Est-il juste de croire que le FPI
redeviendra ce grand parti qui a porté les espoirs de changements et de
démocratisation de la société ivoirienne dans les années 1990 ?
Depuis la fin de la crise postélectorale
qui a vu l’arrestation et le transfert du Président Laurent Gbagbo à la prison
de la CPI, à la Haye en Hollande, le Front Populaire Ivoirien est frappé par de
très fortes dissensions qui ont vu dans un premier temps l’éviction de la tête
du parti de Mamadou Koulibaly sensé assurer l’intérim du Président statutaire
Pascal Affi N’Guessan, à l’époque incarcéré à Bouna dans le nord du pays. Dès
lors, Mamadou Koulibaly, pourtant dauphin constitutionnel du président Laurent
Gbagbo, a plié bagage pour son propre parti – Leader – à partir duquel il tente
d’exister sur l’échiquier politique national.
Mais au FPI les palabres ont
continuées pour se cristalliser dans une lutte sans merci entre partisans du
président statutaire Pascal Affi N’Guessan, qu’on accuse de vouloir
« tourner la page Laurent Gbagbo », et les partisans de son
vice-président Aboudramane Sangaré, qui soutien assurer l’intérim de Laurent
Gbagbo depuis le Congrès illégal et contesté de Mama en fin d’année 2014.
D’un côté, sans une réelle stratégie
et des objectifs précis, les partisans de Sangaré Aboudramane commencent à
s’interroger sur sa démarche qui jusque-là consiste à tout boycotter tout en
profitant des largesses du pouvoir en place (rente, sécurité, autorisation de
manifester sous le sceau du FPI, etc.). De l’autre côté, les partisans du
président statutaire Pascal Affi N’Guessan continuent de participer au jeu
politique en multipliant les offensives diplomatiques, la participation aux
diverses élections, les rencontres et conférences publiques, débats télévisés.
D’un côté comme de l’autre, chaque
camp réalise son impuissance face aux dérivent totalitaires et dictatoriales
des gouvernants. L’horizon semble donc sans issues. La nécessité d’aller à
l’union, à la réconciliation interne commence à se dégager de plus en plus.
On peut aussi remarquer que, d’une
part, les accusations sans réels fondements utilisées contre Pascal Affi
N’Guessan pour vouloir l’écarter de la tête du parti, s’effondrent au fil du
temps. La vérité sur les vraies raisons de la division apparaît progressivement
en surface. Ce qui a pour résultat de décourager ceux qui y avaient crus et
seuls les inconditionnels et radicaux qui sont allés très loin, trop loin même
dans les attaques sont restés figés.
D’autre part, les combattants
fatigués, les militants désespérés et désemparés s’orientent vers des ailleurs
pas forcément meilleurs mais où ils espèrent trouver le couvert ou à défaut
éviter les humiliations et les brimades qui sont le lot quotidien de tous ceux
qui se réclament de l’ancien Président Gbagbo. Pour d’autres encore, le
changement, c’est carrément prendre une option et changer d’activités, dégoutés
par ce qui se passe au sein d’un parti pour lequel, ils étaient prêts à tout, jusqu’au
sacrifice suprême. Tout ceci déteint négativement sur le Front Populaire
Ivoirien.
Ainsi, le président statutaire et
plusieurs autres responsables du parti appellent à l’union en vue de la
remobilisation pour les échéances futures. C’est d’abord Pascal Affi N’Guessan
lui-même qui, avant les élections de 2015, a continuellement appelé à l’union.
Le point culminant de sa démarche se situe à la veille du référendum sur la
nouvelle constitution ivoirienne où le président du FPI, pour inciter ses amis
à taire les palabres et aller à l’union, a signé la pétition pour la libération
du président Laurent Gbagbo. Alors que cette pétition avait été lancée par le
camp Sangaré, son adversaire interne. Ces derniers jours, c’est le président
Gbagbo qui s’est impliqué fortement et a obtenu le report sine die de
l’organisation du Congrès par Pascal Affi N’Guessan en vue de donner une chance
à la médiation qu’il a entamée pour réconcilier les parties adverses. Affi
N’Guessan lui-même mobilise ces proches en les sensibilisant à l’union.
Dans
le camp des dissidents l’on prône aussi l’union, depuis l’implication de
Laurent Gbagbo, mais selon Justin Katinan Koné, porte-parole de celui-ci, cette
union doit se faire autour de Sangaré Aboudramane selon le vœu du président
Gbagbo. Ce qui semble ne pas gêner le président statutaire Pascal Affi N’Guessan
qui avait dit, lors d’une conférence publique : « Si Sangaré m’appelle, toute affaire cessante, je cours vers lui ».
Seulement, Affi N’Guessan ne va pas courir à l’aveugle vers Sangaré car l’enjeu
ici, c’est la réforme du parti en vue des élections futures. Quel est donc le
cadre de discussion que proposera Sangaré autour duquel, semble-t-il, cette
union doit se faire ? Selon quelles modalités allons-nous à l’union ? Est-ce
que le principe du « Gbagbo ou rien »
ou du « match retour » est
encore d’actualité ? Quelle ligne politique sommes-nous prêts à défendre ?
Autant de questions qu’il faudra discuter selon l’esprit du « asseyons-nous et discutons » pour
relancer la machine du Front Populaire Ivoirien, qui, malgré tout, en tenant
compte de son projet, incarne les espoirs de démocratisation du pays, là où le
RHDP rêve d’un retour au parti unique.
Une contribution de Georges Aka,
Secrétaire national FPI/Europe
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provenance diverses et qui ne seront pas nécessairement à l'unisson avec notre
ligne éditoriale, pourvu qu'ils soient en rapport avec l'actualité ou
l'histoire de la Côte d'Ivoire et des Ivoiriens, ou que, par leur contenu
informatif, ils soient de nature à faciliter la compréhension des causes, des
mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne ».
Source
: www.ivorian.net 11 décembre 2017
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