mercredi 7 août 2019

Quand leur Prado, naguère tant adoré, ne les fait plus rêver…* Un article du Nouveau Réveil, quotidien proche du Pdci-Rda.

« Promesses faites aux populations : Pourquoi Ouattara ne peut plus faire rêver les Ivoiriens ».
A la demande générale, nous revenons sur la cérémonie d’inauguration de la route Adzopé-Yakassé Attobrou, samedi dernier, en présence du chef de l’Etat. De nombreux lecteurs nous ont, en effet, appelés pour se plaindre de la petite phrase du président Ouattara quand il a dit : « Quand Ado dit, Ado fait ». La vive protestation élevée par ces lecteurs montre à quel point les populations ne sont plus prêtes à accepter les déclarations trompeuses des hommes politiques qui semblent jouer avec leur docilité.
« Qu’est-ce que Ouattara a dit et qu’il a respecté dans ce pays ? », s’interroge un lecteur. Et d’énumérer ces promesses ci-après faites par le président de la République et restées sans lendemain : le transfert de la capitale à Yamoussoukro n’a jamais été amorcé par le régime en place malgré les promesses de campagne en 2010 où le chef de l’Etat a promis de tout mettre en œuvre pour que ce transfert ait lieu dès son premier quinquennat.
En outre, il a promis aux Ivoiriens la réconciliation et la cohésion nationale dès sa prise de fonction le 21 mai 2011 jour de sa prestation de serment à Yamoussoukro. Non seulement il n’a pu réaliser cette réconciliation, mais il s’emploie, à travers son nouveau parti, le Rhdp unifié, à diviser les Ivoiriens en s’attaquant à tous ceux qui ne veulent pas intégrer ce conglomérat de partis et de morceaux de partis.
On a vu toutes les manœuvres politico-judiciaires orchestrées contre le Pdci-Rda en vue de sa dissolution. N’eût été la ténacité du président Bédié et de son secrétaire exécutif en chef, le Pr Maurice Kakou Guikahué, le Pdci-Rda ne serait en ce moment qu’un vieux souvenir. Aujourd’hui, ce sont les partis de l’opposition qui ont fait de la réconciliation nationale leur priorité. Ils multiplient les rencontres et les actes en vue de parvenir à cet objectif de réconciliation qui, pour eux, est la base de toute autre action de paix et de cohésion entre les Ivoiriens.
Autre promesse non tenue par Ouattara : l’électrification des villages de plus de 500 habitants, un programme qui devrait avoir été bouclé depuis fin 2018, selon les autorités. Plutôt que d’étendre ce programme à toutes les régions de la Côte d’Ivoire, ce sont les régions du Nord qui, quasiment à chaque journal télévisé de la Rti1, se réjouissent de voir que le taux d’électrification chez elles a atteint un niveau record grâce au président Ouattara. Qu’est donc devenu ce programme national d’électrification rurale qui avait donné tant d’espoir aux populations ?
Pendant ce temps, d’autres régions ne cessent de se lamenter du fait que dans certaines sous-préfectures, seul le chef-lieu est électrifié, les autres villages rattachés demeurant dans le noir malgré tous les discours faisant croire que toute la Côte d’Ivoire sort bientôt des ténèbres. Ces régions elles-mêmes ne font que se plaindre de la rareté des ressources pour faire fonctionner les Conseils en dépit des milliards annoncés à grands renforts de publicité lors de la campagne électorale de 2010. « Nous souhaitons que le transfert des compétences et des charges soit accompagné de celui des moyens », ne cessent de se plaider les Conseils régionaux, sans distinction d’obédience politique.
Plus près de nous, dans son message à la nation du 6 août 2018, Alassane Ouattara a promis de tout mettre en œuvre en vue de la mise en place d’une Commission électorale indépendante (Cei) et impartiale conformément à l’Arrêt de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. Au terme des négociations devant aboutir à l’accomplissement de cette directive de la Cadhp, il ressort que la réforme faite par le pouvoir Ouattara est loin d’être celle demandée par cet organe de l’Union africaine qu’est la Cadhp et par l’opposition ivoirienne.
Bien d’autres promesses relatives à la vie chère, à la lutte contre la corruption, au renforcement de la démocratie, etc., faites au début du règne du président Ouattara sont toujours en souffrance. Pour ce qui est de la démocratie, les partis de l’opposition ne font que dénoncer les entraves et la multiplication des actes anti-démocratiques tels que signalés lundi dans le communiqué conjoint qui a sanctionné la rencontre entre les présidents Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo à Bruxelles, la capitale de la Belgique. (Voir encadré ci-dessous).
S’agissant de la lutte contre la corruption, l’on se souvient encore du limogeage du ministre Adama Bictogo du gouvernement par décret numéro 2012-452 du 22 mai 2012. Plusieurs griefs avaient été retenus contre lui selon l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique numéro 2680 du 20 au 26 mai 2012 qui, face au silence des autorités gouvernementales ivoiriennes sur les mobiles de ce limogeage, a pu entrer dans le secret des dieux pour éclairer la lanterne des Ivoiriens.
Il en ressortira que cette éviction était due, entre autres, au scandale de l’indemnisation des victimes des déchets toxiques. Adama Bictogo a été cité par le journal panafricain comme l’une des personnes soupçonnées d’avoir détourné une partie des indemnités qui auraient dû être payées aux victimes de la pollution causée par le déversement de déchets toxiques à Abidjan en août 2006 suite à une enquête menée par la police économique et financière ivoirienne.
D’autres affaires sales avaient été citées au détriment de M. Bictogo. Ce sont notamment la confection du passeport biométrique, un marché qui lui aurait été attribué sous Gbagbo par l’ancien ministre de l’Intérieur feu Désiré Tagro. Cette activité d’opérateur économique était devenue incompatible avec sa qualité de membre du gouvernement.
Bref ! Cette affaire et bien d’autres révélées en son temps par Jeune Afrique, avaient amené le gouvernement à se débarrasser de celui qui est devenu aujourd’hui un des hommes clés du régime Ouattara. Comme pour dire aux Ivoiriens que les actes répréhensibles ne sont nullement un frein à la promotion de celui qui se dévoue à la cause du régime en place.
C’est pourquoi quand le président Ouattara dit : « Quand Ado dit, Ado fait », nombreux sont ceux qui attrapent leur tête parce que persuadés que ce ne sont que des discours de politique politicienne qui sont sans lendemain. La seule chose que les populations ont appris avec ce régime, c’est que comme le dit l’adage : « Pour manger du foin, il faut faire l’âne ».
Chacun protège donc sa pitance quotidienne au détriment de la conviction militante. Tant pis pour l’intérêt supérieur de la Côte d’Ivoire. Dont l’avenir se voit de plus en plus compromis avec tous les travers constatés au plan politique et social. Mais tant que le pouvoir va bien, c’est que tout va bien. Fort heureusement, il y a une opposition déterminée à préserver ce pays de la faillite et du chaos.
A.D

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Source : Le Nouveau Réveil 6 aout 2019

Rencontre entre Son Excellence Monsieur Henri Konan BEDIE, Président du PDCI-RDA et Son Excellence Monsieur Laurent GBAGBO, Président du FPI.
Communiqué
1. Le lundi 29 juillet 2019, de 11 heures à 13 heures, conformément à la tradition africaine, Son Excellence Monsieur Henri Konan BEDIE, Président du PDCI-RDA accompagné de son épouse, a rendu visite, à Bruxelles, à son jeune frère, Son Excellence Monsieur Laurent GBAGBO, Président du FPI, son homologue ancien président de la République de Côte d’Ivoire.
2. Les présidents Henri Konan BEDIE et Laurent GBAGBO se sont, particulièrement, réjouis de cette première rencontre, depuis la fin de la crise postélectorale intervenue à la proclamation des résultats du second tour de l’élection présidentielle en novembre 2010.
3. Les deux personnalités ont tenu à exprimer leur compassion et leur solidarité au peuple de Côte d’Ivoire pour les traumatismes et les nombreux préjudices subis au cours de cette crise.
4. Les présidents Henri Konan BEDIE et Laurent GBAGBO ont salué la mémoire de toutes les victimes et des personnes malheureusement disparues pendant ces tristes et douloureux événements qui ont meurtri la Nation.
5. Ils ont à cette occasion : – exprimé leurs condoléances les plus attristées aux familles endeuillées ; – compati à la souffrance des nombreuses victimes, notamment à celles des handicapés à vie ; – adressé leur solidarité à tous ceux et à toutes celles qui ont perdu des biens ou subi des préjudices de toute nature.
6. Le Président Henri Konan BEDIE a présenté, à nouveau et de vive voix, à son frère, le Président Laurent GBAGBO, ses condoléances pour les nombreux deuils qui ont frappé sa famille. Il a notamment salué la mémoire de la mère du Président Laurent GBAGBO, de son frère Abou Drahamane SANGARE et celle de tous les autres cadres et militants du FPI, disparus.
7. Son Excellence Monsieur Henri Konan BEDIE s’est particulièrement réjoui de l’acquittement du Président Laurent GBAGBO et lui a vivement souhaité un retour rapide en Côte d’Ivoire pour participer activement au processus de Réconciliation Nationale.
8. En retour, Son Excellence Monsieur Laurent GBAGBO, Président du FPI, a remercié le Président Henri Konan BEDIE pour l’expression renouvelée de ses condoléances. Ce faisant, il a présenté à son tour, au président Henri Konan BEDIE et à sa famille biologique, ses sincères condoléances pour le décès de sa sœur aînée, tout en saluant sa mémoire. Il lui a, également, exprimé toute sa compassion pour chacune des disparitions de ses proches parents, des militants et des personnalités du PDCI-RDA.
9. Après une analyse approfondie de la situation sociopolitique, son Excellence Monsieur Henri Konan BEDIE, Président du PDCI-RDA et Son Excellence Monsieur Laurent GBAGBO, Président du FPI, ont convenu de l’urgente nécessité d’œuvrer pour le retour d’une paix définitive et durable en Côte d’Ivoire.
10. Les deux anciens chefs d’État ont déploré les atteintes portées aux acquis démocratiques et à l’État de droit en Côte d’Ivoire.
11. En conséquence, les deux présidents ont souhaité vivement que l’autonomie de fonctionnement des partis politiques soit respectée et préservée de toute ingérence du Pouvoir Exécutif.
12. Les présidents Henri Konan BEDIE et Laurent GBAGBO se sont dits particulièrement attristés par le fait que bon nombre de leurs compatriotes demeurent contraints de vivre en exil, tandis que d’autres sont encore en prison pour des raisons politiques.
13. Les deux présidents ont rappelé que le combat pour la démocratie véritable ne peut tolérer l’exil et l’emprisonnement politique.
14. Les présidents Henri Konan BEDIE et Laurent GBAGBO souhaitent donc ardemment la libération de tous les prisonniers politiques, civils et militaires, et le retour en sécurité de tous les exilés
15. Les présidents Henri Konan BEDIE et Laurent GBAGBO ont lancé un vibrant appel à tous les partis politiques, aux associations, à toutes les organisations de la société civile et à toutes les communautés vivant en Côte d’Ivoire, à s’engager résolument dans la voie de la Réconciliation Nationale pour asseoir une paix sociale durable et définitive, facteur de développement, de prospérité et de vie harmonieuse entre toutes les composantes de la Nation ivoirienne.
16. Dans le cadre de l’organisation d’élections justes, transparentes et équitables en 2020, les deux personnalités ont appelé le Gouvernement à procéder à une réforme profonde de la Commission Électorale Indépendante (CEI) afin qu’elle puisse contribuer significativement à la consolidation de la paix sociale en Côte d’Ivoire.
17. Son Excellence Monsieur Laurent GBAGBO, très sensible à la visite et au réconfort de son frère, a chaleureusement remercié Son Excellence Monsieur Henri Konan BEDIE, président du PDCI-RDA et son épouse.
18. Enfin, en sa qualité d’hôte, le président Laurent GBAGBO, s’est dit heureux et fier de cette visite fraternelle et la considère comme un acte fort, à la fois républicain et fraternel qui doit être partagé et soutenu, dans l’amorce de la Réconciliation Nationale, par tous les ivoiriens, les ivoiriennes et par tous ceux qui vivent dans notre cher et beau pays, la Côte d’Ivoire.
Fait à Bruxelles, le 29 juillet 2019
Dr Assoa ADOU , Secrétaire Général du FPI.
Pr Maurice Kacou GUIKAHUE, Secrétaire Exécutif en Chef du PDCI-RDA, P/o N’DRI Kouadio Pierre Narcisse, Directeur de Cabinet du Président Henri Konan BÉDIÉ.

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