jeudi 31 octobre 2013

LE BETISIER OUATTARISTE (suite)

Un Beugré Mambé très inspiré...
Aujourd’hui, la parole à Robert Beugré Mambé. Le gouverneur du district d’Abidjan s’adresse à la Jeunesse africaine :

« Notre Président de la République, qui a une grande culture américaine, ne cesse de nous inviter à bien observer le monde qui bouge.
Aux USA, un cireur de chaussures peut devenir un grand industriel du prêt-à-porter, un vendeur de journaux, un grand éditeur, un ramasseur de balles, un joueur vedette de la NBA, un garçon de café, un propriétaire de grands hôtels, etc.
Pourquoi ? A cause du « Fighting Spirit ». La culture de la gagne. La Guerre de l’Esprit.
Parce que dans la réalité, la vraie guerre que doit livrer la jeunesse africaine, la jeunesse ivoirienne, ce n’est pas celle contre autrui comme cela est malencontreusement enseigné dans certains agoras et fora, alors que la vraie destination des agoras et fora, c’est de permettre aux hommes de s’élever spirituellement, dans la Grèce antique. Ce n’est pas une compétition contre les autres.
Le vrai défi, c’est une conversion du regard intérieur, une nouvelle vision de notre moi, destructeur et immobile. Une lutte contre le Moi orgueilleux et paresseux pour faire place au SOI, sublime et actif, qui nous relie aux forces actives de l’univers, pour nous les approprier, et cheminer avec elles vers le destin tel que Dieu l’a prévu pour tout homme, pour tous les hommes : le bonheur pour soi et pour les autres.
Le vrai défi, c’est de souffrir en affrontant ses propres démons, ses propres faiblesses, pour les épurer, les transformer en atouts au service de soi et de la collectivité.
Il faut accepter de souffrir en allant au fond de soi, pour s’accueillir et accueillir la noblesse de l’esprit et non pour haïr autrui, car haïr autrui, détruit la personne humaine.
Il faut accepter de s’affranchir des plaisirs artificiels, pour dompter les plaisirs qui fondent la personnalité humaine au service du plus grand nombre. Il faut accepter la pauvreté d’aujourd’hui, passagère, pour être riche demain, jusqu’à la fin de sa vie. Il faut s’offrir, c'est-à-dire se donner à soi, pour se gagner. Il faut accepter la guerre que nous livre la vie, pour vivre la vie que nous offre la victoire dans le combat.
Mais où donc trouver ces inspirations pour le combat de l’Esprit ?
Dans notre culture, dans nos Traditions de Lumière, j’insiste de lumière, rien que de lumière, où depuis des millénaires, des clefs sont cachées et attendent que les esprits éveillés viennent frapper à la porte.
« Demandez et l’on vous donnera
Cherchez et vous trouverez
Frappez et l’on vous ouvrira ».
Cette tradition dont je vous parle n’est pas celle dans laquelle certains pratiquants utilisent les forces astrales du bas étage pour nourrir des ambitions cachées. Ce genre de tradition des ombres nous conduit à payer, dans cette vie-même le prix le plus élevé.
Ceux qui la pratiquent en connaissent les règles. Ils font tout pour éviter les conséquences sur eux-mêmes et exposent les mandants aux conséquences lourdes.
A titre d’exemple : quand la civilisation de LEMURIE (Océan Indien) a commencé à dévier, le Créateur a transféré la lumière à la civilisation de l’Atlantide ; quand les Atlantes ont commencé à défier le Créateur, Il a transféré la lumière aux Egyptiens.
Quand les Egyptiens ont commencé à dévier, Il a transféré la lumière au Moyen Proche Orient et aux Occidentaux. Ceux-ci ont commencé à dévier. Dieu regarde vers l’Afrique. Mais quelle Afrique ?
Chers amis Africains, où pensez-vous que les Chinois, les Japonais, les Coréens, les Indiens, les Malaisiens, etc., tirent leur force ? Dans leurs traditions de lumière millénaires, la vraie, celle qui fonde l’ontologie et non le superficiel, celle qui parle à notre conscience, c'est-à-dire à notre cœur et à notre raison à la fois, celle qui nous fait prendre conscience que nous existons. Nous existons, certes, mais le véritable enjeu pour nous, jeunes Africains, jeunes du monde, c’est de marier le SAVOIR et la CONNAISSANCE. Le Savoir est mécanique, structuré, il est Utile, mais limité. La connaissance est intuitive, profonde et illimitée.
Le mariage des deux appelle à la connexion entre le cerveau gauche et le cerveau droit, pour faire de nous des hommes équilibrés, des sachants qui savent d’où ils viennent, ce qu’ils sont et où ils vont. Ce mariage fait de nous des guerriers de l’Esprit et de l’Intelligence, celle qui nous fait comprendre que notre pauvreté n’est que passagère, mais demain notre richesse sera solide et durable, parce qu’inscrite dans l’intemporalité, c'est-à-dire hors du temps et de l’espace, parce que nous aurons honoré nos ancêtres de lumière qui nous parlent sans que nous prêtions attention, qui nous montrent la voie alors que nos yeux sont bandés.
Quand dans notre cœur, il y aura le silence pour chasser la haine d’autrui, quand dans notre intelligence nous aurons pris conscience que demain demande un effort à aujourd’hui, parce que guidé par l’Espérance, alors l’Afrique s’éveillera. Les jeunes se lèveront pour le combat de l’Esprit qui domine la pauvreté en offrant des emplois multiformes, des emplois pour la richesse sous toutes ses formes, matérielles et immatérielles.
Oui, amis jeunes, l’Afrique est riche en potentialités. Réveillons toutes ses potentialités en sept phases :
1. S’arrêter pour réfléchir sainement, sans bruit, ni haine pour qui que ce soit;
2. Comprendre pour agir, agir pour le bien;
3. Agir pour se gagner, pour gagner;
4. Gagner pour prospérer;
5. Prospérer pour aider;
6. Aider, puis se taire;
7. Se taire, puis continuer d’aider.
Alors nous aurons tout gagné. » 

(Péroraison du discours de R. Beugré Mambê lors de la cérémonie d’ouverture des 3e Assises de la Jeunesse, lundi 28 octobre, au palais de la Culture d’Abidjan-Treichville.) 

Source : District d’Abidjan

mardi 29 octobre 2013

QUAND L’UTOPIE SE MUE EN TRAGÉDIE (3)

PLANIFICATION ÉCONOMIQUE
ET CONFLITS POLITIQUES EN CÔTE D’IVOIRE 

III – REFLEXIONS PROSPECTIVES 2010

Si par son contenu Réflexions prospectives 2010 ne diffèrent guère du projet précédent, le ton en est en revanche nettement plus modéré. Les planificateurs de 1986 semblent avoir bien appris la leçon de 1977. Ils ne pouvaient pas ignorer que les réformes qu’ils proposaient resteraient lettres mortes… Ils firent pourtant très consciencieusement leur devoir, comme s’il ne s’agissait que d’un simple exercice d’école.
C’est d’ailleurs l’impression que laisse la lecture de ce document. En même temps, ce projet confirme la remarque de Georges Niangoran-Bouah, selon qui, en Côte d’Ivoire, « La pression en faveur d’un changement social s’exerce de manière continue depuis la création du Syndicat agricole africain en 1944 et jusqu’à ce jour. Elle entraîne des tensions plus ou moins vives dans la sphère politique elle-même aussi bien que dans le système socio-économique ».[1] C’est dire, en somme, que chaque fois qu’ils en eurent l’occasion, les Ivoiriens ne manquèrent jamais de manifester leur opposition de principe aux conceptions houphouéto-françafricaines en matière de politique générale, économique, sociale ou culturelle.
Mais, au milieu des années 1980, contrairement à la décennie précédente, le discours s’enveloppe de précautions lorsqu’il constate, ou lorsqu’il exprime des recommandations. Ainsi, à propos de la lancinante question de l’immigration, si on se plaint toujours de ce que « Certains secteurs de l’économie (comme le commerce) sont animés dans une large mesure par des non Ivoiriens », c’est toutefois en des termes très mesurés. Et c’est dans la même tonalité marquée au coin de la plus grande prudence que la solution qui pourrait y être apportée est suggérée : « Il ne s’agit pas d’empêcher les flux migratoires mais de les contrôler et de les orienter ». Il en va de même lorsqu’il s’agit de l’autre revendication récurrente, l’ivoirisation de la vie économique. C’est avec beaucoup de bémol que les planificateurs de 1986 constatent que « Le niveau de participation des privés ivoiriens au capital du secteur moderne reste faible (18%) ». Et c’est aussi sans arrogance qu’ils suggèrent une solution à ce problème : « La recherche d’une participation accrue des Ivoiriens au développement de leur société nécessitera plus que par le passé une définition plus rigoureuse du rôle et de la place futurs des étrangers dans l’économie nationale ». Pour autant, il ne faut pas croire qu’il s’agit d’une démission ou d’une capitulation. Le constat peut encore être sévère, et la solution suggérée, radicale. Mais ce ne sera plus dans les domaines dont on sait l’extrême sensibilité au regard des « partenaires au développement », mais dans le domaine de la politique culturelle et de sauvegarde de l’identité nationale. Ainsi, après avoir fait le constat que « Le désengagement progressif de l’Etat doit viser à assurer la participation pleine et entière des nationaux à l’activité économique et à ses bénéfices », les planificateurs de 1986 concluent : « le secteur culturel a été et demeure le parent pauvre du développement ivoirien. (…) Dans la politique de développement ivoirien l’accent a été mis de manière excessive sur la croissance économique et le profit. (…). La culture est une composante fondamentale du développement. C’est elle qui, en assurant l’enracinement des citoyens, favorise l’émergence de l’identité culturelle et de la conscience nationale. Elle contribue à l’édification de la nation. Les cultures nationales qui doivent constituer le substrat de cet enracinement sont en état de faiblesse parce qu’elles ne bénéficient d’aucun soutien face aux cultures étrangères et en particulier la culture occidentale qui est véhiculée par l’ensemble de l’appareil d’Etat. (…) les cultures ethniques sont bien vivantes et dynamiques et ne constituent en rien un obstacle à l’affirmation du fait national » ; « La culture ne devra pas être limitée aux seuls arts et lettres pour être étendue aux différentes composantes de la vie de l’homme. (…). Une telle approche de la culture permettrait non seulement de prendre en compte les problèmes verticaux propres au secteur, mais surtout de mettre en lumière les axes horizontaux par lesquels le fait culturel irrigue toute la vie sociale, et, de ce fait, la conditionne. Il s’agit en définitive de mettre la culture en rapport étroit avec l’ensemble des caractéristiques de la vie nationale ».
Mettre la culture en rapport étroit avec l’ensemble des caractéristiques de la vie nationale… Il s’agit très probablement de l’une des toutes premières formulations du concept d’ivoirité. Mais, alors, le mot lui-même était encore à inventer. 

Marcel Amondji

(à suivre)


[1] - Cité par V. Méité, La politique africaine de la Côte d’Ivoire, thèse, Paris X, 1980. 

Communiqué de presse des services du chef de file de l'opposition burkinabè.

La rentrée politique 2013 aura lieu le 2 novembre


 
Une réunion de l'opposition burkinabè

(Photo : B24)


La rentrée politique de l’opposition aura lieu le 2 novembre 2013 à 14h30 au Palais de la Jeunesse et de la Culture Jean-Pierre GUINGANÉ. Cette rentrée politique est placée sous le thème de « l’intensification de la lutte face aux manœuvres du gouvernement pour faire oublier les revendications du peuple ». Elle sera marquée par une cérémonie d’ouverture, suivie d’un panel animé par les responsables des partis politiques de l’opposition. Plusieurs sous-thèmes d’actualité seront décortiqués, à savoir :

- Point de la lutte contre le sénat, la vie chère, la modification de l’article 37 et la politique du gouvernement ;
- Les dessous de la montée de l’incivisme et de l’intolérance au Burkina Faso ;
- La crise scolaire et universitaire dans notre pays ;
- Les raisons profondes des mesures du Gouvernement contre la vie chère ;
- Alternance démocratique et modifications des articles 78, 80, 112 et 153 de la Constitution et de la loi 009-2009/AN portant statut de l’opposition.

Pour assurer un succès total à cette importante rentrée de l’opposition, le Chef de file de l’opposition invite tous les militants de l’opposition, les organisations de la société civile, les travailleurs, paysans, commerçants, femmes, jeunes, artistes, élèves, étudiants et toute la population de Ouagadougou en général à effectuer massivement le déplacement au Palais de la Jeunesse et de la Culture Jean-Pierre GUINGANÉ. 
 

Ouagadougou, le 28 octobre 2013
Amidou KABRE, chargé de la communication et de l’information du chef de file de l’opposition.
 

Source : Partis Politiques 28 octobre 2013

lundi 28 octobre 2013

LE GRAND BANQUET DES MANGÉCRATES ASSOCIÉS…

Le diner gala annuel de Servir, ce formidable moment de mobilisation de fonds en faveur des démunis, est devenu par la qualité des convives, une véritable vitrine de l’élégance. Hommes en smoking (nœuds papillons ou cravates), les dames en robe de soirée, toutes aussi belles les unes que les autres, ont pris quartier ce vendredi 25 octobre dans un Palais des congrès de Sofitel Hôtel Ivoire paré de ses plus beaux atours. Les responsables de ce complexe hôtelier ont mis les petits plats dans les grands pour que tout soit parfait. Les tables étaient disposées avec soin et finesse. Chaque table, drapée dans une nappe dorée, comprenait un ensemble de dix (10) chaises habillées d’un vert clair éclatant avec au dos de chaque chaise, un nœud constitué d’une fleur (marguerite) soit rouge ou bleue.
Cette 9ème édition a été animée par Nahomi Alafé qui a su mener la soirée en réussissant parfaitement à faire participer les convives. Il fallait voir comment elle a réussi à faire chanter les Premiers ministres Daniel Kablan Duncan et Jeannot Koudio-Ahoussou sur une chanson de Charles Aznavour qu’interprétait la magnifique Santhé. A travers un répertoire varié, Sauthé nous a fait voyager en Angleterre avec les Beatles, aux Etats-Unis avec Lionel Richie, ou en Afrique avec Césaria Evora. Lorsqu’elle chantait d’ailleurs la chanson « Sodad » de l’illustre chanteuse capverdienne, elle a été rejointe à la tribune par Yves Zogbo Junior pour un duo apprécié par le public.
Les artistes invités ont donné le meilleur d’eux-mêmes puisqu’à part Serge Bénaud et Tabot Cadence, ils ont tous joué en live. L’une des réussites fut aussi la prestation des comédiens de « l’after works ». Ces comédiens ont imité le président de la République, ce qui a fait rire le président de l’Assemblée nationale lorsqu’il a été interpellé par « Alasco Bill le choco ». Quant à l’imitateur du président Bédié, il a été grandiose. Sa manière de se déplacer, de saluer le public, de parler ont fait éclater de rire la salle surtout que l’époux de la présidente de Servir était bel et bien présent. Les cameras qui retransmettaient l’évènement sur des écrans géants saisissaient les mines hilares de hauts dignitaires lors de la prestation du comédien et revenaient aussitôt à la mine amusée du président Bédié de se voir ainsi caricaturer. 

Les invités ont fait parler leur cœur

La fête fut belle, mais personne n’a oublié l’objectif de ce gala : celui de mobiliser des fonds pour la construction de l’hôpital des reins. Pour cela, il y a eu deux ventes aux enchères. Le premier objet proposé à l’assistance était une montre Chopard sertie de diamants d’une valeur de 6 millions de FCFA. Elle a été arrachée par le Premier ministre Duncan à hauteur de 7,5 millions de FCFA. Quant au second objet, une voiture (KIA Lorenzo) dont la mise de départ était fixée à 18 millions de FCFA, il a fait l’objet d’un tout petit joug (sic) entre le Président de l’Assemblée nationale (PAN) Guillaume Soro et le Premier ministre Jeannot Ahoussou. Le premier (Soro) a crié la somme de 20 millions de FCFA quant le second lui a aussitôt renchéri à hauteur de 21 millions. Elégamment, le PAN a indiqué qu’il se retirait « pour permettre au Premier ministre Ahoussou d’acquérir le véhicule ». Mais ce dernier a insisté, à la grande joie de tous, pour que le PAN monte les enchères. Alors, l’animatrice a titillé un peu Guillaume Soro en lançant les enchères à 50 millions de FCFA. « M. le PAN, on monte à 50 millions ? », a-t-elle demandé. Alors, MM. Soro, Duncan et Ahoussou se sont brièvement consultés puis le PAN a pris le micro pour annoncer ce qui suit : « écoutez, c’est mon premier gala Servir. J’ai mon compte à Ecobank et voici le directeur de la banque M. Thierry Tanoh qui est là, on me dit que cette banque traverse en ce moment certains problèmes. C’est donc chaud ; aussi, les Premiers ministres Duncan, Ahoussou et moi-même avons décidé de prendre le véhicule à 30 millions de FCFA ». « Qu’il est malin, Soro ! », a apprécié un invité dont nous étions voisins. Malice d’ailleurs saluée par Nahomi, l’animatrice de la soirée.
Le parrain du gala, l’homme d’affaire Aliko Dangoté, absent, a aussi fait un grand geste. Il a fait une donation de 250.000 dollars US à l’ONG Servir (de 125 à 130 millions de FCFA selon les cours du dollar).
Les invités ont eu à leur niveau l’occasion de participer à cette grande vague de générosité. Des plaquettes d’un coût de 10.000 FCFA par unité étaient mises à leur disposition. Chaque plaquette a un numéro pouvant être tiré au sort. Plusieurs prix ont été proposés aux différents gagnants. Lors du gala, un participant a gagné par tirage un billet pour un voyage Abidjan-Paris-Abidjan. Toutes les contributions, selon Mme Bédié, sont importantes. « Car, le défi, c’est de commencer en 2014 à faire sortir de terre les murs de ce centre international d’hémodialyse et de greffe rénale », comme elle l’a souhaité et promis. 

Un menu de haut standing


Les invités de Mme Bédié ont eu droit à un dîner concocté par le chef du Sofitel Hôtel Ivoire. En Entrée, il leur a été servi une Jambonnette de volaille farcie d’oignons et de citron confit accompagnée d’une  poêlée de pleurotes, riz basmati et bouquet de légumes. Le Plat de résistance était une Mousseline de St Jacques et capitaine en habit vert au beurre d’agrumes et coriandre. Pour clore, le Dessert était un Moelleux au chocolat et crème brûlée accompagnée d’une sauce à la vanille. Quant au vin, les convives ont dégusté du Château de Quancard (blanc et rouge) et au niveau du champagne, c’était du Barton qui a été servi aux invités. Miam, miam. 

Un timing bien huilé

Les Premiers ministres ; Duncan et Ahoussou et le PAN Soro sont arrivés ensemble aux alentours de 20h13. Ils ont été suivis 5mn plus tard par M. Bédié  qui a été accompagné par la chanson « Konan Bédié » de feu Ernesto Djédjé, morceau joué par l’orchestre commis à cette tâche.  Et c’est à 20h25 que Mme Henriette Bédié a fait son apparition dans la salle du Palais des congrès. La cérémonie a donc démarré à 20h30 précises et s’est achevée à  minuit. 

Les tables payantes

Les invités de l’ONG Servir ont été mis à contribution pour la construction de l’hôpital des reins. Selon certaines indiscrétions, la chaise sur une table était payée à 400.000 FCFA. Ceux qui ont pris une table entière ont donc payé la somme de 4 millions de FCFA. Place qui augmentait plus on se rapprochait de la table d’honneur. Comme on le dit communément, la santé n’a pas de prix mais elle a un coût. Au total 400 millions de FCFA ont été mobilisés au cours de la soirée. 

La presse a été honorée par Mme Bédié

Lors de son tour pour saluer ses invités, Mme Bédié a tenu à saluer en premiers, les hommes et femmes des médias présents. Elle est venue à leur table qui n’était pas proche de la table d’honneur avant de faire le tour des autres tables. Elle s’est souciée des conditions dans lesquelles [ils] travaillaient. 

Les hôtesses font revenir Mme Bédié sur ses pas 

Alors qu’elle se retirait à la fin de la cérémonie, les hôtesses de la soirée ont souhaité danser avec Mme Bédié (c’était le moment du bal). Cette dernière a aussitôt accepté et est revenue sur ses pas. Elle a exigé un morceau bien entrainant. Ensuite, elle a esquissé quelques pas de danse au grand plaisir des hôtesses et des invités. Sa gentillesse et son accessibilité ont marqué les esprits, surtout ceux qui n’avaient jamais pris part à un gala de Servir. 

OG

Titre original : « La fête fut belle… Comme par nature, le gala de Servir se veut aussi le rendez-vous de l’élégance, du charme et de la classe. Le diner gala annuel organisé par Mme Bédié se veut dans l’année, un must dédié aussi à la mode ».

 
en maraude dans le web
Sous cette rubrique, nous vous proposons des documents de provenance diverses et qui ne seront pas nécessairement à l’unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu qu’ils soient en rapport avec l’actualité ou l’histoire de la Côte d’Ivoire et des Ivoiriens, et aussi que par leur contenu informatif ils soient de nature à faciliter la compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne ».
 

 L'Intelligent d'Abidjan

dimanche 27 octobre 2013

Faute de réseau africain, François Hollande met l’armée en première ligne

Le temps des émissaires à la réputation sulfureuse, des visiteurs du soir
François Hollande et sa compagne
en Afrique du Sud le 14 octobre.
(AFP/Fred Dufour)
pénétrant discrètement au Château par la "grille du coq", est révolu. La cellule
Afrique de l'Elysée n'existe plus, la coopération, qui fut pendant plus de cinq décennies le ministère officieux chargé des affaires du continent, a cédé la place à un plus politiquement correct ministère délégué au développement, confié qui plus est à un écologiste, Pascal Canfin. Un diplomate proche de François Hollande en atteste : "Quand nous sommes arrivés, des gens appelaient l'Elysée en expliquant qu'il fallait recevoir tel ou tel… Aujourd'hui, il n'y a plus de parasites."
 
A tel point, d'ailleurs, qu'aucune figure forte n'incarne désormais la politique africaine de la France. "Pour l'Afrique, il n'y a plus personne", lâche avec un brin de désarroi un ancien ambassadeur. La réalité est plus nuancée. François Hollande, qui n'a jamais eu d'appétence particulière pour l'Afrique, est arrivé à l'Elysée vierge de tout réseau sur ce continent. Durant ses onze années à la tête du PS, il avait fréquenté, dans le cadre de l'Internationale socialiste, plusieurs leaders africains aujourd'hui au pouvoir, comme le Nigérien Mahamadou Issoufou, le Guinéen Alpha Condé, le Malien Ibrahim Boubacar Keïta. Mais il n'a pas construit d'amitiés fortes.
LES VIEUX AFRICANISTES DU PARTI SOCIALISTE À DISTANCE
François Hollande appelle, reçoit, mais garde ses distances avec les chefs d'Etat et les vieux "africanistes" du Parti socialiste. Le président "normal" entend construire une relation normale avec la seule région du monde où la France maintienne une influence démesurée par rapport à sa puissance réelle.
Son équipe est à l'image de cette ambition. Installés dans ce qui fut le temple de la "Françafrique", les bureaux du 2 rue de l'Elysée, la diplomate Hélène Le Gal, la nouvelle "Mme Afrique", et son adjoint, l'ex-responsable Afrique du PS Thomas Melonio, ne ressemblent en rien à leurs prédécesseurs. Ils n'ont servi dans aucune grande ambassade du pré carré et sont plus sensibles au respect des droits de l'homme et à la bonne gouvernance qu'à l'idée de maintenir Paris dans un rôle de gendarme de ses anciennes colonies.
Autres signes évidents d'un changement d'époque, le ministère des affaires étrangères a acquis une influence qu'il n'avait jamais eue jusque-là, et les diplomates chargés des affaires africaines ont pour l'essentiel fait leurs classes en Afrique de l'Est, où le rayonnement de la France est minime. "Les modernes l'ont emporté sur les anciens, mais, avec ce changement de génération, on a perdu une expertise dans les pays où il existe encore une forte demande à l'égard de la France", analyse Yves Gounin, l'auteur de La France en Afrique (De Boeck, 2009).
ABSENCE DE STRATÉGIE
Plus acide, un diplomate remarque l'absence de stratégie française sur le continent. "Le problème de François Hollande, c'est qu'il ne veut pas être sur la photo avec Denis Sassou-Nguesso, mais qu'il se doit de préserver nos intérêts à Brazzaville… La fin de la Françafrique, comme doctrine, c'est un peu court. Délaisser les vieilles relations, c'est bien, mais ça n'en fait pas naître de nouvelles."
Reste que près de dix-huit mois après son accession au pouvoir, François Hollande a été rattrapé par la realpolitik. La France est intervenue militairement au Mali et renforce ses troupes en Centrafrique. Dans l'ombre du chef de l'Etat, un homme discret a gagné en importance. Déjà auréolé de sa victoire militaire en Libye sous Nicolas Sarkozy, le général Benoît Puga, chef d'état-major particulier du président, est, selon plusieurs observateurs, l'une des personnalités les plus influentes auprès de François Hollande. "A propos du Mali, raconte une bonne source, ce gradé a écouté les diplomates dire qu'il n'y aurait pas d'intervention. Il s'est tu et, quand la situation s'est emballée, il a sorti son plan." Faute de ligne politique claire, les militaires et leurs réseaux restent aujourd'hui les gardiens du temple de la relation franco-africaine. 

Par Cyril Bensimon et David Revault d'Allonnes 

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Source : Le Monde géo et politique 15.10.2013

jeudi 24 octobre 2013

LA MORT DE KPÉA DOMIN ET LE MULTIPARTISME

Houphouët vit-il dans les événements d’Adzopé l’amorce de la fin de son règne ? On peut
Charge de la police contre les manifestants
le 2 mars 1990
répondre sans risque par l’affirmative vu les décisions qu’il arrêta au lendemain de ces faits. En effet, non seulement il décida à nouveau de la fermeture de toutes les structures de formation du primaire jusqu’au supérieur, mais il proclama contre toute attente, l’année scolaire et universitaire 1989-1990, « année blanche ». Ensuite, il fit courir le bruit de son départ du pouvoir. La presse internationale fit de cette rumeur, son chou gras. Lettre d’Afrique, dans sa livraison du 11 avril 1990, crut savoir que le départ d’Houphouët, était imminent et même fixé dans le mois de juin de l’année en cours. Tous les acteurs politiques de l’ombre entrèrent alors en action. Ils furent nombreux à comprendre que les temps étaient désormais propices pour réclamer des droits politiques pour les Ivoiriens. Ainsi donc, dans le sillage du Synares qui depuis le début de l’année ne cessait, outre ses revendications corporatistes, de réclamer l’institution de la démocratie pluraliste, un homme allait se lever et braver les peurs. Il s’agit de Laurent Gbagbo qui était revenu à l’IHAAA. Face aux hésitations de certains de ses aînés progressistes comme lui, qui pensaient que le fruit n’était pas suffisamment mûr pour être cueilli, et comme mû par tous ces événements qui accéléraient l’histoire politique de la Côte d’Ivoire, Gbagbo prit son courage à deux mains et alla dès le 3 avril, trois jours avant la mort brutale de Kpéa Domin, déposer les statuts et règlements intérieurs de son nouveau parti, le FPI, au ministère de l’Intérieur. Avec comme objectif stratégique d’activer au plus vite l’article 7 de la Constitution ivoirienne de 1960. Cet acte de bravoure tactique fut salué partout par le peuple qui était dans l’attente, pourrait-on dire, de cet événement politique. En déposant le premier les textes du Fpi, il positionna son parti dans l’arène politique du pays, ce qui lui permettra de s’incruster durablement dans les consciences des masses populaires. S’étant rendu compte que rien n’était arrivé à Gbagbo et à ses compagnons, Francis Wodié, le 19 avril suivant, annonça la création de son parti, le parti ivoirien des travailleurs (Pit). De leur côté, les élèves et étudiants qui militaient de manière éparse dans plusieurs mouvements syndicaux, pour se donner une force et une conscience de groupe d’intérêts, décidèrent de coaliser tout, et le 21 avril, ils créèrent la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci), à la paroisse sainte Famille de la Riviera. Dans cette ambiance, pour ne pas que le Pdci prenne l’eau de toutes parts, les animateurs d’un courant rénovateur au sein de ce parti, demandèrent courageusement et sans faux-fuyant à la
La "Une" de Fraternité Matin du 7-3-90
direction de leur parti d’ouvrir le pays au multipartisme. Le Pdci ainsi contraint, reconnut le pluralisme politique le 30 avril et son gouvernement, par un acte solennel pris en Conseil de ministres, proclama le 3 mai 1990, le retour du multipartisme en Côte d’Ivoire. Ce fut une grande victoire des forces progressistes et démocratiques ivoiriennes, mais une victoire pour le peuple qui a su en temps voulu, surmonter ses peurs et prendre son destin en main. Dans cette conquête de nos droits politiques, dans cette bataille pour obtenir les libertés d’opinion, d’association, de réunion, et tous les autres droits démocratiques, si on peut saluer avec déférence le rôle primordial joué par Laurent Gbagbo qui, par ses batailles politiques commencées très tôt contre l’unanimisme du parti unique, a aiguisé la conscience populaire des Ivoiriens, si on peut hautement apprécier l’action éminemment salutaire du Synares sous Marcel Etté dans ses revendications syndicales à relents politiques dans la mobilisation des fonctionnaires et autres salariés à se dresser contre le pouvoir liberticide, exploiteur et expropriateur du Pdci, il faut avec honnêteté reconnaître que les jeunes et surtout les élèves et étudiants des années 90 ont été le moteur du changement qualitatif au plan politique intervenu en Côte d’ivoire. Il faut savoir s’en souvenir et leur rendre un jour un hommage mérité et leur dédier une journée nationale autour du symbole sous forme de stèle que doit représenter le martyre d’Edouard Kpéa Domin dans le sang duquel ont trouvé racine le Multipartisme et la Démocratie dans notre pays.

Lazare Koffi Koffi
(Extrait de son livre en préparation : « Côte d’Ivoire, ma passion ») 

 
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Source : Le Quotidien d’Abidjan 23 Octobre 2013

« Si le Sénat est mis en place, nous opposerons une résistance républicaine »

Z. Diabré
(Photo : lefaso.net)
Les Burkinabè sont majoritairement opposés à une candidature de Blaise Compaoré à l’élection présidentielle de 2015. Lors d’une interview sur les antennes de RFI, Zéphirin Diabré, président de l’Union pour le changement (UPC) et chef de file de l’opposition, affirme que Blaise Compaoré ne peut pas être de nouveau candidat et il en donne les raisons. Il donne aussi son avis sur la révision de l’article 37, le Sénat… 

RFI : Il y a un mois, sur RFI, Blaise Compaoré est resté très évasif sur la présidentielle de 2015. Il n’a pas voulu dire s’il essaierait de se représenter. Qu’en pensez-vous ?
Zéphirin Diabré : Notre position au sein de l’opposition burkinabè est claire. La Constitution, dans ses dispositions actuelles, qui sont pertinentes, établit que le président Blaise Compaoré n’est pas en mesure d’être candidat en 2015 à l’élection présidentielle. Nous nous en tenons à cela. 
Au tennis, les grands joueurs cachent leurs coups jusqu’à la dernière seconde. Est-ce que Blaise Compaoré ne prépare pas un coup décisif contre ses adversaires ?
Je ne peux pas rentrer dans ce genre de considérations. Je peux vous dire simplement qu’au sein de l’opposition dont je suis le chef de file, nous menons un combat pour l’alternance dans notre pays et une partie de ce combat-là sera de faire en sorte que ces dispositions de la Constitution soient respectées. 
Pour se présenter en 2015, Blaise Compaoré doit modifier l’article 37 de votre Constitution. Comme il ne dispose pas de la majorité nécessaire à l’Assemblée nationale, beaucoup lui prêtent l’intention de vouloir créer un Sénat pour obtenir cette majorité qualifiée. Est-ce que c’est aussi votre avis ?
Oui, c’est ce que nous entendons dans l’opinion publique. Et sur cette question du Sénat, la position de l’opposition, depuis le début, est que cette institution n’apporte rien de plus au système démocratique que nous avons actuellement. Dans sa configuration, telle qu’elle apparaît à la suite des élections qui ont eu lieu le 28 juillet, le Sénat et l’Assemblée nationale actuelle feront en sorte que le président Compaoré puisse disposer d’une majorité qualifiée, s’il voulait modifier la Constitution.
« Le Sénat c’est un plus de démocratie », dit le président.
L’Assemblée nationale actuelle est composée de députés qui ont été élus au suffrage universel direct, donc par le peuple. Dans le Sénat qui est proposé, un tiers des membres seront nommés par le chef de l’Etat. En quoi cela peut-il être caractérisé d’avancée démocratique ? 
C’est vrai que 31 des 89 membres éventuels de ce Sénat seront nommés par le chef de l’Etat. Mais les autres ne seront-ils pas élus ?
Oui, mais c’est déjà un aspect qui montre bien que dans cette configuration du Sénat, on ne peut pas parler d’avancée démocratique. Et quand on regarde ensuite la composition des autres membres, un tiers sera nommé par les conseillers municipaux au niveau des régions, dans lesquelles régions le parti du président Compaoré, le CDP, a la majorité. Donc on retrouvera des sénateurs qui sont encore issus de ce même rang. En quoi cela peut-il être qualifié d’avancée démocratique ? 
Les sénateurs ont été élus le 28 juillet, mais pour l’instant, le Sénat lui-même n’a pas été mis en place. Est-ce que vous y voyez peut-être un geste d’apaisement de la part du pouvoir ?
J’y vois surtout la détermination des Burkinabè, qui ont montré à plusieurs occasions, y compris par des marches dans les artères de la ville de Ouagadougou et des autres villes du Burkina Faso, qu’ils ne voulaient pas de ce Sénat. Peut-être que c’est le message qui a été entendu. 
Voulez-vous dire que les atermoiements actuels du pouvoir sont peut-être un signe de détente ?
Je constate, comme beaucoup de Burkinabè, que, contrairement à ce qui a été annoncé à l’occasion de l’ouverture de l’actuelle session parlementaire le 25 septembre, le Sénat n’est pas mis en place. 
Mais si le pouvoir s’obstine à créer ce Sénat, qu’est-ce que vous ferez ?
Nous ferons ce que nous avons fait depuis le début dans le cadre de l’opposition, qui n’est que le porte-parole de l’opinion et de l’ensemble des Burkinabè : nous allons opposer ce que nous appelons une résistance républicaine. 
Vous avez été le ministre des Finances de Blaise Compaoré. Est-ce qu’aujourd’hui vous seriez prêt à descendre dans la rue contre lui ?
J’ai déjà dirigé deux manifestations le 29 juin et le 28 juillet. Dès lors qu’il s’agit de questions touchant à l’avenir du pays et que je suis en symbiose avec les attentes, les aspirations et les souhaits de mon peuple, je ne vois aucun inconvénient à le faire. 
Vous êtes, très officiellement depuis le mois d’avril, le chef de file de l’opposition. Vous avez un bureau à ce titre à l’Assemblée nationale. Est-ce vraiment le rôle d’une telle personnalité de descendre dans la rue ?
Cette fonction de chef de file de l’opposition est une conquête de l’opposition démocratique au lendemain des douloureux évènements de la mort du journaliste Norbert Zongo. C’est inscrit dans la loi, le chef de file de l’opposition est l’individu avec lequel, en principe, la majorité doit dialoguer pour toutes les questions touchant à la vie de la démocratie dans le pays. C’est dans cet esprit-là que j’exerce mes responsabilités. 
Mais la rue, ça peut vouloir dire débordements, violence, pillages. Est-ce que vous êtes prêt à ça ?
Mais on n’a pas eu ça quand on est sorti les fois passées ; pourquoi voulez-vous qu’on les ait la prochaine fois ? Sauf si le gouvernement, par des manœuvres dont il a le secret, s’amuse à créer des situations de déstabilisation. 
Mais vous espérez ne pas en arriver là ?
Nous sommes une opposition républicaine, qui se bat d’abord au sein du Parlement. Et sur ces questions que vous évoquez, nos députés ont courageusement mené la résistance. Mais il y a que notre Constitution aussi donne la possibilité aux citoyens d’avoir d’autres formes d’expression, y compris de faire des manifestations dans les rues. 
Dernière hypothèse : pas de changement de Constitution, mais la candidature en 2015 de François Compaoré, le frère du chef de l’Etat. Est-ce que ce ne serait pas une solution de compromis ?
Monsieur Compaoré est un citoyen burkinabè comme les autres. Dans la Constitution, je n’ai pas vu une disposition qui interdit à un parent d’un chef d’Etat en exercice d’avoir des ambitions politiques. Et je vous ai toujours dit que notre combat à nous se situe d’abord sur le plan des idées et ne s’intéresse pas aux questions des personnes, parce que nous combattons un système. 
Ce n’est peut-être pas un citoyen tout à fait comme les autres, il est le frère du chef de l’Etat ?
Mais s’il est candidat, les Burkinabè jugeront. 
Est-ce que, face à François Compaoré, vous pensez que vous auriez plus de chances de gagner que face à ...
(L’interrompant) Je n’ai pas dit, d’abord, que je serai candidat à l’élection présidentielle. C’est une décision qui sera prise d’abord au sein de mon parti. Et puis, si tel est le cas, quand vous me reposerez la question, je vous répondrai. 
François Compaoré a été élu député en même temps que vous, il y a à peine un an. Est-ce que ce n’est pas le signe que, finalement, il va peut-être y aller ?
Il y a 127 députés dans l’Assemblée nationale au Burkina Faso. Je ne suis pas sûr qu’ils soient tous candidats à l’élection présidentielle. 
Finalement, un adversaire comme François Compaoré, ça vous conviendrait peut-être, non ?
Je vous redis : je ne suis pas encore candidat à l’élection présidentielle. C’est mon parti qui va en décider et on avisera au sein de l’opposition. Et le moment venu, je vous le dirai. 

Propos recueillis par Christophe Boisbouvier  

Source : RFI 23 octobre 2013