dimanche 13 mai 2012

Militants du FPI en colère contre le président intérimaire de leur parti*

Monsieur Miaka Oureto, président par intérim du FPI affirme dans un entretien, publié dans le quotidien Notre Voie n°4124 du mercredi 2 mai 2012 : « Nous avons reconnu, en son temps, la victoire d’Alassane Ouattara ».

Patriotes prisonniers des FRCI

Des militants du FPI sont surpris par cette révélation pathétique de notre président par intérim, Miaka Oureto qui soutient aux yeux de l’opinion nationale et internationale que « Nous avons reconnu, en son temps, la victoire de Ouattara… Cette question est derrière nous maintenant… Il faut avancer, c’est aussi cela la matière politique… Nous pensons que c’est fini… Cela ne nous empêche pas de lutter pour la libération de Gbagbo ». Ces propos ont été tenus par le président Miaka Oureto.

Maintenant la question qui me vient à l’esprit est de savoir par quelle instance du FPI et à quel moment précis nous avons unanimement reconnu la victoire de Dramane Ouattara sur Gbagbo ?

Le camarade Miaka est libre de reconnaître la victoire de Dramane Ouattara en tant qu’individu sans forcément associer tous les militants du FPI dans ce soutien qu’il apporte à son ami président Ouattara. Miaka s’était fait inviter à l’insu du bureau national encore moins des militants du FPI à l’investiture de Dramane Ouattara à Yamoussoukro en présence du néocolonialiste Sarkozy. Le camarade Miaka est donc dans une démarche qu’il a toujours adoptée depuis l’arrivée de Ouattara au pouvoir. Mais ce qui agace la majorité des militants du FPI, c’est d’avoir à la tête du parti quelqu’un qui veut ruser avec tout le monde pour « légitimer » Ouattara et en retirer une reconnaissance personnelle dont la quête est devenue un objectif de vie. Où sont donc les valeurs fondatrices pour lesquelles les militants ont tant œuvré ?

Si Miaka affirme que le FPI a reconnu, en son temps la victoire de Ouattara, cela confirme que Gbagbo est effectivement responsable des 3000 personnes tuées au cours de la crise postélectorale. A partir de cette interview, les avocats de Dramane Ouattara et le RDR peuvent crier victoire. Pourquoi cette déclaration à quelques semaines du jugement de Gbagbo par la CPI ?

Monsieur Miaka nous dit : « Reconnaître la victoire de Ouattara ne nous empêche pas de lutter pour la libération de Gbagbo ». Comment peut-on reconnaître la victoire de Ouattara et lutter pour la libération de Gbagbo ?

Ouattara a été imposé aux Ivoiriens et à la sous-région ouest-africaine pour protéger les intérêts Français. Ouattara n’est pas seulement ami de Sarkozy mais de toute la France. Il est l’agent pourvoyeur de matières premières et de fonds vers la République française. Houphouët-Boigny a été l’ami de tous les chefs d’Etat français sous la Ve République y compris le socialiste Mitterrand. Ouattara à la tête de la Côte d’Ivoire, c’est le retour en force de la recolonisation de notre pays ; c’est pourquoi les vrais militants du FPI ne reconnaîtront jamais la victoire de Ouattara comme président élu démocratiquement. Ce n’est pas parce que Gbagbo et les autres camarades sont emprisonnés qu’il faut faire semblant de reconnaître la victoire de Ouattara sur Gbagbo. Monsieur Miaka doit comprendre que les libertés s’arrachent, elles ne se négocient pas. La libération de Gbagbo et de la Côte d’Ivoire dépendra de la détermination des Ivoiriens et des Africains eux-mêmes. Même notre camarade Hollande doit être bousculé comme nous l'avions fait pour Sarkozy. Un chef d’Etat français est un chef d'Etat français.

Le dialogue républicain est un instrument de diversion pour endormir la communauté internationale. Restons dignes et déterminés. C’est ça aussi la lutte permanente.

(*) – Le titre est de la rédaction.

Liadé Gnazegbo, socialiste et militant de longue date du FPI.
(Source : CIVOX. NET 11 Mai 2012)


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