Le "message à la nation"
de
l’"élu de la communauté internationale". (Extraits).
Commentaires de Marcel Amondji.
1
"Le retour de la démocratie en Côte d’Ivoire, c’est la promesse d’une société souveraine, rassemblée dans la paix et dans le respect des Droits de l’homme."
À force de se le dire, il finira par croire vraiment que c’est cela, être souverain... Mais ce n’est pas cela qui changera la nature profonde de sa position vis-à-vis de ceux dont les armes lui ont finalement permis de vaincre la résistance de tout un peuple...
2
"J’ai connu l’exil pendant plusieurs années, je ne peux le souhaiter à aucun Ivoirien : c’est pourquoi je continue de tendre la main en particulier à nos frères et sœurs du FPI et de LMP."
C’est tout à fait vrai : alors qu’il n’était qu’un enfant, son père, un originaire de la Haute Volta, l’emmena dans son pays où ses affaires le rappelaient. Jusqu’à l’approche de sa quarante-huitième année, il y vécut en exilé et il le serait resté si, poussé par la "communauté internationale" – déjà !, Houphouët n’était pas allé le chercher en 1990, pour en faire son Premier ministre.
3
"Je tiens à ce que chacun d’entre vous puisse vivre en paix, car sans paix, sans sécurité, il ne peut y avoir ni réconciliation, ni développement solidaire."
Parole d’expert... Mais, à qui le dites-vous, vous dont le régime repose sur l’acte de violence perpétré contre un peuple pacifique dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002 par une bande d’assassins armés et entraînés au Burkina Faso par la France qui y règne sans partage sous le masque de Blaise Compaoré depuis le meurtre télécommandé de Thomas Sankara ?
4
"Je veux vous rassurer : n’ayez plus peur."
Nous avions donc peur ? Mais de qui, ou de quoi, grands dieux ! Et pourquoi devrions-nous être rassurés après cette exortation, quand nous vous voyons si dépendant des assassins du 19 septembre et de leurs commanditaires ?
5
"Chers jeunes, chères femmes, vous verrez, je tiendrai mes promesses : vous aurez des emplois et vous aurez aussi les financements promis pour vos projets."
Alofi ! C’est un comble !... D’habitude, on promet; puis on tient ou on ne tient pas ses promesses. Ce type innove : non seulement il multiplie les promesses, mais il y ajoute la promesse de tenir ses promesses.
6
"A chaque Nation, son héritage, ses sacrifices et son engagement. Notre héritage vient de la vision de Félix Houphouët-Boigny et de ses compagnons de lutte. Il se fonde sur une indépendance chèrement acquise, que nous devons coûte que coûte préserver. En nous appuyant sur l’héritage de nos pères fondateurs, faisons appel à l’amour, au pardon et à la vraie fraternité."
Chèrement acquise, oui ! c’est bien le mot... D’autant plus chèrement qu’elle fut suivie des 33 ans d’imposture houphouétiste. Mais est-ce à vous, qui venez d’être installé par des armes étrangères par-dessus les cadavres de milliers de jeunes Ivoiriens, de nous parler de cette histoire ?
7
"Une Côte d’Ivoire dotée d’un Etat fort, moderne et impartial, avec des Institutions crédibles ; un Etat qui respectera l’indépendance de la justice, qui luttera contre l’impunité et fera la promotion du mérite et de la compétence."
Serait-ce à dire que la Côte d’Ivoire ne possédait pas d’Etat avant l’avènement de l’heureux "élu de la communauté internationale" ? C’est d’ailleurs vrai... Mais, comment peut-on idolatrer Houpouet et penser cela ?
(source : abidjan.net)
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