« Promesses faites aux populations : Pourquoi Ouattara ne peut plus faire rêver les Ivoiriens ».
A la demande
générale, nous revenons sur la cérémonie d’inauguration de la route
Adzopé-Yakassé Attobrou, samedi dernier, en présence du chef de l’Etat. De nombreux
lecteurs nous ont, en effet, appelés pour se plaindre de la petite phrase du
président Ouattara quand il a dit : «
Quand Ado dit, Ado fait ». La vive protestation élevée par ces lecteurs
montre à quel point les populations ne sont plus prêtes à accepter les
déclarations trompeuses des hommes politiques qui semblent jouer avec leur
docilité.
« Qu’est-ce que Ouattara a dit et qu’il
a respecté dans ce pays ? », s’interroge
un lecteur. Et d’énumérer ces promesses ci-après faites par le président de la
République et restées sans lendemain : le transfert de la capitale à
Yamoussoukro n’a jamais été amorcé par le régime en place malgré les promesses
de campagne en 2010 où le chef de l’Etat a promis de tout mettre en œuvre pour
que ce transfert ait lieu dès son premier quinquennat.
En outre, il
a promis aux Ivoiriens la réconciliation et la cohésion nationale dès sa prise
de fonction le 21 mai 2011 jour de sa prestation de serment à Yamoussoukro. Non
seulement il n’a pu réaliser cette réconciliation, mais il s’emploie, à travers
son nouveau parti, le Rhdp unifié, à diviser les Ivoiriens en s’attaquant à
tous ceux qui ne veulent pas intégrer ce conglomérat de partis et de morceaux
de partis.
On a vu
toutes les manœuvres politico-judiciaires orchestrées contre le Pdci-Rda en vue
de sa dissolution. N’eût été la ténacité du président Bédié et de son
secrétaire exécutif en chef, le Pr Maurice Kakou Guikahué, le Pdci-Rda ne
serait en ce moment qu’un vieux souvenir. Aujourd’hui, ce sont les partis de
l’opposition qui ont fait de la réconciliation nationale leur priorité. Ils
multiplient les rencontres et les actes en vue de parvenir à cet objectif de
réconciliation qui, pour eux, est la base de toute autre action de paix et de
cohésion entre les Ivoiriens.
Autre
promesse non tenue par Ouattara : l’électrification des villages de plus de 500
habitants, un programme qui devrait avoir été bouclé depuis fin 2018, selon les
autorités. Plutôt que d’étendre ce programme à toutes les régions de la Côte
d’Ivoire, ce sont les régions du Nord qui, quasiment à chaque journal télévisé
de la Rti1, se réjouissent de voir que le taux d’électrification chez elles a
atteint un niveau record grâce au président Ouattara. Qu’est donc devenu ce
programme national d’électrification rurale qui avait donné tant d’espoir aux
populations ?
Pendant ce
temps, d’autres régions ne cessent de se lamenter du fait que dans certaines sous-préfectures,
seul le chef-lieu est électrifié, les autres villages rattachés demeurant dans
le noir malgré tous les discours faisant croire que toute la Côte d’Ivoire sort
bientôt des ténèbres. Ces régions elles-mêmes ne font que se plaindre de la
rareté des ressources pour faire fonctionner les Conseils en dépit des
milliards annoncés à grands renforts de publicité lors de la campagne
électorale de 2010. « Nous souhaitons que
le transfert des compétences et des charges soit accompagné de celui des moyens
», ne cessent de se plaider les Conseils régionaux, sans distinction
d’obédience politique.
Plus près de
nous, dans son message à la nation du 6 août 2018, Alassane Ouattara a promis
de tout mettre en œuvre en vue de la mise en place d’une Commission électorale
indépendante (Cei) et impartiale conformément à l’Arrêt de la Cour Africaine
des Droits de l’Homme et des Peuples. Au terme des négociations devant aboutir
à l’accomplissement de cette directive de la Cadhp, il ressort que la réforme
faite par le pouvoir Ouattara est loin d’être celle demandée par cet organe de
l’Union africaine qu’est la Cadhp et par l’opposition ivoirienne.
Bien d’autres
promesses relatives à la vie chère, à la lutte contre la corruption, au
renforcement de la démocratie, etc., faites au début du règne du président
Ouattara sont toujours en souffrance. Pour ce qui est de la démocratie, les
partis de l’opposition ne font que dénoncer les entraves et la multiplication
des actes anti-démocratiques tels que signalés lundi dans le communiqué
conjoint qui a sanctionné la rencontre entre les présidents Henri Konan Bédié
et Laurent Gbagbo à Bruxelles, la capitale de la Belgique. (Voir encadré ci-dessous).
S’agissant de
la lutte contre la corruption, l’on se souvient encore du limogeage du ministre
Adama Bictogo du gouvernement par décret numéro 2012-452 du 22 mai 2012.
Plusieurs griefs avaient été retenus contre lui selon l’hebdomadaire
panafricain Jeune Afrique numéro 2680 du 20 au 26 mai 2012 qui, face au silence
des autorités gouvernementales ivoiriennes sur les mobiles de ce limogeage, a
pu entrer dans le secret des dieux pour éclairer la lanterne des Ivoiriens.
Il en
ressortira que cette éviction était due, entre autres, au scandale de
l’indemnisation des victimes des déchets toxiques. Adama Bictogo a été cité par
le journal panafricain comme l’une des personnes soupçonnées d’avoir détourné
une partie des indemnités qui auraient dû être payées aux victimes de la pollution
causée par le déversement de déchets toxiques à Abidjan en août 2006 suite à
une enquête menée par la police économique et financière ivoirienne.
D’autres
affaires sales avaient été citées au détriment de M. Bictogo. Ce sont notamment
la confection du passeport biométrique, un marché qui lui aurait été attribué
sous Gbagbo par l’ancien ministre de l’Intérieur feu Désiré Tagro. Cette
activité d’opérateur économique était devenue incompatible avec sa qualité de
membre du gouvernement.
Bref ! Cette
affaire et bien d’autres révélées en son temps par Jeune Afrique, avaient amené
le gouvernement à se débarrasser de celui qui est devenu aujourd’hui un des
hommes clés du régime Ouattara. Comme pour dire aux Ivoiriens que les actes
répréhensibles ne sont nullement un frein à la promotion de celui qui se dévoue
à la cause du régime en place.
C’est
pourquoi quand le président Ouattara dit : « Quand Ado dit, Ado fait », nombreux sont ceux qui attrapent leur
tête parce que persuadés que ce ne sont que des discours de politique
politicienne qui sont sans lendemain. La seule chose que les populations ont
appris avec ce régime, c’est que comme le dit l’adage : « Pour manger du foin, il faut faire l’âne ».
Chacun
protège donc sa pitance quotidienne au détriment de la conviction militante.
Tant pis pour l’intérêt supérieur de la Côte d’Ivoire. Dont l’avenir se voit de
plus en plus compromis avec tous les travers constatés au plan politique et
social. Mais tant que le pouvoir va bien, c’est que tout va bien. Fort heureusement,
il y a une opposition déterminée à préserver ce pays de la faillite et du
chaos.
A.D
EN MARAUDE DANS LE WEB
Sous cette rubrique, nous vous
proposons des documents de provenances diverses et qui ne seront pas
nécessairement à l'unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu qu'ils soient en
rapport avec l'actualité ou l'histoire de la Côte d'Ivoire et des Ivoiriens, ou
que, par leur contenu informatif, ils soient de nature à faciliter la
compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne
».
Source :
Le Nouveau Réveil 6 aout 2019
Rencontre
entre Son Excellence Monsieur Henri Konan BEDIE, Président du PDCI-RDA et Son
Excellence Monsieur Laurent GBAGBO, Président du FPI.
Communiqué
1. Le
lundi 29 juillet 2019, de 11 heures à 13 heures, conformément à la tradition
africaine, Son Excellence Monsieur Henri Konan BEDIE, Président du PDCI-RDA
accompagné de son épouse, a rendu visite, à Bruxelles, à son jeune frère, Son
Excellence Monsieur Laurent GBAGBO, Président du FPI, son homologue ancien
président de la République de Côte d’Ivoire.
2. Les
présidents Henri Konan BEDIE et Laurent GBAGBO se sont, particulièrement,
réjouis de cette première rencontre, depuis la fin de la crise postélectorale
intervenue à la proclamation des résultats du second tour de l’élection
présidentielle en novembre 2010.
3. Les
deux personnalités ont tenu à exprimer leur compassion et leur solidarité au
peuple de Côte d’Ivoire pour les traumatismes et les nombreux préjudices subis
au cours de cette crise.
4. Les
présidents Henri Konan BEDIE et Laurent GBAGBO ont salué la mémoire de toutes les
victimes et des personnes malheureusement disparues pendant ces tristes et
douloureux événements qui ont meurtri la Nation.
5. Ils ont
à cette occasion : – exprimé leurs condoléances les plus attristées aux
familles endeuillées ; – compati à la souffrance des nombreuses victimes,
notamment à celles des handicapés à vie ; – adressé leur solidarité à tous ceux
et à toutes celles qui ont perdu des biens ou subi des préjudices de toute
nature.
6. Le
Président Henri Konan BEDIE a présenté, à nouveau et de vive voix, à son frère,
le Président Laurent GBAGBO, ses condoléances pour les nombreux deuils qui ont
frappé sa famille. Il a notamment salué la mémoire de la mère du Président
Laurent GBAGBO, de son frère Abou Drahamane SANGARE et celle de tous les autres
cadres et militants du FPI, disparus.
7. Son
Excellence Monsieur Henri Konan BEDIE s’est particulièrement réjoui de
l’acquittement du Président Laurent GBAGBO et lui a vivement souhaité un retour
rapide en Côte d’Ivoire pour participer activement au processus de
Réconciliation Nationale.
8. En
retour, Son Excellence Monsieur Laurent GBAGBO, Président du FPI, a remercié le
Président Henri Konan BEDIE pour l’expression renouvelée de ses condoléances.
Ce faisant, il a présenté à son tour, au président Henri Konan BEDIE et à sa
famille biologique, ses sincères condoléances pour le décès de sa sœur aînée,
tout en saluant sa mémoire. Il lui a, également, exprimé toute sa compassion
pour chacune des disparitions de ses proches parents, des militants et des
personnalités du PDCI-RDA.
9. Après
une analyse approfondie de la situation sociopolitique, son Excellence Monsieur
Henri Konan BEDIE, Président du PDCI-RDA et Son Excellence Monsieur Laurent
GBAGBO, Président du FPI, ont convenu de l’urgente nécessité d’œuvrer pour le
retour d’une paix définitive et durable en Côte d’Ivoire.
10. Les
deux anciens chefs d’État ont déploré les atteintes portées aux acquis
démocratiques et à l’État de droit en Côte d’Ivoire.
11. En
conséquence, les deux présidents ont souhaité vivement que l’autonomie de
fonctionnement des partis politiques soit respectée et préservée de toute
ingérence du Pouvoir Exécutif.
12. Les
présidents Henri Konan BEDIE et Laurent GBAGBO se sont dits particulièrement
attristés par le fait que bon nombre de leurs compatriotes demeurent contraints
de vivre en exil, tandis que d’autres sont encore en prison pour des raisons
politiques.
13. Les
deux présidents ont rappelé que le combat pour la démocratie véritable ne peut
tolérer l’exil et l’emprisonnement politique.
14. Les
présidents Henri Konan BEDIE et Laurent GBAGBO souhaitent donc ardemment la
libération de tous les prisonniers politiques, civils et militaires, et le
retour en sécurité de tous les exilés
15. Les
présidents Henri Konan BEDIE et Laurent GBAGBO ont lancé un vibrant appel à
tous les partis politiques, aux associations, à toutes les organisations de la
société civile et à toutes les communautés vivant en Côte d’Ivoire, à s’engager
résolument dans la voie de la Réconciliation Nationale pour asseoir une paix
sociale durable et définitive, facteur de développement, de prospérité et de
vie harmonieuse entre toutes les composantes de la Nation ivoirienne.
16. Dans
le cadre de l’organisation d’élections justes, transparentes et équitables en
2020, les deux personnalités ont appelé le Gouvernement à procéder à une
réforme profonde de la Commission Électorale Indépendante (CEI) afin qu’elle
puisse contribuer significativement à la consolidation de la paix sociale en
Côte d’Ivoire.
17. Son
Excellence Monsieur Laurent GBAGBO, très sensible à la visite et au réconfort
de son frère, a chaleureusement remercié Son Excellence Monsieur Henri Konan
BEDIE, président du PDCI-RDA et son épouse.
18. Enfin,
en sa qualité d’hôte, le président Laurent GBAGBO, s’est dit heureux et fier de
cette visite fraternelle et la considère comme un acte fort, à la fois
républicain et fraternel qui doit être partagé et soutenu, dans l’amorce de la
Réconciliation Nationale, par tous les ivoiriens, les ivoiriennes et par tous
ceux qui vivent dans notre cher et beau pays, la Côte d’Ivoire.
Fait à Bruxelles, le 29 juillet 2019
Dr Assoa ADOU , Secrétaire Général
du FPI.
Pr Maurice Kacou GUIKAHUE, Secrétaire
Exécutif en Chef du PDCI-RDA, P/o N’DRI Kouadio Pierre Narcisse, Directeur de
Cabinet du Président Henri Konan BÉDIÉ.
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