vendredi 10 mars 2017

Le général Dogbo Blé, parfait bouc émissaire !

BRUNO DOGBO BLE
Soldat- Citoyen - Patriote
Déja condamné à la peine maximale pour le meurtre du général Robert Guéi, le valeureux général Bruno Dogbo Blé comparait de nouveau, cette fois-ci pour endosser le meurtre de quatre personnes au Novotel. Selon la doxa officielle, « Le 4 avril 2011, au plus fort de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire, un commando avait fait irruption à l’hôtel Novotel d’Abidjan, emmenant son directeur le français Stéphane Frantz Di Rippel, son compatriote Yves Lambelin, directeur général de Sifca, plus grand groupe agro-industriel ivoirien, l’assistant béninois de celui-ci Raoul Adeossi et le Malaisien Chelliah Pandian, directeur général d’une filiale de Sifca ». Et toujours selon cette même thèse officielle, ils ont été emmenés au palais présidentiel, ont été torturés, assassinés, − comme à l’habitude − par un cruel officier, tout acquis à la cause de Laurent Gbagbo.
« Je peux dire que le crime a eu lieu au Novotel », assène encore le général. Cela semble logique, car emmener quatre personnes, dont deux Français, au nez et à la barbe de la force Licorne, sans que celle-ci n’intervienne, est plutôt étrange. Comme il est étrange qu’aucune trace d’un mandat d’amener soit trouvé dans les archives de la police ou de la garde républicaine.
A la barre, le général se défend et fait ressortir la responsabilité de la France ; il dénonce l’absence de témoins comme le général Mangou, chef d’état-major de l’époque, inscrit aux abonnés absents, d’autres hauts gradés qui ont déserté, et l’ambassadeur de France Jean-Marc Simon, qui supervisait et suivait l’avancée de la rébellion, les attaques aériennes puis terrestres de la Licorne, jusqu’à la prise peu glorieuse, après le bombardement de la Présidence, d’un homme, véritable chef d’Etat d’un pays souverain, que l’on a anéanti, lui, sa famille, ses proches pour le remplacer par une marionnette fade et insipide, à la com plus vaste que ses solutions qui ont fini par se dissoudre dans le chaos qu’il a installé avec ses mercenaires et ses rebelles. Le général a rappelé que « des chars français surveillaient le Novotel lorsque des bandits y sont venu opérer avec sang-froid et sérénité ce jour-là ». Que cette interpellation ait été possible sans aucune intervention de l’armée française est surprenant ; il s’agissait pourtant de protéger la vie de deux Français, le directeur de l’hôtel, fraîchement nommé, et un important industriel !
Comme le souligne encore le général Dogbo Blé, Yves Lambelin était un proche de Laurent Gbagbo. « En réalité Yves Lambelin était un grand ami du président Laurent Gbagbo. Il était à la tête du groupe SIFCA, et le groupe SIFCA était la seule entreprise en Côte d’Ivoire avec des impôts élevés et Yves Lambelin s’acquittait de ces impôts normalement et régulièrement. Ce qui permettait donc au gouvernement du président Gbagbo d’avoir la liquidité et même pendant la crise ».
La vie du patron de SIFCA n’était pas celle d’un expatrié ordinaire. Sa famille était en Côte d’Ivoire ; il avait même adopté deux enfants ivoiriens. Tel un industriel consciencieux et responsable, il n’avait pas répondu à l’appel de Jean-Louis Billon, président du groupe SIFCOM, de boycotter le versement des impôts au gouvernement de ce président subitement devenu « persona non grata », bien que reconnu par le Conseil constitutionnel ivoirien. Comme le souligne le patron de la Garde républicaine, cette attitude citoyenne et responsable du patron de SIFCA, empêchait l’étranglement total des seuls 40% de territoire qu’administrait Laurent Gbagbo. Faut-il rappeler ce qu’a engendré le cruel embargo sur les médicaments, plébiscité par Ouattara ? Les dialysés qui ne pouvaient plus se soigner, les jeunes gens et les enfants qui ne pouvaient plus être soignés avec des antibiotiques… Combien de morts non recensés, et pourtant ce sont des crimes de guerre à mettre sur le compte de la rébellion qui n’a toujours pas eu à répondre de ses actes barbares !
Les banques françaises du jour au lendemain ont été fermées, tout cela pour obliger les fonctionnaires à se rebeller contre un Laurent Gbagbo qui ne pourrait plus les payer ! Faut-il rappeler que les salaires d’avril 2011 ont été encore virés sur les comptes grâce à l’efficacité des économistes recrutés par le président, les ministres Désiré Dallo, Justin Koné Katinan, et du banquier Philippe Dacoury-Tabley, gouverneur de la BCEAO, qui sera accusé de financer « l’administration illégale » du président Gbagbo. Il sera livré aux FRCI par les Français − qui se sont effacés pour ne pas être incriminés lors de l’arrestation de Laurent Gbagbo le 11 avril 2011 −, molesté, déshabillé, puis déporté. Seule petite humanité à trois sous, perceptible lors de sa capture au palais présidentiel où il partageait le sort de son ami Laurent Gbagbo, le « Donnez-lui un Bonbon » de la porte-parole des rebelles, Anne Ouletto, bientôt récompensée pour son adhésion aux bourreaux de son peuple martyr, les Wé de Côte d’Ivoire !
Faut-il rappeler que la France s’est mouillée en payant trois mois les salaires des fonctionnaires pour aider son poulain Ouattara ? N’est-ce pas là encore une preuve de son ingérence empoisonnée ?
Faut-il aussi rappeler que Yves Lambelin et le professeur Philippe Rémond se connaissaient, s’appréciaient ? Ils se sont appelés au téléphone la veille de l’assassinat du professeur de l’INP-HB. Or Philippe Rémond, réfugié dans un hôtel de Yamoussoukro, craignait pour sa vie. Lambelin était à ce moment-là en séjour au Novotel, cet hôtel abidjanais qui, pendant la crise, abritait beaucoup d’Occidentaux, des journalistes de la presse étrangère, des ressortissants étrangers. La Licorne surveillait nuit et jour ce lieu sensible, et très certainement les renseignements généraux français écoutaient les conversations téléphoniques des gens à « surveiller ». Et c’est probablement ce coup de téléphone qui a permis de localiser Philippe Rémond dans son hôtel de Yamoussoukro !
Ce dernier exécuté, Lambelin devenait un témoin embarrassant, qui évidemment n’aurait pas accusé la Garde républicaine et son patron, le général Dogbo Blé de cet assassinat, mais bien les Français et leur ambassadeur barbouze Jean-Marc Simon, qui continue d’être à l’œuvre en Côte d’Ivoire, non plus à titre d’ambassadeur (atteint par l’âge de la retraite) mais comme conseiller des investisseurs, et probablement devenu businessman « cadeauté » pour services rendus au clan Ouattara.
Selon l’AFP, les avocats de la famille di Rippel ont dénoncé dans un communiqué « des propos révisionnistes et inadmissibles », y voyant une manœuvre du général Dogbo Blé pour « échapper à ses responsabilités ». « Nous ne cesserons jamais, sur le banc des parties civiles, de nous battre pour la manifestation de la vérité », ont-ils encore martelé. C’est pathétique. Un homme dont l’horizon, à l’ère Ouattara, est une prison à vie, aurait-il envie de déroger à ses responsabilités ? Quelle défense totalement incompétente, et qui semble ne rien comprendre au dossier et à la complexité de la situation où la France veut totalement occulter son rôle joué dans le renversement de Laurent Gbagbo et des évènements regrettables du 4 avril 2011 au Novotel ! Comment peut-on, après les témoignages bidon d’Ivoiriens aux ordres à la Cour Pénale Internationale de La Haye, espérer trouver une justice véritable et équitable en Côte d’Ivoire ? Il est certain que Franz Di Rippel se trouvait au mauvais endroit, au mauvais moment, lorsque des inconnus ont arrêté Lambelin et ses associés étrangers. Il est peut-être intervenu pour empêcher leur arrestation… On ne peut comprendre autrement son arrestation, puis sa disparition.
Où sont les avocats de feu Yves Lambelin ? Où est la famille du regretté Philippe Rémond, totalement ignoré de la France et de l’armée française, alors que ses parents étaient tous deux militaires et que sa mère vivait encore au moment de sa disparition tragique ? Pourquoi son corps n’a-t-il pas été rapatrié en France ? A la hâte enterré à Yamoussoukro, sans que personne ne puisse entretenir sa tombe, était-ce une manière digne pour l’ambassade de France et son représentant Jean-Marc Simon d’honorer un Français assassiné ? 
Le général Dogbo Blé n’est plus à un meurtre près comptabilisé sur son dos ! Pourquoi ne l’accuse-t-on pas de ce crime aussi ? Pourquoi ce silence, alors qu’il est évident que les meurtres de Philippe Rémond et Yves Lambelin portent la même signature !
Le général a parlé en ce mercredi des cendres, inaugurant la période chrétienne du carême, temps de retour sur soi, de mise en ordre… Mais tout cela n’est pas important, il faut surtout veiller à ce que les cadavres restent dans les placards, que le président Gbagbo continue de croupir dans une prison à des milliers de kilomètres de son pays, son épouse et ses fidèles continuent d’endosser les crimes perpétrés au nom de la France et de la Côte d’Ivoire « émergente » du préfet Ouattara. Oui le carnaval ivoirien est bien commencé, place à la Comédie et aux bouffons du roi !
Shlomit Abel


EN MARAUDE DANS LE WEB
Sous cette rubrique, nous vous proposons des documents de provenance diverses et qui ne seront pas nécessairement à l'unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu qu'ils soient en rapport avec l'actualité ou l'histoire de la Côte d'Ivoire et des Ivoiriens, ou que, par leur contenu informatif, ils soient de nature à faciliter la compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne ».


Source : CIVOX. NET 3 Mars 2017

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire