme dont l'affuble les Ivoiriens en témoigne : « Amadou-cimetière »,
tout un programme ! A vrai dire, en matière de gaffe verbale, pour qui l’a
déjà entendu parler, il n’y a pas mieux que ce monsieur, pour le moment, dans
le commerce. Chaque fois qu'il ouvre la bouche, surtout en meeting, tout le
monde est assuré d’avoir matière à désespérer de la classe politique de notre
pays.
Mais ne dit-on pas qu’il y a un Dieu pour le
pauvre ? Ne voulant plus soumettre
les yeux et les oreilles de son serviteur Bernard, le père de Climbié, à ce
vaudeville de la classe politique nationale, le Seigneur le rappela. Celui à
qui il fit don du bon usage des mots pour orienter et rappeler son dessein pour
l’Homme, celui de vivre libre.
Habib Kouadja
(*) Titre de la Rédaction. E la nave va (en français : Et vogue le navire…) est le titre
original d’un célèbre film de Fellini.
[1]. Pseudonyme
de Guillaume Soro à la FESCI (Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire).
[2]. Pseudonyme
chez les Bété de Gbagbo.
[3]. Blé Goudé
était le S.O. de la FESCI, pendant que Soro Guillaume était Secrétaire général
de ce syndicat.
[4]. Pseudonyme
de Blé Goudé.
[5]. Pseudonyme
d’Henri Konan Bédié.
[6]. Terme
utilisé par Adama Bictogo, pour parler de la présidence de l’Assemblée nationale.
[8]. Aboudramane
Sangaré.
[9]. Profession
d’Assoa Adou, nouveau Secrétaire général de la branche officieuse du FPI.
[10]. Secrétaire
général.
[11]. Rue où est
maintenant logé le ministère de la Coopération en France.
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