Abidjan 03 octobre 2021, journée dominicale ordinaire, les chrétiens se rendent à l’église afin de nourrir leurs âmes, certains se prélassent encore dans leurs canapés savourant un bon thé devant la télé, on essaie d’accepter dans nos consciences collectives le troisième mandat du Président Alassane Ouattara mais on n'oublie surtout pas le rôle prépondérant joué par la France.
COMPLICES...
La France… ce nom
revient de plus en plus souvent ces dernières années quand il s’agit de
dénoncer la manipulation de certains chefs d’État africains ; c’est à
croire que les Français sont les seuls à avoir colonisé des peuples en Afrique.
Nos grands-parents ont
bataillé, lutté au prix de leur sang et vie afin qu’on obtienne l’indépendance
pour ainsi prendre en main nos destinées et bâtir nos États. Cependant, 60 ans
après cette hypothétique indépendance, l’on se retrouve encore sous le joug de
cet envahisseur gourmand et méchant.
Nous sommes
aujourd’hui, 60 ans après l'ère des indépendances, conscients de l’éveil des
consciences des peuples africains. Conscients que leur domination s’effrite de
plus en plus, les envahisseurs réfléchissent à mettre en place, de façon plus
subtile cette fois, un genre de néocolonialisme par le biais de la
mondialisation, de la coopération, des missions internationales, d’aides
humanitaires généreuses et alléchantes.
Mais ne nous trompons
pas, c’est un loup couvert d’une peau d’agneau ; un vorace insatiable qui
ne demande qu’à être rationné encore et encore au mépris de nos réalités.
Vigilance ! vigilance !… Ils reviennent plus fort, plus organisés et plus
aguerris. Ils ont érigé des clubs d’amis qui nous donnent à manger lorsqu’ils
créent eux-mêmes les conditions de notre appauvrissement. Ils nous donnent des
médicaments quand ils créent des pandémies ; ils interviennent
militairement pour, disent-ils, protéger les femmes et les enfants pendant des
guerres internes dont ils sont à l’origine ; tout ceci dans le seul but de
justifier leur présence dans nos différents pays afin d'accomplir leurs sales
besognes.
Que de dégâts et
désolations ! Ils ravagent tout sur leur passage. Après eux point de vies.
Ruines, famines, épidémies, guerres, appauvrissement, terrorisme,
manipulations…, leur apanage. Les exemples foisonnent : le Congo, le
Rwanda, le Libéria, la Lybie, la Syrie, le Centrafrique, la Somalie, la Côte
d’Ivoire, le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Cameroun et j’en passe.
Si tous les pays
susmentionnés ont connu espacement des tensions et des heures sombres de leur
histoire du fait de la méchanceté de leurs colonisateurs, il faut dire que la
France est pour le moins le maître incontesté de la manipulation de ses « outre-mers ».
La France est toujours citée de près ou de loin dans les conflits qui
endeuillent les familles des États Africains francophones, à tort ou à travers.
Leurs différents agissements en disent long, leurs entêtements à aider les pays
africains contre leurs volontés, leurs obstinations s’imposer dans toutes nos
affaires comme si nous étions dans une sous-préfecture française.
Il paraît très évident
que ces dix dernières années ont été éprouvantes et non favorables pour le
positionnement de la France, cependant, l’avenir n’en demeure pas moins
prometteur, car il n’y a pas que les Africains qui manifestent le désir de s’en
débarrasser. Le 30 août 2021, Paris et Canberra avaient de nouveau « souligné
l’importance du programme » qui, confié au français Naval Group, consistait à
livrer 12 sous-marins Shortfin Barracuda à la Royal Australian Navy, cependant
au grand désarroi des Français, l’Australie a finalement décidé de se
rapprocher des États-Unis et de la Grande Bretagne afin, notamment, de se doter
de huit sous-marins à propulsion nucléaire.
C’est fort de cela que
le Sénat français, parlant des États-Unis, a déclaré que « certains
alliés » se « comportent comme des adversaires et non comme des
concurrents loyaux ». La semaine dernière encore la ministre française de
La Mer déplorait le fait qu’on n'autorisait plus les pêcheurs français d’avoir
accès aux Britanniques pour pêcher. A cet effet elle a manifesté sa colère et a
même menacé en disant que la France recevait chaque année des nombres
pléthoriques d’étudiants britanniques sur leurs sols et qu’ils allaient en
tenir rigueur.
Hier ce sont les
Maliens qui réceptionnaient quatre hélicoptères militaires venant tout droit de
la Russie malgré les menaces et interdictions de leur « partenaire
historique », la France. Par ailleurs, consciente de ce que de plus en
plus les consciences africaines s’éveillent, consciente que sa domination sur
les peuples africains s’effrite au fil du temps, habile et subtile qu’elle est,
la France essaie de prendre l’opinion internationale par les sentiments en
évoquant et brandissant un argument pour le moins ridicule : le sentiment
anti-français.
En effet, lors de
manifestations organisées dans plusieurs pays (en République Centrafricaine en
2013, au Sénégal en 2015, au Niger en 2019, au Mali en 2020, etc.), des slogans
tels que « À bas la France ! », « France, dégage ! », ont été
scandés et le drapeau français a été brûlé.
Alors, dans une
interview accordée au Journal du Dimanche (JDD), le Président français Emmanuel
Macron a évoqué le sentiment anti-français en Centrafrique : « Ce discours
anti-français permet de légitimer une présence de mercenaires prédateurs russes
au sommet de l’État avec un Président Touadéra qui est aujourd’hui l’otage du
groupe Wagner ».
Au risque d’être long
et imperceptible, je m’arrêterai là en invitant « mes frères africains »,
qui qu’ils soient et où qu’ils soient, à prendre conscience de leur
responsabilité vis-à-vis de leurs différentes nations et du potentiel qu’ils
ont, en évitant de se laisser manipuler. Quels que soient nos bords politiques,
quelles que soient nos appartenances politiques, ayons tous pour priorité la
préservation de nos biens publics : nos États. Adoptons des attitudes
citoyennes, soyons de bons patriotes et, enfin, aimons-nous car en fin de
compte, nous sommes tous des frères.
Djabiga Soro
EN MARAUDE DANS LE WEB
Sous
cette rubrique, nous vous proposons des documents de provenances diverses et
qui ne seront pas nécessairement à l'unisson avec notre ligne éditoriale,
pourvu qu'ils soient en rapport avec l'actualité ou l'histoire de la Côte
d'Ivoire et des Ivoiriens et que, par leur contenu informatif, ils soient de
nature à faciliter la compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de
la « crise ivoirienne ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire